Depuis le début de la saison hivernal, Hiroki avait jusque là très peu participé aux différentes activités de la foire, là faute à une chasse aux chimères malheureusement peu productive et à l’attrait de la nouveauté d’un nouveau lieu découvert. Aujourd’hui maintenant cependant, il était temps de s’y mettre un peu plus sérieusement et, comme il avait un peu de temps, il s’était dit qu’il pourrait s’adonner à une activité qui aurait plus tendance à se faire en solitaire qu’en groupe.
L’activité postale du Grand Envol semblait parfait à cet égard puisque même à plusieurs, on ne ferait rien de plus que répondre chacun à son tas de lettre. Ils avaient l’air en plus d’avoir grandement besoin d’aide pour répondre à tout le monde, surtout maintenant que Noël était passé et que donc le temps pressait plus encore.
 
Hiroki se présenta donc devant Sibylle qui lui confia aussitôt un paquet d’enveloppe avant de l’inviter à aller dans une salle à l’arrière ou il pouvait s’installer pour commencer à faire le tri et ensuite répondre aux lettres qui demandaient une réponse :
 
-          Et… qu’est-ce que je suis trier en fait ? Elles ne sont pas toutes adressées aux père Cadoizo ?
 
Il comprit alors pourquoi il y avait tant de lettre, effectivement, il y avait des erreurs dans les lettres réceptionnées et certaines devaient être rediriger vers le service d’envoi classique, enfin, avant de répondre, il fallait qu’il consulte un registre pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’un doublon, déposé par un petit malin qui espérait bien avoir plus de cadeaux encore.
Concernant les cadeaux d’ailleurs, il y avait une réserve spécial contenant des dons fait au Grand Envol dans laquelle on pouvait piocher pour offrir des jouets, mais quand ma demande était impossible à honorer, ce qui arrivait souvent, il était toujours possible de simplement envoyer des bonbons ou des chocolats.
Tout ceci avait l’air bien fastidieux, mais ce que ferait Hiroki aujourd’hui, un autre n’aurait pas à le faire un autre jour. C’était important de rendre service.
 
Il s’installa donc à une table et commença à faire son tri, commençant d’abord par séparer les erreurs de dépôts des véritables lettres adressés aux père Cadoizo, pour ensuite transmettre les lettres erronées à ceux qui devaient les prendre en charges. Il y en avait effectivement beaucoup et sachant le retard prit dans les envois, certains devaient surement être transmis de toute urgence.
Ensuite arrivait la lecture des adresses expéditeurs pour les comparer au registre des réceptions, et ainsi faire un second tri. C’était assez long, mais effectivement, il y avait beaucoup de petits malins sur l’île et c’était surement à cause de ça que le Grand Envol se retrouvait surchargé aujourd’hui.
Maintenant suivait la lecture des lettres légitimes et là encore ce fut assez difficile car il y avait beaucoup de lettres manuscrites à la calligraphie brouillonne et souvent, il fallait s’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre les mots, d’autant plus quand des fautes d’orthographes se mêlait à l’affaire.
 
Pour les réponses, le chercheur essaya autant que possible de ne pas succomber à la tentation de la standardisation et prit à cœur de fournir une réponse différente et personnalisée à chacun. C’était court cependant, rarement plus de deux phrases en plus des formules de politesses habituelles, mais certaines lettres étaient si mignonnes qu’il se sentait parfois plus inspiré.
Souvent malheureusement, les demandes étaient surréalistes, mais comme Noël était passé, il fallait aussi imaginer que peut-être leur demande avait bien été prise en compte par les parents de chacun. Il valait donc mieux essayer de la jouer fine dans les réponses, pour ne pas démasquer les véritables bienfaiteurs et d’ailleurs, pour assurer le coup, il était recommandé de passer un coup de fil pour savoir ce qu’avait reçu chaque bambin, quand c’était possible bien sûr, mais quand il y avait une adresse, il y avait souvent moyen de contacter les parents.
Ainsi, c’était surtout des chocolats qui étaient envoyés, parfois des oranges quand les parents précisaient que leur tête blonde en avait déjà plus qu’assez et parfois, très rarement, il fallait piocher dans la réserve des dons.
 
Avec toute ses choses à vérifier en tout cas, l’après midi fut bien rempli et même, Hiroki eut l’impression de ne pas avoir répondu à suffisamment de personne. Pour compenser cela, il aurait bien aimé pouvoir faire un peu de livraison, malheureusement, il était déjà bien trop tard pour celà et il devait donc s'arrêter là.
C'était en tout cas bien assez suffisant pour la gérante de la société de transport qui le remercia et lui offrit les tickets promit pour ses efforts.