Ce soir, nous serons les plus beaux ♫ feat Oren Eytelkoph
Noël approchait et j'avais l'impression de redevenir un gosse avec toute cette excitation qui montait petit à petit. Les cadeaux étaient déjà emballés et prêts à être livrés pour être distribués aux bonnes personnes. Et l'une de ses personnes était mon colocataire. Oren avait bien mérité un petit cadeau vu tout ce que je lui avais fait subir avec Tamaru, puis en ayant ressassé des souvenirs douloureux lors de notre sortie cet été. Bien qu'il donnait l'impression de pouvoir porter le monde sur ses épaules, il était humain également et il avait besoin d'un peu de calme et de reconnaissance. J'espérais juste que je n'avais pas mis la barre trop haute mais j'étais certain qu'il saurait se débrouiller, il avait du caractère, il arriverait à mater l'animal et à le dresser de manière à devenir un partenaire idéal pour ses futurs combats. Bien que j'avais dit à Ewilan que j'espérais pour elle qu'elle deviendrait Championne d'Ankora, j'avais fortement envie qu'Oren suive le même chemin et qu'il brille de par ses combats endiablés. En tant qu'ami et supporter, je ne pouvais que prier pour que cela arrive.
En parlant du loup, il était à côté en train de gromeler dans son coin si bien que je me demandais ce qui lui arrivait. En penchant la tête pour mieux voir, je compris ce qui n'allait pas en un instant : visiblement, le baraqué n'avait rien à se mettre pour le banquet organisé au camp de base pour les festivités. Il fallait avouer que j'avais bien des vêtements pour être distingué, mais il valait peut-être mieux faire en sorte de marquer le coup pour l'occasion. Je lui proposais alors d'aller faire un tour dans les boutiques en ville pour trouver de quoi nous habiller et le rendez-vous était pris.
Alors, quoi de neuf de ton côté ? Tu avances avec Cib ?
Tout en marchant dans les rues de la ville pour trouver une boutique digne de ce nom, je décidais de faire la conversation. Je gardais mes mains dans les poches de ma veste pour éviter d'avoir froid tandis que mon écharpe était nouée autour de mon cou et diminuait quelque peu le son de ma voix puisqu'elle remontait pour m'apporter le plus de fraîcheur. Qu'est-ce que je n'aimais pas le froid !
"Mais c'est mon carnet ça ? Qui t'a donné le droit de le lire ?! Si tu veux lire le résultat de mes recherches, les voici"
Elei enlevait une belle épine du pied de son colocataire. Ses goûts vestimentaires s’étaient toujours limités aux mêmes articles en différentes tailles, ou aux allures similaires. Quand on est issu d’une fratrie de plusieurs garçons, les affaires se transmettent de frères en frères. Dans son cas, c’était un peu différent parce qu’il avait vite dépassé Axel et Kris, mais il n’avait jamais eu à choisir ses propres vêtements. Ils étaient confectionnés à bord pendant les voyages par ceux qui en avaient le temps. Pour parer au froid de l’hiver, Oren s’était rendu dans un magasin de sport pour s’y acheter une veste chaude, et s’était contenté de suivre les conseils d’un vendeur. En somme, il n’avait jamais cherché à avoir son propre style vestimentaire. Il jugeait les aspects pratiques des habits qu’on lui donnait, et c’était à peu près à ça que son avis s’arrêtait.
N'ayant jamais été convié à une fête où tout le monde était sur son trente-et-un, l’adolescent se retrouvait pris au dépourvu : il n’avait rien qui puisse lui éviter de faire tache, et ne savait pas non plus comment se constituer une tenue qui tiendrait la route. Devant ses vêtements dépliés sur son lit, Oren ronchonnait. Il se retrouvait dans une impasse. L’intervention d’Elei tomba à un timing si parfait qu’elle devait être programmée par Arceus lui-même. Oren sauta sur l’occasion (et le garçon) pour lui raconter ce qui lui posait problème, et c’est ainsi que les colocataires se retrouvaient dans les rues de Bourg-Asque à la recherche de quoi s’habiller correctement pour le banquet de Noël. Enfin… c’était plutôt Elei qui cherchait, et Oren qui le soutenait. L’adolescent ne savait même pas comment il pouvait choisir une boutique et renoncer à une autre d’un simple regard.
