Takashi s’équipait, le visage fermé. La mission du jour n’était pas forcément... la plus simple. Une Pokémonture, un grand et puissant Brutapode ! L’insecte venimeux s’était enfui et avait sa réputation de rebelle en puissance, la tâche ne serait pas aisée puisqu’il ne fallait pas le blesser, pas lui infliger de statut... Mais comment faire ? Comment le neutraliser ? Takashi n’était pas doué pour utiliser des techniques moins musclées. Le balafré avait les yeux clos, les mains croisées, en pleine et intense réflexion. Comment faire pour dresser le monstre ? Comment l’arrêter dans sa folle cavalcade ? Takashi n’avait aucune envie de finir blessé ou que son équipe le soit inutilement à cause de ces fichus règles... Il privilégiait largement sa santé et celle de son équipe que celle d’une Pokémonture soignable. Sérieusement, même pas une simple paralysie ? Un endormissement ? Cela n’avait aucun fichu sens.

« Bon. Nous y allons. »

Fit-il d’une voix grave, l’air un poil agacé bien que ceux qui ne le connaissaient pas suffisamment n’en sauraient rien. Difficile de lire sur les traits du visage de Takashi qui, eux, étaient toujours très... identiques.

Anat fit un peu bouger une oreille, surprise face à la tension qui émanait de l’aura de son dresseur. Il ne semblait vraiment pas du tout apprécier l’intérêt de cette mission, fallait-il la poursuivre malgré tout ?

Depuis qu’ils étaient arrivé sur le lieu de l’avalanche, Maximilian avait cherché à ignorer l’ampleur de la situation. Les arbres déracinés, les débris des maisons éparpillés, la route qui avait disparue sous des tonnes de neiges froides et mortels. Cela avait été facile grâce à la présence de Josef avec lui, leurs dernières paroles offrant une chaleur toute particulière et heureuse à son cœur. Mais là… À genoux dans la neige, il pouvait sentir le froid s’incruster dans ses vêtements. Les doutes émis par les visions de Shin prenaient forme sous ses yeux et il eux besoins de prendre une grand bouffée d’air pour se calmer.

La jeune femme qui venait d’être retrouvé ne bougeait plus. Le visage aussi pâle que le rideau de neige qui l’entourait, des lèvres bleues qui ne semblait pas respirer. Le dentiste avala de travers et se força à bouger. S’il bougeait, il n’avait pas à réfléchir. S’’il faisait ce qui devait être fait, peut-être que l’inconnue pouvait encore être sauvé. Laissant son attitude professionnel prendre le dessus, il chercha à ignorer ses craintes face à la mort glacée qui lui faisait fort probablement face. Une fois placé sur le brancard, surface dure et précaire il s’activa. D’abord, retirer les vêtements gelés sans geste brusque, ne pas blesser la victime encore plus. Et sous ce manteau d’hiver aussi rigide qu’une feuille d’acier se trouvait un cœur qui battait encore. Faible, presque imperceptible, un maigre espoir qui vivait encore.

-Josef, retire les bottes il faut la réchauffer ! Mais pas d’attaque feu, trop vite ça pourrait être pire, même les pads chauffant pourraient la brûler dans son état…

Mâchoire serré, le rouquin s’activait, remplaçait le manteau gelé par des couvertures chaudes, s’assurant de bien entouré la tête le cou et les aisselles, certaines des sections qui aidait toujours le plus dans ce genre de situation.
***
Plus loin, la situation n’était pas des plus joyeuses non plus. Big Barda et Balto avait rejoint Shin. Aussitôt, l’Hippopotas s’attaqua à la zone, usant de son attaque Tunnel pour déblayer le gros de la neige qui recouvrait une nouvelle victime potentielle. Plus petit, Balto creusait en ligne droite, écoutant les directives de l’Eoko pour tenter de rejoindre celui ou celle qui s’était retrouver coincé par l’avalanche. Avec un peu de chance, même sans être capable de retirer la victime de là, le Rocabot pourrait lui apporter de l’air frais indispensable à sa survie. Le reste du travail pour sortir le prisonnier des glaces reviendraient aux autres bénévoles.

Une aspiration, puis deux. Le contact, si simple et si court de Josef contre son dos aidait Maximilian à rester concentré. Malgré son entrainement de base, il n’était pas habitué à être sur les lieux d’une catastrophe naturelle. Pas depuis le cataclysme tout du moins. Il offrit un maigre sourire de remerciement au brun avant qu’ils ne s’attaquent aux vêtements de la demoiselle. Armé de son couteau, l’explorateur travaillait vite et bien. Un coup d’œil lui confirma l’état déplorable de la chair de la femme. Bleu et boursoufflé, même si elle s’en sortait vivante, le dentiste craignait déjà le pronostique de l’imputation.

Breath.

Mains, tremblantes, il finit de recouvrir le haut de la victime alors que Josef retirait son manteau, prêt à jouer la bouillote vivante. Il aida l’ébène à s’installer, puis il utilisa la dernière couverture pour les pieds de la femme. Ils avaient fait ce qu’ils pouvaient à ce niveau, mais ce n’était pas encore assez. Il releva la tête afin de voir où en était les autres équipes. Pas assez proche, trop occupé.

-Il faut l’évacuer… Champagne ? Tu nous amène au camp ok ? L’auburn posa sa main sur la joue de l’ébène. J’reviens vite ?

Se téléporter pour l’Abra restait épuisant, autant voyager avec le nombre minimum. Le cœur lourds, Max se laissa téléporter avec la victime au camp d’urgence mit en place par les rangers. «Help !» Son appel alerta ceux sur place et rapidement, il se retrouva encerclé. Il confia les informations sur l’état de la demoiselle alors qu’on l’emportait. Toujours à genoux, il eut tout juste le temps d’entendre le commentaire d’un soigneur avant que Champagne ne le re-téléporte en bas de la montagne. L’air froid lui gela les poumons alors qu’une larme coulait sur sa joue. Il fixa Josef, le regard empreint d’une tristesse qui lui était rare.

-J’pense qu’on est arrivé trop tard…