Quatre ou six, sûrement. Il ne savait plus réellement. Mais ce qui était sûr, c'était que suivre des recette sur le web plutôt que d'utiliser ce bouquin de cuisine de Johto, c'était vachement plus dur ! Les mesures étaient sans cesse différente et chacun donnait des mesures et précisions propres à leurs propres appareils, créant de véritables soucis de résultats. Texture, goût, cuisson... Rien n'était pareil. Et autant dire que dans ce café, sur le comptoir rectangulaire, on avait des essais complètement foirés. Quelle était cette recette ? Simple : de la pizza.
Ayant fait sa propre pâte, trois fois d'affilé, il avait laissé gonfler celles-ci pour plusieurs tests. Les deux premières ? De véritables échecs. Les rendus étaient secs à la cuisson, avalaient les ingrédients comme si la pâte n'était pas finie ou donnaient des rendus plus proche de la chips saucée que de la pizza. Mais la dernière ? Il l'avait faite lui même. Il avait lu en ligne le 'fonctionnement' de la pâte, quel ingrédient faisait quoi... Et enfin, il avait tenté son propre essai. Une pâte parfaite à son sens, légère mais moelleuse... Et cuisait alors la première des trois pizzas qu'il essayait de faire. Allongé par terre, dans l'encadrement de la porte qui séparait l'arrière de la cuisine à l'arrière de l'extérieur du café où se trouvaient tables et chaises dans une sorte de petit jardin typique, il soupirait, longuement, comme exténué par ses efforts...
Et soudain, du bruit. Qui que soit cette personne, elle verrait un Brindibou sur le comptoir du bistrot, picorant une pizza aux bords marrons foncés, maltraités par une mauvaise cuisson. À côté, par terre, un Caninos et un Rocabot se goinfraient de ce qui ressemblait à une énorme gamelle de... de quoi ? De farce ? Difficile à dire. L'endroit était en tout cas très vivant, pokémon parlant ! On constatait une Laporeille qui mangeait une tomate entre ses pattes, sous les yeux curieux d'une tasse au motif animée : un Théffroi. Un Scorplane bondit d'une poutre en hauteur pour planer jusqu'au comptoir, venant s'asseoir en regardant le vide comme un chat prêt à chercher une bêtise à faire. L'endroit avait l'air... dépourvu d'humains ? Ces pokémons là faisaient tourner la boutique !? Pas réellement. Le Galifeu qui mangeait avec le Brindibou finit par pousser un son, filant vers l'intérieur des cuisines, visibles depuis le comptoir pour peu que l'on s'assoit face à cette petite famille recomposée.
« … Comment ça il y a quelqu'un ? »
Un écho venu de l'arrière boutique. Se relevant dans un soupir d'effort, le géant s'approcha alors du comptoir. Ayant un marcel noir, proche du corps pour ne pas s'accrocher à tous les meubles de la cuisine, il avait une sorte de tablier de cuisine à la taille, qui s'ajoutait à un pantalon sombre à plusieurs poches. Surprit, clignant de son œil unique, le géant sembla... prit de court. Et ça se voyait ! Il avait les cheveux en bataille, de la farine partout, des traces d'eau, de sauce, des pansements aux doigts... Et il n'avait même pas son cache-oeil ! Mettant une main devant la cicatrice de guerre sur son visage, il prit vite un de ses nouveaux accessoire : une sorte de bande de tissu qui allait de la tempe au zygomatique dans une diagonale permettant de masquer sa cicatrice. Il avait tendance à oublier le dégoût que pouvait provoquer la vision de cette marque à son visage, mais il avait malgré tout le réflexe tardif de le cacher !
« … Il y a vraiment quelqu'un ? »
Son regard semblait sincère, et sa surprise l'était tout autant. Il n’avait pas la moindre idée de ce qu'une personne pourrait faire ici, vu que le seul endroit où crécher de nuit, c'était pour l'instant sa piaule, ou l'espèce de simili d'auberge à l'étage. Vers ces horaires où la lune était haute dans le ciel, personne ne viendrait se dire 'Hey, pourquoi ne pas aller aider le vieux Yorick dans sa montagne !?'. C'était insensé, et il le comprenait parfaitement. Scrutant les lieux, il tentait de s'essuyer les mains avec son tablier, retirant du revers la main les traces de farine sur sa tronche. Il était toujours aussi négligé et, pourtant, de cette façon de se comporter ressortait une aura assez surprenante. Entre le réconfortant et l'imposant... Nuancé d'origan par endroits.
Enfin. ENFIN ! J’arrivai enfin à Yarilo. C’était tellement loin de tout ! J’avais passé tout l’après-midi à essayer d’atteindre cet endroit. Je voulais juste rendre visite à Yorick, le gentil homme qui m’avait tendu la main quand je m’étais perdue la première fois dans la Sierra d’Airain. J’avais voulu venir une autre fois, mais je n’avais fait que tourner en rond. Cette fois-ci, j’étais déterminée. J’avais emprunté un Luxray pour me servir de lui comme monture. J’avais compté sur lui pour me mener jusqu’au village presque abandonné. Mais rien ne s’était passé comme prévu.
Un Rapasdepic nous avait foncé dessus, ce qui avait effrayé ma Pokémonture, qui nous avait propulsées dans un ravin. Le Luxray s’était foulé une patte, me laissant seule au milieu de nulle part à devoir gravir ce ravin. J’y avais passé une bonne heure, maudissant mes poumons abîmés qui me faisaient cracher du sang tant j’avais dû fournir d’efforts. J’avais ensuite marché plusieurs heures, à essayer de repérer Yarilo. Ce ne fut qu’une fois la nuit tombée, au sommet d’une montagne, que j’aperçus la lumière à une fenêtre. Enfin j’y étais ! Transie par la peur de croiser un spectre à cette heure de la nuit, sachant pertinemment que je me dirigeais vers ceux du vétéran, j’avais marché d’un pas hésitant (ce qui m’avait causé une nouvelle chute, mais une de plus ou de moins…).
J’étais néanmoins… difficilement présentable. Ma jupe était lézardée de déchirures, mes bottes maculées de boue, mes bras couverts de plaies en cours de cicatrisation, ma pommette droite probablement bleuie par une ecchymose. Je ne savais pas si Yorick me reconnaîtrait, car depuis que nous nous étions vus, j’avais adopté un nouveau style : des lentilles vertes, des cheveux plus courts et détachés donnant une impression de sportivité… Bref, méconnaissable.
La porte était ouverte, et dans l’obscurité extérieure je ne vis pas de sonnette, alors j’entrai en me râclant la gorge. Le spectacle que je vis ne me surprit pas. Au contraire, il me rassura : toute cette vie et ce chaos ambiant, c’était bien là où habitait Yorick. Enfin, j’y étais arrivée ! Et seule ! Tournant la tête, je vis enfin Yorick. Grand, fort… rassurant. Je sentis un sourire fendre mon visage et mes yeux s’embuer sans même le vouloir. J’avais atteint mon objectif, et j’étais désormais en sécurité. D'une voix chevrotante, je le saluai.