« On s’entraîne tous les matins ! Et puis ‘y a un type qui lui a enseigné Queue de Fer, ‘y a pas longtemps. Elle s’perfectionne, la petiote, mais elle est un peu à la traîne. Pis on a été pas mal chamboulé avec tout l’monde qu’a rappliqué ces derniers temps ! »
Elei s’emmitouflait sous ses vêtements. Oren lui aurait bien passé sa veste s’il n’avait pas peur de tomber malade. Il avait déjà le sentiment d’être un boulet chaque fois qu’il partait en mission, il ne comptait pas rester au fond d’un lit à cause d’un rhume trop violent pour donner raison à ce sentiment. Le gaillard se contenta de poser une main compatissante sur l’épaule de son ami.
« Et Willy te donne des trucs à étudier pour la météo ? »
Ce soir, nous serons les plus beaux ♫ feat Oren Eytelkoph
En y repensant, j'avais l'impression que ma proposition tombait à pic pour Oren ; de ce que j'avais vu, il n'avait que des vêtements similaires, un style décontracté qui ne le gênait pas pour ses mouvements, si bien qu'il pouvait continuer de s'entraîner peu importe la tenue. Je me rappelais sa réaction lorsque je lui avais proposé cette sortie, il m'avait littéralement sauté dessus pour accepter après m'avoir expliqué le problème que j'avais déjà cerné. Il était assz facile de cerner Oren en fin de compte mais c'était ce qui faisait son charme à mes yeux, il restait une personne simple, ne se prenant pas la tête, ce qui était assez rafraîchissant pour quelqu'un qui réfléchissait trop comme moi.
Alors que nous parcourions les rues de la ville à la recherche de la boutique qu'il nous fallait, j'avais décidé de faire la conversation sur un sujet qui correspondait mieux à Oren : l'entraînement de ses Pokémon. Visiblement, il arrivait à présent à s'entraîner avec sa petite dragonne et elle avait même fini par apprendre à maîtriser Queue de Fer à l'aide de quelqu'un d'après les dires de mon colocataire. L'avait-il fait parce qu'il avait retenu que je lui avais dit qu'un Pokémon Acier serait un support idéal pour Cialba ? Non, mes paroles ne devaient pas le marquer autant que cela, je devais me faire des idées. Il enchaîna sur le fait qu'il avait de nouveaux membres dans son équipe. Ah ? Et si mon cadeau n'était plus si intéressant ? Je verrais bien le jour J mais j'avais quelques appréhensions en entendant cela... Il finit par me demander si Willy m'aidait pour mes recherches, ce à quoi, je répondis d'un petit rire en premier lieu.
Willy ne fait partie de mes recherches, il ne maîtrise pas la météo mais il entraîne les autres avec brio ! D'ailleurs, il a évolué lors d'une mission, c'est un fier Krakos à présent et il est un peu plus posé, même s'il ne refuse jamais un combat. Ha ha !
Il fallait dire que cela semblait être la nature même du Pokémon, mais je m'y étais habitué depuis le temps. Nous passions devant une boutique de vêtements, néanmoins, en un seul coup d’œil à la vitrine, je sus que nous n'allions rien trouver. Toutefois, celle qui nous faisait à présent face, deux bâtiments à côté semblait parfaite. Je me demandais si Oren avait des goûts particuliers mais je doutais qu'il soit à l'aise dans un costume quoi qu'il arrive, ce serait ma mission de la journée ! Entrant à l'intérieur, je pus enlever mon écharpe ainsi qu'ouvrir ma veste puisque la chaleur était présente dans la boutique et mes yeux s'illuminèrent en voyant certains articles. Oui, c'était la bonne. Saluant la gérante, je me ruais presque vers les rayons homme pour commencer à regarder ce qu'elle avait tout en jetant des coups d’œil à mon colocataire qui me suivait.
Vu ta taille, je dirais que tu mets du... non attends, vu tes épaules, il va te falloir du plus large pour éviter d'être trop coincé à l'intérieur. Pour le bas... moui, je pense que je suis bon. Un style classe mais décontracté pour que tu sois à ton aise tout en étant bien habillé. Les couleurs maintenant...
Pendant que je parlais, je brandissais divers vêtements devant Oren pour vérifier d'un simple coup d’œil si jamais cela allait lui aller ou non. Je virais automatiquement les couleurs trop criardes, j'étais certain qu'il n'aimerait pas. À mes yeux, il fallait miser sur des couleurs automnales pour rester dans ses habitudes et ne pas le bousculer. Ou bien... faire des essais avec d'autres couleurs plus inhabituelles ? Hmm, je ne savais pas trop quoi en penser, mais il était bien possible que cela fonctionne.
