Alexine dû se dépêcher de calmer le jeu et Berry l’y aida en balançant de l’eau froide sur tout le monde afin d’apaiser les esprits échauffés. Décidément ils étaient véritablement agités. Alex soupira un peu en constatant que... Cela n’avait visiblement pas trop servi.

La jeune femme fut d’un coup surprise par un cri de colère : un Crabagarre chargeait à vive allure un Poulpaf. Le crabe combattant semblait furieux, mais pour quelle raison ? Alexine n’en avait pas la moindre petite idée. Le pire ? Elle était complètement dans le chemin et le Crabagarre l’atteignait presque, elle n’avait pas eu le temps de se rendre compte de son approche à cause de son angle mort. La brune tenta un pas sur le côté, mais le poing du Pokémon cherchait déjà à frapper le Poulpaf derrière elle. Un bruit sourd fut audible et Alex baissa les yeux pour constater qu’Epine s’était incrusté in-extremis entre elle et le Crabagarre. Le Nidoran avait la tête en avant, l’air déterminé comme jamais. Le Crabagarre appuya avec plus de force sur le crâne du lapin mauve qui commença à reculer sous la force du poing... Il glissait dans le sable !

« Vas-y Epine ! Tu peux tenir ! »

Encouragea alors Alexine, frappant dans ses mains pour le motiver. Alors, le Pokémon s’enveloppa d’une intense lumière, l’énergie qu’il dégageait était si forte que le Crabagarre recula ! Alexine écarquilla son unique œil, surprise de voir qu’il évoluait. Ça, elle connaissait. Rive avait évolué deux fois après tout. Le petite Nidoran se changea en Nidorino à la corne plus robuste qui repoussa d’un coup brutal son adversaire.

« Bravo Epine ! »

Berry et Flèche n’étaient pas en reste pour le féliciter et Epine leva fièrement la tête, l’air de défier quiconque oserait. Alexine eut un regard particulièrement doux, fière pour Epine et touchée de voir le sourire qu’il leur offrit : c’était si étonnant de le voir aussi rayonnant. Est-ce qu’il souhaitait tant que cela évoluer ?

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Epine restait toujours en retrait, il observait la scène, méfiant. Il n’aimait pas du tout l’ambiance... Pas du tout. Il observait, scrutait, attentif. C’est alors que les choses débordèrent, un explosa en accusant de tricherie un Poulpaf avant de le charger sans crier gare. Et Alexine était entre eux ! Epine écarquilla les yeux avant de foncer. Pas questions qu’ils blessent l’humaine ! Le lapin mauve intercepta le coup au mieux, luttant contre la force du crabe violet. Il lutta, lutta, il se sentait glisser... Bon sang, il n’avait pas plus de forces que ça, vraiment ? Il entendit sa dresseuse l’encourager, lui offrant un nouvel élan de motivation. Il sentit une nouvelle puissance affluer au sein de son corps, son sang bouillonnait dans ses veines puis il se sentit changer.

Il grandissait, sa corne poussait sur son front, il prenait plus de poids et de muscles. Dans une petite explosion lumineuse, il repoussa d’un coup puissant son adversaire et poussa un cri défiant. Qui oserait le défier ici après cette démonstration musclée ? Il était fier. Tellement fier. Il n’aurait jamais pensé devenir si fort en si peu de temps. Les félicitations d’Alexine, Berry et Flèche vinrent à ses oreilles et il tourna la tête vers eux, leur offrant un sourire ô combien si rare venant de sa part.

A mesure qu’ils se rapprochent de plus en plus du cœur de l’hiver, la végétation de Greenheaven commence à prendre une légère couleur blanche. Le frimas est passé par-là et a déjà formé des taches de givre ici et là. Le spectacle n’est rien pour lui qui vient de Frimapic. Une neige éternelle tombe inlassablement au nord de Sinnoh, gardant la région sous un voile blanc jaloux qui ne laisse la place à aucune autre couleur, peu importe la saison. L’endroit est idéal pour les Pokémon de type Glace. Et puis… le Cataclysme survint.

Les températures ont commencé à monter, d’un seul coup. Certains scientifiques doublés de sociologues aiment faire une comparaison pour le climat. On dit qu’un Grenousse qu’on jette dans de l’eau bouillante sortira immédiatement, ce qui se traduit par un environnement dangereux dans lequel il serait immédiatement exposé. Les Pokémon de Frimapic n’ont même pas eu la chance de pouvoir s’enfuir en sentant l’eau bouillante.

Les températures ont grimpé en flèche d’un coup. Si les humains ont pu avoir un semblant de prédiction, qui n’a même pas suffit à mettre en place des mesures, les Pokémon ont été frappé encore plus soudainement. Le réveil de Groudon s’était accompagné d’un soleil de plomb qui avait fait fondre la neige pour la première fois de mémoire d’homme. Des feux de forêts s’étaient déclaré, prenant au piège des Pokémon qui voyaient cet élément pour la première fois, ou du moins avec une telle intensité. Pour avoir travaillé en tant que volontaire à l’époque pour tenter de protéger la faune, Jake sait très bien que le bilan des pertes était lourd pour les Pokémon sauvages.

Le Centre Pokémon avait été pris d’assaut, les services d’urgence étaient débordés. Un camp d’aide médical fut construit à la va vite, il se résumait à une tente sans mur qui ne protégeait pas les Pokémon du nouveau climat. Il y avait de l’activité nuit et jour entre le personnel soignant en sous-effectif aidé par des civils qui accueillait toujours plus de nouveaux Pokémon. Et il y avait ceux qui en sortaient… sans s’en être sorti.

Il n’y avait pas le temps de transporter les dépouilles jusqu’à la Tour Pokémon. De toute façon, était-elle seulement encore debout ? Les communications étaient hors service, il était impossible d’avoir des nouvelles du reste du monde le premier jour. Personne ne voulait se risquait à tenter le voyage par peur de découvrir un Cataclysme encore pire dans le reste de la région. Et il y avait plus urgent à faire à tenter de sauver les vivants. Les morts furent donc enterrés au pied des montagnes, entres autres, ou dans des cimetières de fortune construits ici et là.

Lorsque la colère de Groudon et Kyogre s’apaisa enfin, et encore qu’à l’époque, personne ne savait que tout cela était l’œuvre des deux Titans, la mission des habitants de la ville du nord fut de ré introduire les survivants dans un environnement qui commençait petit à petit à se refroidir à nouveau et à retrouver un manteau de neige. Une neige qui recouvrait à présent les traces d’une tragédie, d’un drame.