Wendy était probablement de ces personnes insensés, alors, capable de faire l'impossible et de briser complètement leur cycle de sommeil juste pour faire un détour pour voir un vieil ami. En effet, avec tous les événements récents, elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de passer du temps un peu calme avec le vieux Yorick. Elle était parvenue à croiser Jake, retrouver Colin, restait awkward avec Alice et avait même eu un marché avec Cyrus. Mais le vieillard, elle avait du mal à le croiser en dehors de leurs travaux communs, que ce soit pour la communauté ou pour protéger cette dernière.
Mais elle n'avait pas fait le chemin depuis le camp, évidemment. Elle passait beaucoup de temps dans la grotte à flanc de montagne, à explorer et remonter parfois à son camp. C'était une routine et, à vrai dire, si elle n'avait pas pensé soudainement à son vieil ami, elle n'aurait pas eu l'idée de voir les progrès de la construction de son petit village. En même temps, ça semblait être un projet bien particulier qu'il avait là… Mais qu'est-ce qu'elle perdrait à faire un détour ?
Bon, elle avait légèrement mal calculé son temps de trajet. Son Mysdibule était rapidement partie se coucher dans sa ball et ses camarades l'avaient suivi assez rapidement. Ne restait donc aux côtés de Wendy que les deux pokemons qui s'en fichaient autant des éléments et du froid nocturne, autant du manque de sommeil : ses spectres, le Teraclope et le Munja.
Mais le chemin se passa sans trop d'encombres. Visiblement la présence de Danté avait quelque chose qui faisait assez peur à la faune, ce qui n'était pas pour déplaire à la dresseuse qui poussa un soupir en arrivant aux environs du petit village. Bon, ça avait bien évolué et le bâtiment le plus abouti semblait être un genre d'auberge aux lumières allumées et à la douce odeur de…
"...Pizza ?"Murmura-t-elle à elle-même, sous l'œil circonspect de son Teraclope. Elle commença à s'approcher doucement, presque discrètement, ne voulant pas déranger qui que ce soit à l'intérieur. En effet, avec toute l'agitation qu'elle entendait là-dedans, elle n'était pas vraiment sûre d'être la bienvenue, surtout à cette heure avancée.
Mobius, mon Airmure, ne répondit pas. Trop occupé à planer paisiblement dans le ciel. S’il y avait bien un endroit ou ce pigeon d’acier ne faisais pas chier, c’était bien dans les cieux. Enfin jusqu’à ce qu’un pokémon sauvage croise sa route et lui donne envie de se battre. Quoi que dans ces zones là, il devrait surement faire attention. On se trouvait dans… Euh… Bah dans les montagnes de l’île, oui, voilà. Une zone que je ne connaissais pas encore logiquement vu mon arrivée récente et j’avoue qu’elle ne me déplaisait pas. Pas tellement. Je n’avais aucune idée des pokémons qui se trouvaient dans cette zone et je ne savais pas comment j’étais arrivé ici. Tout ce que je voulais c’était capturer un nouvel allié plus fiable que cet Airmure. Cet imbécile passait son temps à faire fuir toute proie intéressante, donc on continuait d’explorer sans produire beaucoup de résultats. Enfin explorer c’était peut-être un grand mot, errer serait plus proche de la réalité.
De mon coté je ne pouvais que râler, regrettant d’avoir choisi mon compagnon seulement à cause de son apparence. Au moins il pouvait servir de monture quand il se décidait à m’écouter. Malheureusement Mobius n’avait pas encore l’habitude de porter des humains sur son dos, surtout sur des durées prolongées. Donc il arrivait des moments où il me faisait tomber de force, la cruauté de l’animal n’alla pas jusqu’à me faire tomber dans le vide mais j’ai pris quelques coups. Du coup je marchais, forcé de faire attention aux moindres bruits et invitant mon gros oiseau à se rapprocher de moi autant que possible. J’avais beau avoir un corps solide, face à un pokémon mes chances devenaient presque nulles. Pour faire peur mon Airmure était efficace, il avait l’air d’aimer se battre ! Ou plutôt dominer allez savoir.
Par chance, je n’avais pas fait beaucoup de rencontres. Juste quelques pokémon que Mobius chassais rapidement en cherchant la bagarre. * Heureusement qu’on n’a pas croisé un truc dangereux…* me dis-je, en continuant à marcher. Avec le temps et surtout par manque d’habitude, je commençais à fatiguer. Peut être que c’était dû à l’altitude aussi je sais pas, en tout cas j’avais besoin de repos. Cependant camper dans cet endroit me semblait dangereux, donc je cherchais un endroit tranquille ou je pourrais bien me cacher. J’avoue que je n’avais aucune idée de l’endroit vers lequel me diriger et donc avancer jusqu’à ce que je trouve une zone sympa semblait être la chose la plus sensée à faire. La faim aussi se fit de plus en plus présente. A cause d’un Nidoking énervé j’ai perdu mon sac, enfin je ne savais pas comment revenir jusqu’à cet objet plutôt. Du coup la seule chose que j’avais pu faire c’était récupérer des fruits paraissant comestibles. Pas quoi faire un festin mais au moins grâce à cela, un Roucool blessé que j’ai capturé a pu se remettre de ses blessures. Ce n’était pas la grande forme non plus mais il allait mieux.
«Mob’ ! T’es ou ??»
Le ciel était de plus en plus sombre, rendant ma recherche du pokémon acier plus difficile. Râlant encore et regardant autour de moi, je finis par trouver ce maudit pigeon de métal. Il se rapprocha de moi et formait un cercle dans les airs. Je lui montrais la direction vers laquelle je me dirigeais puis lui demandais de me prévenir s’il trouvait quelque chose. Sans répondre, l’animal continua de voler dans la direction que je lui avais indiquée. La marche fut longue et la sensation de faim grandissante commençait à me taper sur les nerfs. Il fallait absolument que je trouve quelque chose à bouffer avant de mourir de faim comme un abruti. Alors que je continuais à maudire ma «malchance», Mobius se mit à crier plusieurs fois. J’ai accéléré le pas pour voir ce qu’il avait et sentit une délicieuse odeur caresser mes narines. Ça sentait la pizza.
Subitement, l’énergie revenait dans mon corps. S’il y avait au moins une personne près de cette zone, je pourrais trouver un moyen de rentrer au camp de base en un seul morceau. Un sourire s’afficha sur mon visage lorsque j’apercevais une lumière un peu plus loin. C’était une maison, ma course s’accéléra encore plus jusqu’à ce que je sois proche du bâtiment. Mobius se posa non loin de l’entrée et signala bruyamment sa présence. Dans ces moments là ou il se montrait vachement utile, difficile de ne pas lui pardonner toutes les captures manquées. «Bien joué.» disais-je avec un sourire avant de remarquer que mon «premier compagnon» préférait m’ignorer. *Pourquoi j’ais pris ce pokémon déjà ??* Agacé je me tournais vers la maison, qui était en réalité un café. Avant d’entrer, j’ai essayé de faire rentrer Airmure dans sa pokéball, en vain. L’oiseau s’excita, agita nerveusement ses ailes et s’envola pour se poser au sommet d’un autre bâtiment plus proche. «Ok comme tu veux !» Oubliant cet abruti, je me tournais vers le café pour entrer à l’intérieur.
Non loin de la Sierra se trouvait un endroit assez atypique vu l'environnement. Toshio avait entendu dire qu'il y avait un restaurant dans un endroit difficile d'accès, un qui devait être abandonné puis reprit en main par quelqu'un. Alors pour vérifier ces dires, c'est avec Tiboudet à ses côtés que le dresseur partit s'en assurer. Varus était encore trop jeune et frêle pour servir de moyen de locomotion volant, et Tiboudet n'était pas habitué à se faire monter (sans mauvais jeu de mot). Le chemin était long et ardu, bien des gens auraient abandonnée leur marche mais l'Okamoto faisait partie de ceux qui étaient obstinés. Et quand il s'agissait de nourriture, la distance importait peu.
Sur le chemin, quelques interventions de pokémons volants voulant intimider le dresseur et son pokémon se firent mais sans succès. Que ce soit l'humain ou le pokémon, nul ne voulait lâcher l'affaire. Parti dans l'après-midi, c'est la nuit commençant à tomber qui obligea à se presser le brun. Têtu oui, mais faut pas abuser non plus. Comme le disait sa mère: " Qui fait le malin tombe dans le ravin ", et vu le paysage, ca pouvait très vite passer de la fiction à la réalité.
Le bâtiment se distingua dans le noir avec la petite lumière au loin, montrant qu'il restait peu de chemin à parcourir avant d'atteindre son but. Seulement voilà, la fin était peut-être proche mais les dangers rodaient encore et toujours. Wattouat fut appelé à venir aider, un choix logique à défaut de ne pas avoir d'autres sources de lumière comme pourrait fournir un pokémon feu. Le mouton bailla longuement avant d'allumer le bout de sa queue pour servir de lampe, guidant le reste du groupe jusqu'à destination.
Plus il s'approchait, et plus Toshio semblait distinguer une odeur familière s'échappant de la barraque. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas senti pareille extase, le faisant revenir en arrière au temps où ils étaient allés mangé en famille dans une des pizzeria de Ville Griote. C'était loin très loin d'Acajou, voilà pourquoi il n'y était pas retourné. Mais présentement, il était en face, alors pourquoi ne pas en profiter ?
Tiens, il semblerait que je ne sois pas le seul. murmura l'Okamoto en entendant des voix à l'intérieur de la pizzeria. Car oui, c'était une pizzeria. Rien qu'à l'odeur de la pâte, des ingrédients pour accompagner le tout... Ca faisait saliver d'avance le dresseur qui n'osa pas entrer de suite, ne sachant pas si c'était un bâtiment privé ou si tout le monde pouvait y venir. Une seule solution s'ouvrait à lui : envoyer quelqu'un faire le repérage.
Fouinette, je compte sur toi. Tu vas voir, et tu reviens ok ? chuchotta le brun à son pokémon, qui lui répondit joyeusement avant de s'infilter dans le bâtiment par la porte entrouverte.
Poussant un soupir de soulagement, l'humain se tourna pour se poser contre le mur et tomba nez à nez avec une fille qui semblait aussi vouloir ne pas faire le premier pas tout comme lui. La nuit était tombée mais le peu de lumière présente servit à montrer l'air décontenancé de l'Okamoto, ne sachant pas quoi faire devant un pokemon qui le regardait de son oeil unique.
Euh... Bonsoir ? balbutia t-il face à cet oeil rouge qui ne le quittait pas du regard. S'il vous plait... De l'aide.... Je....
Peu à peu il commençait se sentir aspiré par le cyclope. Ca commençait drôlement bien cette soirée dis donc. Et dire qu'il ne gouterait jamais les pizza d'ici...
Après avoir visité Altaterra et Drakarta, et même l'insondable forêt obscure, j'avais entendu vaguement parlé d'une ville construite en flanc de montagne dans un style très traditionnelle, je n'aurais jamais pensé tomber dessus, mais il ne fallait pas sous-estimer le flair d'un petit pokémon bien désireux de suivre l'odeur enivrante d'une pizza. En effet, c'est sur le chemin de retour de Drakarta, que j'avais décidé d'explorer un peu les pistes montagneuses pour m'y entrainer à l'abri des regards, soudain Flocon mon petit ursidé des neiges remua sa petite truffe dans les airs et me fit signe que quelque chose l'attirer. Au début j'avais pensé à du miel naturellement, mais que fut ma surprise en apercevant Yarilo ou nommée également la ville abandonnée.
Les rumeurs qui courent sur elle parlent qu'un vieux borgne qui aurait relancé cette ville qui servirait de base de repos pour les aventuriers traversant cette région austère. Curieux d'en savoir plus, je décida sans plus tarder de me diriger vers ces étranges bâtisses en traversant les rizières qui attiraient certains pokémon semi-aquatique. Je ne tarda pas à enfin sentir ce que mon ours polaire avait senti bien avant moi, en effet l'odeur était reconnaissable entre mille : de la pizza! Cette odeur flottait dans l'air et se diffusait dans la vallée en contrebas, il faut dire que les pizzas réclament des fours puissants capables de chauffer à des températures impressionnantes, alors naturellement cela fait beaucoup de fumée.
Mon état laissait à désirer après un pèlerinage pareil, avant de prendre soin de rentrer dans ce qui semblait être un restaurant, bar, pizzeria ou brasserie va savoir, j'essaya au moins de retirer les herbacées morts sur mon jean, la boue de mes chaussures et enfila mon bonnet pour cacher mes cheveux en bataille. A mon entrée, la petite clochette se mit en route, et je m'aperçu rapidement que l'endroit était déjà pas mal bondé, je ne savais pas que c'était si connu.
-"Bonjour, est-ce que c'est encore possible de commander une pizza?"
J'étais à proximité du comptoir, accueillit par un duo de pokémon canidés, qui semblait inviter Flocon à les rejoindre, celui-là alors , je me demande comment il arrive à être aussi social? Il ne tient pas de moi ça c'est sûr. J'attendais de mon côté la réponse du pizzaïolo qui semblait en avoir vu des vertes et des pas mûres avec la farine et la sauce tomate.
Une question me brûla les lèvres, pourquoi venir s'installer ici, loin de la civilisation? Ce n'est tout de même pas très pratique de venir ici pour manger, à moins que son intention soit de redonner du poids à cette petite ville perdue, pour en faire un endroit incontournable pour quiconque faisant une expédition entre Drakarta et Altaterra, ces deux consœurs.
Une lueur argentée illumine le chemin. Dans les sombres passages de la sierra d’airain, une Mélo éclaire la voix, assise sur l’épaule de Mélusine.
Elle circule dans le coin depuis un petit moment, quelques jours, afin de trouver des métaux. Pioche accroché au sac, on peut observer l’outil abimé, et le sac particulièrement chargé. Cependant, elle ne semble pas éprouver de difficulté, la raison ? Homonculus. Le petit bonhomme à été utilisé pour supporter psychiquement le poids des minerais. Son objectif, c’était d’aller les analyser, connaître leurs qualités, puis, les faires fondre, et commencer ses expérimentations.
Mais dans l’immédiat, la jeune fille ne faisait que cocoter dans son jus, avec des affaires de rando qu’elle n’a pu changer depuis. C’est ça la passion de taper du caillou et de partir un moment loin de tout. Mais maintenant, il serait bien qu’elle puisse rentrer, peut-être pas de nuit.
Donc, autant suivre la lumière. Elle venait d’attraper la Melo et de la caller au-dessus de son front pour s’en servir de lampe de tête. Tandis qu’elle soulevait ses possessions du mieux qu’elle le pouvait, Homonculus sous le sac chargé, écrasé par la pression mentale que le poids des affaires lui provoque.
Bientôt, le chemin vers une zone inconnu du coin venait de lui être dévoiler. Enfin, elle suivait juste une route qui semblait avoir été bien déblayé et relativement aplanie. Elle n’aperçut des bâtiments que bien plus tard, lorsqu’elle arriva littéralement à l’entrer.
Tel un escargot aux antennes lumineuses, elle circula dans le coin, et se rapprocha doucement de la maison d’où une lumière un peu plus chaleureuses se fait percevoir. Elle ne fait pas vraiment attention au monde environnant, en même temps, l’étoile argentée posée sur sa tête doit complétement masquer les détails de sa forme humanoïde. Tel un projecteur un peu trop fort, quiconque face à cette lumière qui fait un gauche, puis un droite, pourrait se dire qu’il ne vaut mieux pas rester dans le coin, dans le doute, ou alors, ils ont pris leurs courages à deux mains pour affronter la masse informe et étrange.
Une main se pose dans l’embrasure de la porte, la créature se présente alors dans l’encadrement, la lumière d’Argyropée diminue petit à petit, jusqu’à s’éteindre, laissant simplement la place à Mélusine. La jeune fille avait le visage sale, les vêtements légèrement échancrés, mais c’est surtout ce qu’elle porte qui déborde tout autour d’elle. Elle finit d’ailleurs par se débarrasser de son paquetage, le laissant choir avec retenue à côté de l’entrée, des bruits sourds se laissent entendre. De sous le sac, une gelée verte s’extirpe comme elle peut, et dans un étirement fastidieux, fini par se libérer.
La jeune fille attrape Mélo d’une main, la pose sur le sac, et remercie le Nucléos, qu’elle adjoint à se reposer au-dessus du sac, et non en-dessous, cette fois.
Elle peut, enfin, mirer les lieux, et observer les personnes présentes. Mais avant de pouvoir mettre un nom sur des visages aperçu ou connus, des effluves acidulé et de paneterie vinrent occuper une place importante dans ses narines. De la cuisine ! Elle qui avait dû faire avec les rations et les moyens du bord, autant dire que cette odeur de tomate, de pâte brioché, de cet ensemble légèrement brûlé à la flamme. Oui, cela lui rappelle les petits bouiboui d’une rue commerçante. Elle redescendit sur terre, agréablement surprise de voir qu’elle pouvait au moins reconnaître deux têtes, peut-être trois. Un peu moins rassuré de voir des inconnus, mais il n’y avait pas de raisons que cela se passe mal.
— Oh ! Bonsoir tout le monde ! A qui dois-je dire merci pour cet oasis de bonheur ?
Moins ingénue que d’accoutumes, c’est principalement dû à son épuisement qu’elle est un peu moins coincée. Peut-être devrait-elle pratiquer un peu plus d’activités avant de rencontrer des gens, elle serait moins extérieur.
Quelle idée avait-il eu de quitter Altaterra pour se rendre dans ce petit village à moitié abandonné ? Voilà la question que se posait Yohann alors qu’il gravissait le chemin escarpé menant à Yarilo, un petit village paisible de montagne et abandonné, qui venait d’être repris par un homme d’âge avancé d’après les informations qu’il avait récupérés et d’après les rumeurs. Un certain Yorick. Il n’empêchait que le cadre d’un tel village l’intéressât, tant personnellement que professionnellement.
L’ambiance d’Altaterra était trop... lumineuse si on pouvait dire ça ainsi, trop agitée pour qu’il puisse y poser son laboratoire. Il y avait comme un je ne sais quoi qui n’allait pas, et ses Pokémon le lui avaient dit. Ils ne s’y sentaient pas particulièrement à l’aise, pas plus qu’à Bourg-Asque ou à Rive-du-Rêve. S’il souhaitait installer son laboratoire quelque part, ce lieu serait le plus approprié de ceux déjà explorés. Oh, il n’avait aucun doute sur le fait qu’il y en aurait probablement des plus adaptés à l’avenir. Mais est-ce qu’il comptait attendre plusieurs années avant de tomber sur la perle rare, mettant en pause ses recherches ? Non, certainement pas.
Soufflant un grand coup, il sourit en observant le village sous ses yeux, les vieilles bâtisses abandonnées créant une atmosphère particulièrement lugubre sous cette lune pale, ravissant Missy qui voletait à ses côtés. Lui caressant le dessus de la tête, il porta son regard vers le seul bâtiment éclairé du lieu, une ancienne auberge qui visiblement accueillait du monde. Il y avait plusieurs personnes dehors, dont une dresseuse avec un Téraclope qui semblait intéressé par un jeune homme, et pas de la meilleure manière qui soit. Ayant fait ses recherches, il savait que ce comportement pouvait être mortel, et même si la dresseuse allait probablement agir une fois son attention ramenée à son Pokémon, il préféra ne pas laisser souffrir l’homme plus longtemps.
Choisissant une Pokéfriandise, une de celles qu’il avait spécialement confectionnées suivant les goûts de ses Pokémon spectre, il s’approcha du Pokémon et une fois à portée lança la friandise dans sa bouche, l’interrompant dans son triste œuvre. Sérieux, il se présenta.
« Désolé d’interrompre ainsi, mais j’ai vu que la situation pourrait devenir problématique. Je m’appelle Yohann, enchanté. »
Il passa un peu de temps à écouter leurs réponses avant de sourire poliment.
« Bon, je ne sais pas pour vous, mais l’odeur qui s’élève de l’auberge me fait envie. Je n’étais pas venu pour ça, mais je ne vais pas me faire prier. »
Il entra dans l’auberge, observant dès son arrivée les nombreuses personnes à l’intérieur et plus précisément l’homme à l’allure un peu confuse qui se tenait aux fourneaux, les observant d’un air éberlué.
« Bonsoir et désolé d’arriver ainsi de manière impromptue, mais l’odeur alléchante m’a guidé ici. Si c’est possible, je souhaiterais commander une pizza. »
Au vu du monde, il n’était pas sûr que ce soit possible, d’où sa demande. Il était loin d’avoir été le premier en ces lieux, et se contenterait de ses rations si nécessaire. En tout cas, cette soirée s’annonçait intéressante.
Un battement de cils. Ce fut apparemment tout ce qu'il faut pour que le géant voit le vide dans son café se remplir de têtes inconnues, et d'une personne qu'il mit quelques secondes à reconnaître. Toutes ces informations, comme ça, d'un coup... Laissèrent le gérant absolument abasourdi. Interloqué comme rarement il pouvait l'être, il fallu quelques secondes pour que son hébétement se mette enfin à se dissiper, laissant place à une nouvelle réflexion qui se solda par une stupéfaction profonde. Il n'avait pas reconnu cette fille débraillée, et apparemment revenue d'une bagarre avec la Nature en personne. Mais sa voix, il l'aurait reconnue entre mille. Le ton était le même, le timbre reconnaissable : Bleuenn. La jeune âme dont la peur des spectres suffirait sûrement à lui arrêter le cœur.
Des clients, des conditions, de l'organisation à faire. Si toutes les paires de chaussures qu'il voyait dehors et dedans comptaient s'asseoir, ils feraient le tour de ce comptoir en prenant les places assises ! En effet, ce café était fait pour discuter avec tout le monde, les inconnus, les amis, les futurs frères d'armes... Clairement, l'endroit était ultra convivial. Sifflant alors, il décida de lancer le plan 'accueil-sauvetage-pizza-qui-pitié-par-tous-les-dieux-soient-bonnes' !
Sitôt qu'il siffla, Oziljak sursauta, lui qui semblait se reposer à un présentoir à arme au mur ! D'un coup, il contourna la jolie rouquine pour filer dehors, essayant de communiquer par esprit. La télépathie lui était encore impossible, mais il parvenait à peu près à envoyer des sentiments, des ondes, comme 'NO SPECTRE'. Un léger 'bonk' du bouclier sur la tête des pokémons en questions suffisait, bien que le cyclope spectral ai été un formidable équipier. Une chose prévalait : les ordres du chef ! Voyant donc tout ce beau monde, il cligna de l'oeil en tentant de ne pas perdre ses moyens, restant droit, concentré, malgré ce visage qui trahissait toute sa surprise
« Oh, euh ! Asseyez vous, je vous en prie ! Bleuenn, viens là tu veux ? »
Il tapota le comptoir, indiquant ainsi la place le plus proche de l'entrée latérale lui permettant de passer de la salle aux cuisine. L'endroit faisait penser à ces petits restaurants nocturnes, les 'midnight dinner' au style nippon, optimisé en espace ! Quand elle fut proche, il sortit une trousse de soin qui était voisine à un extincteur. On est jamais trop prudent ! Posant le tout à côté de Bleuenn, il lui ouvrit pour lui montrer le contenu, qui avait des spécificités assez surprenante
« Nettoies avec ça, c'est de l'alcool. Ensuite tu mets le baume sur les coupures, tu panses et tu prends deux de ces cachets ok ? »
Lui qui avait l'habitude de se cogner sur les doigts au marteau, de jurer en slave lorsqu'il se cognait à une bûche, se prenait le pied dans ses outils, se disputait avec les pokémons sauvages... définitivement, il savait comment soigner des blessures ! Immédiatement ensuite, il tapota dans ses mains, avant de dire à l'assemblée
« Installez vous, et ehm, désolé par avance pour les pizzas mais ce sont un peu des tests ? Du couuup... vous me dites comment elles sont ? Et soyez honnêtes, si je sais pas ce qui plaît je ne pourrais pas le deviner ! »
Son sourire s'élargit alors. Il était si dynamique, malgré l'heure et malgré son état débraillé ! Filant alors à l'arrière, il fut bien content d'avoir fait autant de pizza tests ! Il en avait faites quelques unes, similaires, avec des dosages différents, plus ou moins conséquents.. Mais rapidement, les clients de cette nuit purent voir arriver les pizzas. Les plats étaient des rondins de bois traités pour en faire de jolies planches. Et les deux principales pizzas qui se dérivaient en dosages devinrent vite des évidences.
La première, simple, avait de la mozzarella et du parmesan, sublimés par quelques champignons, au dessus d'une sauce tomate parfumée. L'autre, moins colorée, laissait les arômes de mozarella, gorgonzola et emmental se marier au basilic dessus. La fumée s'échappant des produits traduisaient leur cuisson parfaite, laissant les plats appeler à être dégustés. Les mains sur le comptoir, le géant souffla alors en souriant toujours autant
« Bon, il y en a quoi, trois, quatre de chacune au total ? Laissez juste le temps de cuire et dites moi ce que vous en pensez mh ? »
Il se sentait... terriblement bien. Fier. Pour dire toute la vérité, cet instant lui rappelait l'un des moments les plus plaisants de sa vie. Un souvenir, lointain, qui réchauffait toujours son vieux cœur. Un soir, à Johto, il avait trouvé un seul restaurant ouvert : le Jotho Midnight, ce fameux restaurant qui n'ouvrait que de 23h à 7h du matin. Là bas, une petite carte était présente, et le cuisinier faisait sur commande si le client apportait les ingrédients. Yorick n'avait à ce moment que quelques produits dans son sac, issus de chasse et d'une longue période dans la nature. Et le plat de cet époque était maintenant une obsession qu'il essayait de reproduire ! Pour autant, n'ayant pas encore cette maîtrise, il se contentait de s'entraîner, apprendre, et ainsi progresser !
Prenant une roulette, il entama de faire huit part à chaque fois afin de donner à tout le monde l'occasion de goûter. Les prochaines seraient sûrement suffisante pour caler l'appétit de tout le monde, espérait-il ! Allait-il faire tout cela gratuitement, d'ailleurs ? Il ne semblait pas réellement demander quoi que ce soit, mais il s'en voudrait de faire payer pour un produit médiocre que lui même n'avait pas encore testé après tout.
Et pendant que les places se prenaient, que le café s'embaumait du parfum de la pizza, qu'Oziljak embarqua les spectres à l'étage et que les autres pokémons se baladaient parmi les poutres au dessus des clients, Yorick reconcentra son attention sur Bleuenn, s'assurant qu'elle faisait attention à elle. Sa main lui frôla la joue bleue, sa carrure puissante penchée sur elle alors qu'il examinait cette trace sans une once de gêne quant à sa façon de s'approcher ou de toucher une personne
« J'vais te trouver du froid à mettre. T'arriverais à manger un bout ? »
Parlant de manger, il allait aussi devoir trouver à boire. Oh boi. Bon, un problème à la fois ! D'abord, il allait s'assurer que tout le monde s'installe et souffle, et ensuite, il allait reprendre la parole, se reculant un rien vers l'un des énormes frigo en fond de cuisine, pour aller chercher cette poche de froid comme promis
« Bienvenue aux Vieux Os, les jeunes ! J'm'appelle Yorick et, wah. J'avoue que j'attendais pas grand monde à cette heure. C'est cool ! »
Bon vivant. C'était sûrement la première chose qui venait à l'esprit quand on voyait un tel luron accueillir une demi-douzaine de personnes sans broncher. Il était absolument extatique, voyant presque uniquement des nouvelles tête alors que tout le monde prenait place, progressivement. Son cœur s'envolait, son corps frissonnait, et il retrouvait le plaisir de ses aventures : des inconnus, de quoi boire, de quoi manger... et des histoires à raconter ♪ !
J’étais bien arrivée. J’étais en sécurité. Yorick siffla, prenant les rênes du lieu, imposant son autorité sur le groupe. Je fermai brièvement les yeux, soupirant de soulagement, et même de bonheur. Je pouvais désormais me laisser valser au gré des instructions de Yorick. Son charisme inspirait, sa prévenance touchait : il ne laisserait indemne aucun des convives, j’en étais persuadée.
Je le suivis avec un timide sourire. Il tapotait le comptoir pour m’indiquer une place assise. Sa façon de faire, un peu familière me fit plaisir. Il prenait soin de moi comme d’une proche. Un peu embarrassée de faire l’objet de ses préoccupations alors que je venais initialement uniquement pour lui discuter avec lui, je lui étais reconnaissante de son attention.
« Merci Yorick. Tu peux t’occuper des autres. Je fais ça et je te rejoins ! J’arrive peut-être au mauvais moment, tu avais prévu une soirée avec ces gens ? »
Tout compte fait, sa surprise était peut-être uniquement due à ma présence, et pas celle des autres. Je ne connaissais personne parmi toutes ces personnes. Je ne connaissais pas leurs liens avec le superbe… euh… Yorick. Je retins quelques gémissements lorsque l’alcool piqua violemment mes plaies sur les parties sensibles. Mais son idée de pizza occupait mes pensées : elle me rappelait que je n’avais pas mangé depuis bien trop longtemps. Après ce « trajet » éprouvant, mieux valait que je nourrisse si je ne voulais pas m’évanouir et finir comme un fardeau supplémentaire sur les épaules du colosse.
« Laissez-moi une part de celle de droite, s’il vous plaît ! J’arrive dès que j’ai fini ! »
Certes, mon entrain était peut-être forcé… Je voulais faire honneur à Yorick en le suivant avec la bonne humeur dans son projet de dégustation. J’en profitais pour saluer d’un sourire contrit les autres convives. Ma joue contusionnée avait légèrement gonflé près de la pommette, rendant tout sourire plus difficile et déformé. C’est peut-être cette grimace involontaire qui attira une nouvelle fois l’attention du colosse bienveillant. Il s’approcha de moi, se pencha de toute sa hauteur, proche, si proche, que le contact de son épaisse main rugueuse sur mon visage me fit tressaillir. Pas particulièrement fraîche ou chaude, sa peau me fit l’impression d’imprimer son contact sur la mienne. Sous l’ecchymose violacée qui soulignait mon regard, il dut remarquer à quel point je m’empourprais, ce qui ajouta à mon malaise. Une pauvre cruche impotente dans mon genre ne méritait pas tant d’attention de sa part.
« O-oui, tu as raison, je n’avais réalisé que j’aurai du mal à manger… Je suis idiote. Un peu de frais ne me fera pas de mal. Tes pizzas sont colorées, j’ai envie d’y goûter. »
La dernière dégustation que j’avais pu faire chez lui, c’étaient d’immenses gaufres dont le souvenir me rendait nostalgique. Si ses pizzas étaient aussi brutes et savoureuse, je n’avais aucune inquiétude. Yorick revint avec une poche de froid que je pus plaquer contre ma joue après l’avoir une nouvelle fois remercié. Si c’était désagréable, il me suffisait d’attendre un peu pour que la douleur passe. Les yeux embués par la profonde gratitude que j’éprouvais pour Yorick, la douleur qui m’élançait et sans doute la fatigue d’une telle journée, je tirai une chaise à côté de moi, non loin des pizzas, et invitait l’une des personnes qui était arrivées à me rejoindre.
« Venez vous asseoir ici, si je ne vous fais pas trop peur. Je ne mords pas, enfin pas dans cet état. »
C’était peut-être l’une des pires approches possibles pour nouer un premier contact. La grimace qui devait déformer mon visage en lieu et place d’un sourire avenant, la poche de glace contre ma joue, je ne devais absolument inspirer aucune sympathie. Et si jamais personne ne s’installait à côté de moi, j’allais paraître bien ridicule. Pourquoi perdais-je toujours l’occasion de me taire ?
Malgré le bruit ambiant dans ce que Yorick, le propriétaire des lieux avait appelé "Vieux Os" je parvenais à entendre l'hôte annonçait que ce qu'il servait étaient des tests, c'était dur à croire en voyant les appétissantes pizzas garnis de chorizos, fromages, tomates ou viandes me passaient sous le nez. J'en avais l'eau à la bouche, mais il semble qu'il y est pas mal de monde, quoique le temps de me retourner, ma pizza tombée sur mon bord du comptoir, laissant une délicieuse odeur de fromage fondue me titillait les narines. Mon compagnon de route des neiges, semblait lui aussi admiratif de ce spectacle, il va s'en dire qu'on va partagé, j'ai beau être friand de pizzas, je n'aurais pas la place pour tout manger à moi tout seul.
Je fut surpris de croiser un visage dont on m'avait parlé, pas sûr de l'information je me devais de questionner la personne pour éviter toute méprise possible: -Excusez-moi, seriez-vous la Topdresseuse Wendy? m'adressais à la jeune fille à quelques distance de moi.
Si c'était elle, c'était vraiment la coïncidence des coïncidence de tomber par hasard sur cette dresseuse dont les rumeurs la classent comme l'une des meilleurs de l'île. Moi qui cherche sans cesse à m'améliorer, je ne peux pas rater l'occasion de faire au moins connaissance.
Malgré ma volonté, j'avais vraiment un appétit d'oiseau, ce qui n'était pas trop le cas de mon petit ursidé des neiges, après tout c'est aussi pour lui faire plaisir que je suis venu ici. Après réflexion, je trouve cela plutôt sympa d'avoir ce genre d'établissement pour se reposer et se remplir la panse après ces escales dans les montagnes. Avec du temps et des efforts, je pense que cet endroit pourra être un passage incontournable pour les visiteurs d'Ankora.
En attendant, je vais me servir un grand verre d'eau, ce n'était pas tout mais ce genre de repas, m'a totalement déshydraté de l'intérieur, ahah! Je pense passer la soirée ici, c'est chaleureux, convivial, et ça permet de reprendre ses forces avant de repartir sur les routes!
Je ne manque pas de faire mes compliments au chef, qui à l'air bien débordé le pauvre! Courage, courage, ceux sont les rançons du succès tout ça!
... Pourquoi il y avait ce jeune homme qui semblait si absorbé par Danté ? C'était bien étrange. Enfin, si, le Téraclope avait une aura qui mettait plutôt mal à l'aise lorsque l'on ne le connaissait pas et probablement que les plus faibles d'esprit se sentiraient affaiblis en sa présence, mais tout de même. Wendy posa sa main sur l'épaule de son spectre, histoire de lui faire comprendre de laisser un peu tomber la Pression. Mais quelqu'un d'autre fut prêt à intervenir et... Nourrit Danté ? Heu...
« J-Je crois qu'il y a méprise, Danté ne voulait pas manger ce garçon ! »
A vrai dire, elle n'était pas vraiment sûr que son Téraclope ait réellement besoin non plus de la friandise qu'on lui avait fait ingéré. Oh, c'était probablement bon, mais il se nourrissait d'autres choses... Et certainement pas des vivants, ça c'était certain. Mais bon. Wendy décida de faire encore un peu profil bas, d'autant plus que ses deux accompagnateurs se retrouvaient alpagués par le Exagide de Yorick. De ce qui transmettait Danté... Ils n'avaient pas le droit de rentrer dans la pièce principale ? Heu... Ok. Ca n'était pas comme si il y avait le moindre danger dans le coin, donc Danté pouvait s'éloigner sans problèmes.
Bon, vu que ses pokémons étaient éloignés et que c'était assez awkward de rester près d'une personne qui croyait que son pokémon voulait le tuer, elle décida qu'il était temps pour elle aussi de rentrer. Ah, bon sang, rien que ces odeurs suffisaient à lui donner envie de manger. Mais donc, Yorick faisait des tests de pizzas ? Si tard ? Enfin, il était un grand original, au final ça n'étonnait pas vraiment la dresseuse. Eh bah il avait eu de la chance que le hasard décide qu'une demi-douzaine de clients débarquent. Deux variétés et... … Trois-Quatre de chaque ? Heureusement que Wendy n'était pas seule, alors. Quand elle était encore à Kanto, elle avait tendance à en manger au moins deux à elle seule. Mais là elle allait être raisonnable. Néanmoins...
« Je prendrais de celle au fromage ! Hm, s'il vous plait ! »
Elle espérait avoir été assez rapide à donner son choix pour ne pas voir toutes les parts de cette variété complètement dévorées. Mais avant qu'elle ne puisse s'approcher pour s'assurer que c'était le cas, une voix inconnue semblait la reconnaître. Comment ? Pourquoi ? Heu... Oh, il avait utilisé le terme Topdresseuse. Est-ce que c'était encore quelqu'un qui avait vu les panneaux devant les arènes de Bourg-Asque et de Rive-du-Rêve ? Elle espérait sincèrement qu'il ne veuille pas la défier immédiatement car, en plus d'être étonnée, elle avait faim.
« Hrm, oui, c'est moi. Même si je suis encore loin d'être au top des dresseurs, aha...ah.. »
Ouais, elle avait encore beaucoup de chemin à faire avant de réellement mériter ce genre de titre. Elle fit signe d'attendre deux secondes, le temps qu'elle puisse aller récupérer une part de la pizza de Yorick qui semblait bien occupé. Elle voudrait bien lui parler quand ça se sera tassé, mais en attendant, elle allait déguster et, évidemment, éviter de mettre du fromage partout sur ses vêtements en mangeant comme une Groret. Non, elle était entourée de gens et, visiblement, certains la reconnaissaient. Enfin, elle espérait qu'il n'y ait pas plus de personnes qui la reconnaissaient ou qui avaient entendu la discussion... Un seul gars, c'était bien assez déjà.
Le garçon retrouvait petit à petit ses esprits. L'oeil du mal avait cessé de l'observer, le rendant aussi insignifiant qu'un petit homme auquel il aurait été totalement insensé d'envoyer dans les montagnes afin de détruire l'arme ultime. La porte du bâtiment est grande ouverte, et le ravisseur du Johtoïte n'était plus là. Il n'avait jamais vu ce pokémon, et espérait vraiment ne plus tomber dessus tellement ça l'avait marqué ce petit incident. Dire qu'il n'avait fait que le regarder, qu'est ce qui aurait pu arriver s'il avait été bourré de mauvaises intentions ? Un frisson lui parcourut l'échine, préférant faire table rase de ce qu'il venait de se passer pour se concentrer sur l'actuelle odeur alléchante qui se dégageait du bâtiment. D'ailleurs, Fouinette n'était toujours pas revenue de son expédition. Est-ce qu'elle avait trouvé quelque chose d'intéressant ou bien il lui était arrivé un imprévu ? L'idée qu'elle soit tombé contre le pokémon cyclope ne lui plaisait pas, et le dresseur se décida à entrer pour aller vérifier.
Ce fut un changement radical d'ambiance entre l'extérieur et l'intérieur. A peine la porte passée que Toshio dut faire attention où il se trouvait car pas mal d'agitation dans la salle. Etait-ce là une soirée d'inauguration, ce qui expliquerait pourquoi l'afflux de personnes à une heure si tardive ? Un grand blond fit une annonce, montrant qu'il était le propriétaire des lieux. Il était question de pizza test, est-ce que ça voulait dire que c'était une Pizzeria ? Pas très sur que ce soit le bon endroit pour l'implanter ici, mais force est de constater que le bâtiment agissait comme un point de rencontre obligé pour ceux qui se perdraient à Yarilo ou le lieu idéal pour reprendre des forces avant de repartir. S'asseyant sur une chaise à l'écart du brouhaha général pour se remettre de ses émotions, Toshio aperçut Fouinette en compagnie d'un pokémon assez étrange qui ressemblait trait pour trait à une flaque de crème consistante. Qu'est ce que c'est que le concept pour ce pokémon ? Et surtout, qu'est ce qu'ils faisaient tout deux à déambuler dans ce qu'il semblait être la cuisine ? Enfin bon, maintenant qu'il s'était assuré que Fouinette était toujours présente, le brun décida de passer commande. Ne sachant pas trop ce qui se faisait, il fit avec ce qu'il avait entendu dans le vacarme. Une au parmesan et l'autre au gorgonzola de ce que le garçon avait comprit, ca serait parmesan !
Il avait pas mangé de pizza depuis un bon moment, la dernière fois devait remonter à sa dernière expédition à Doublonville et c'était pas terrible puisque c'était une pizza à réchauffer. Rien à voir avec le fait maison qu'offrait l'établissement "Aux Vieux Os" tenu par le blond à l'œil unique appelé Yorick. Ce qui mettait Toshio mal à l'aise était le fait que tout le monde semble se connaître et leur facilité à établir le contact. S'il n'avait pas eu ce souci en petit groupe, ici c'était différents. Entre tout ces pokémons et tout ces humains, le venant d'Acajou ne savait pas trop où se mettre. Il aurait bien eu envie d'aller jouer avec son pokémon histoire qu'il n'ait pas à se sociabiliser ou que ca se fasse plus naturellement. Seulement voilà, rien ne semblait vouloir se passer comme il voulait et ce fut tout penaud que le brun se rendit au comptoir pour passer commande.
Bonsoir. Une pizza au Parmesan pour moi, merci. fit-il d'un ton presque trop strict avant de retourner s'asseoir. Il pensait avoir fait le principal en allant commander, ignorant comment les autres allaient prendre sa commande vu la façon dont il avait fait. Mais ça, l'Okamoto ne le saurait qu'après.
Allez viens là Fouinette. dit le dresseur en voyant qu'il avait réussi à capter l'attention de son pokémon. La récupérer était la meilleure chose à faire, s'il ne se sentait pas bien plus tard, il pourrait partir sans avoir à la chercher dans tout l'établissement. Le petit suricate lui offrit son plus beau sourire, avec un peu de nourriture au coin de la bouche. Au moins elle s'amusait et c'était le principal. Une petite caresse sur la tête et le brun se replongea dans ses pensées, savoir s'il allait rester ou partir directement après avoir consommé.
L'ambiance était conviviale et rien ne pourrait la gâcher même avec toutes les commandes qui allaient mettre un peu plus la pression à Yorick et à ses pokémons. Sans parler qu'il y avait sans doute des clients un peu plus exigeants sur les délais d'attente. Toshio n'allait pas rester très longtemps de toute façon, il commençait tout juste à récupérer et pas sur que tout ce brouhaha ne l'aide à se sentir mieux. Quoique, avec un peu d'alcool ca pourrait marcher. N'étant pas trop un consommateur aguerri, Toshio redoutait plus un passage à vide où il aurait foutu le bordel et se réveiller le lendemain dans un endroit inconnu qu'à un moyen pour soulager le mal de tête qui s'annonçait. Des affinités semblaient se créer lorsque l'Okamoto passa son regard dans la salle en attendant sa commande. Est-ce qu'il aurait le courage d'aller parler à des gens ? Peut-être plus tard. Pour l'heure, il préférait rester dans son coin et jauger comment ça allait évoluer.
Yohann sourit, un peu crispé en voyant la jeune femme dire que son Pokémon ne voulait pas le manger. Et honnêtement ? Il ne pouvait pas savoir si c’était le cas ou non, mais la situation était ce qu’elle était, et le jeune homme avait eu l’air très mal à l’aise face au Pokémon. Était-ce ses nerfs ? La pression naturelle exercée par le Pokémon ? Une volonté réelle de le dévorer ? Il n’en avait aucune idée réelle, et sur le coup cela n’avait aucune importance. Son acte et ses propos avaient servi à désamorcer la tension ambiante aussi inappropriés étaient-ils. D’ailleurs, en parlant de ça.
« Désolé pour mon intervention mademoiselle, mais c’était la première chose qui m’est venue à l’esprit pour calmer la situation. Peut-être a-t-il une phobie des spectres ou une réaction amplifiée à la pression exercée par votre Pokémon ? »
Ces propositions étaient simplement là pour détendre l’atmosphère, et diffuser toute idée de culpabilité de quiconque. Une fois la situation réglée, il put entrer dans l’auberge qui fleurait bon la pizza chaude, et ce malgré le monde qui commençait à s’y amonceler. Un bruit l’interrompit, Missy qui se voyait refuser l’entrée dans l’auberge par un autre Pokémon spectre, un Exagide. Aucune interdiction écrite, aucun avertissement. Juste, son Pokémon ne pouvait pas entrer. Gratuitement. Sans explication. Simplement parce que c’était un spectre. Et en plus elle était refoulée par un autre Pokémon spectre.
C’était suffisant pour que le jeune chercheur décide de faire demi-tour. Il avait assez vu et vécu de discrimination anti-spectre pour que l’idée même l’enrage et qu’il décide que la situation ne valait pas le coup.
« Désolé, je n’ai plus faim, bonne soirée à vous. »
Sa voix était froide malgré ses efforts de ne pas poser souci, presque cassante, et il fit demi-tour et quitta l’auberge sur le champ. C’était dommage, l’ambiance avait l’air sympa, et il aurait aimé manger autre chose que ses rations. Mais en un simple geste le patron avait appuyé sur tous ses mauvais boutons, et il ne se sentait pas capable de ne pas gâcher l’ambiance s’il restait en ce lieu.
Il décida ensuite de se poser dans une maison un peu plus loin, souriant vers Missy qui semblait désolée de la situation, ne comprenant pas ce qu’il s’était passé.
« Ne t’en fais pas ma belle, je préfère passer mon temps en ta compagnie. »
Il lui offrit une friandise et sortit de quoi manger, essayant d’oublier les bruits de discussion animée et festive qu’il pouvait entendre non loin.
Mélusine dû esquiver, légèrement, le passage du Pokémon épée et bouclier. Décidément, que d’animation dans le coin ! Elle rejeta une mèche collée par la sueur en arrière, et commença à délasser ses muscles avant l’annonce du gérant. Les pizzas étaient des tests ? Et alors ? Elle se serait damnée, actuellement, pour un vieux bout de carton d’une chaîne de pizzeria classique et pas fameuse. Alors les « tests » seront les bienvenues. Même brûlés. Elle reconnut en Yorick le meneur et le chef cuistot, en tout cas, dans un souvenir lointain, où elle le voit mener le groupe vers des armoises.
Alors elle prit place à côté de la première chaise qu’on lui présenta, comme on l’y avait invité, ne s’occupant guère de ses voisins ou voisines, pour une fois. Ses blocages sont levés, pour le moment. Et autant sa faim exacerbe les odeurs des pizzas, autant elles affichent plutôt bien.
Elle observe la scène d’un œil épuisé, et ne remarque pas spécialement ce qu’il se passe. C’est sa fatigue, et son ventre, qui parle. Les scènes de gênes, les questions qui fusent, le brouhaha ambiant. Tout est vivant. Peut-être un peu trop. Mais elle n’allait pas râler, au contraire. Plusieurs jours sans présence humaine, elle n’allait pas rechigner même face à la multitude.
Elle attendit avec patience que les pizzas soient servies.
Elle remarqua d’un œil deux autres femmes, l’une d’elle lui avait donc proposé la place à ses côtés, et semblait recouverte de blessures et bleues multiples. Elle était tombée dans une pente. Elle osait espérer que non. Elle se permit de la laisser tranquille, Yorick semblait être au petit soin, elle n’avait donc rien à ajouter.
Plus loin, la seconde jeune femme semble émettre un souhait de discrétion. Elle se cache, derrière une timidité certaines. Quelqu’un l’aborde, un jeune homme. Elle n’entend pas leurs conversations, mais elle semble gênée. Cependant, elle aussi semblait assez grande pour gérer de son côté. Elle aurait aimé interagir avec tout le monde, pour tenter de connaître un peu plus de monde. Mais il n’est pas possible de faire cela en même temps. Elle verrait un peu plus tard dans la soirée.
Il restait alors quelqu’un à l’intérieur, un garçon qui s’était posé avec son compagnon Pokémon. Un Fouinette. Son autre voisin. Et de son côté, elle pouvait sentir comme l’envie de discuter, de rentrer dans le groupe de discussion, les groupes. Mais il resta interdit.
Tien ? Il lui semblait avoir vu une dernière personnalité. Mais, elle ne le vit pas. Dans sa fatigue, avait-elle eu la berlue ? Elle devait en avoir le cœur net, mais en premier lieu : Elle attrapa une part, celle que la jeune fille contusionné avait précisément demandé, une serviette, et la glissa au niveau de sa voisine avant qu’elle n’ait toute disparue. Elle attrapa deux autre parts de la seconde, emmitoufla ça dans une serviette, et se pencha au-dessus du comptoir.
— Patron, je te prends une bouteille ! Et d’ailleurs, il faudra que je voie quelque chose avec toi !
Elle se penche alors au-dessus du comptoir, comptant notamment sur l’homme qu’elle n’avait vu qu’une fois, mais qui, après avoir vu ce bar restaurant, espérait qu’il ait rangé les bouteilles sous le comptoir. Elle attrapa le goulot d’une bouteille générique. Surement pas de la piquette, cela l’aurait étonné d’un homme qui avait évoqué l’armoise comme une des plantes les plus intéressantes pour la distillation. Elle se releva, surement avec de la bière comme contenu.
— Notamment de ce que je vais faire construire dans le coin pour la remplir une fois vidée !
Elle posa un pied au sol et écarta la chaise de bar avec l’autre.
— Il me semble avoir vu quelqu’un à l’entrée. Je vais chercher à savoir pourquoi ! En attendant, profitez bien ! Je reviens !
Dit-elle avant de décaniller le bouchon de la bouteille avec les dents, d’attraper le verre de son voisin, le pencher, et le servir aisément.
De sa main libre, elle mit un petit doigt dans le nœud qu’elle avait fait avec les serviettes pour les deux parts de pizza mise de côté, et deux verres qu’elle coinça avec ses autres doigts.
Elle fila alors vers l’extérieur, se fiant à la lumière de la lune pour voir l’ensemble de la zone. Argyropée la suivie, éclairant autour d’elle telle une loupiote. Bon, avait-elle rêvée ? Ou alors, était-il déjà parti trop loin pour essayer de comprendre son action ? Elle n’est pas vraiment empathique. Et son but n’est pas du tout d’être mère Thérèsa. Mélusine est simplement curieuse du pourquoi du comment. Pragmatique, et souvent impersonnelle, elle aime juste répondre aux questions qu’elle se pose.
La jeune femme resta un instant sur place, avant d’enfin repérer quelque chose. Était-ce lui ? Elle avait bien aperçu un homme en tout cas. Accepterait-il la pizza ? Ou la bière ? Elle le saurait une fois à sa portée. Peut-être se ferait-elle refoulé, et ça ne la choquerait pas le moins du monde.
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