Tiens, essaie ça pour voir, c'est qu'un essai je te rassure, faut que je vois ce que ça va donner pour aiguiller mes recherches.
Je lui brandissais un ensemble bleu nuit à ce qui devrait être sa taille, même si je doutais de la coupe, mais il fallait bien se tromper pour avancer. Dans tous les cas, le baraqué pouvait se rendre compte d'une chose : je n'avais aucun problème pour m'orienter dans un magasin de vêtements et à présent qu'il était avec moi, c'était presque comme s'il était dans une prison tant que je n'aurais pas trouvé la tenue parfaite ! En attendant qu'il se change, je regardais ce qu'il pourrait y avoir pour moi tout en me demandant quoi mettre. J'aimais les couleurs chaudes pourtant j'en mettais rarement parce que j'avais l'impression qu'elles ne m'allaient pas le moins du monde, du coup, je me rabattais sur le vert et le marron qui semblaient être des choix non risqués pour moi.
"Mais c'est mon carnet ça ? Qui t'a donné le droit de le lire ?! Si tu veux lire le résultat de mes recherches, les voici"
Emmitouflé jusqu'à la moitié du visage, Elei parlait plus lentement. Ça lui donnait un petit air qui faisait sourire Oren. C'est qu'il n'émettait pas beaucoup de chaleur, le p'tit pote ! Enfin, il parlait quand même. Comme ça lui manquait, de pas plus traîner avec des potes comme lui ! Oren était prêt à se lancer dans n'importe quelle activité tant le froid le galvanisait. Il débordait d'une énergie que la compagnie d'Elei transformait un sourire franc.
"C'est ton coach ? J'donnerai cher pour voir ça ! Shy doit pas s'en sortir avec tous ces tentacules !"
La conversation tourna court : Elei avait remarqué une boutique qui lui plaisait. Pour l'adolescent, elle n'avait rien de bien différent des autres, mais après tout, il n'avait pas accepté la proposition d'Elei pour rien. Il avait besoin de quelqu'un qui ne se moquerait pas de son manque de culture vestimentaire. Il n'allait pas se vanter de son ignorance non plus, si bien qu'il suivit Elei sans piper mot.
Au lieu d'être pendus à cintres et empilés dans des étagères, les vêtements étaient ici présentés sur des étals, soigneusement pliés, et toute la boutique débordait de couleurs. Même la musique était différente. Sans consciemment le remarquer, Oren comprit qu'il entrait dans un monde différent. Avec les tables d'exposition et sa tête qui atteignait presque le sommet des rayons, il avait l'impression d'être perché sur un belvédère.
Tous ces petits signes lui donnaient l'impression de ne pas être à sa place. Il ne serait certainement jamais rentré dans une boutique du genre si Elei ne l'y avait pas emmené. Son coloc donnait, quant à lui, l’impression d’être immergé dans son élément : d’un coup d’œil, il était capable d’évaluer la taille des marchandises et de les visualiser sur Oren. Il agitait des vêtements devant les yeux de l’adolescent et les enchaînait à toute vitesse. Un sourcil levé et un sourire amusé au visage, Oren profita d’avoir les bras ballants devant le processus de sélection de son ami pour ne pas rester mutique.
"T’as passé combien de temps là-d’dans pour tout r’pérer aussi vite, p’tit pote ?"
La frénésie de son coloc s’acheva quand il brandit devant lui deux pièces accordées l’une à l’autre dans un bleu sombre. Oren n’avait pas porté ce genre de couleurs depuis qu’il était gamin, devoir en porter éveillait une étrange émotion en lui qu’il n’aurait pas su décrire.
"T’es mon guide, j’saurai pas dire moi-même si ça m’va pour c’genre de fête."
Le gaillard attrapa les vêtements et partit dans une cabine les essayer. Elle n’était pas bien grande, le miroir pas assez loin pour se regarder de la tête au pied. Mais ce n’était pas à lui de juger : Elei était là pour ça. Il enfila ce qui ressemblait à un carré auquel on avait greffé des manches (mais avec de jolis ornements sur les coutures qui rappelèrent à Oren des motifs marins qui lui plurent), puis le pantalon. Il passa ses mains sur les tissus pour les lisser et les ajuster puis d'un geste sec, il repoussa les rideaux.
"Et hop ! Alors, Elei, c’est c’qui m’faut pour l’banquet ?"
Épaules carrées, dos bien droit, l'adolescent se soumettait au jugement éclairé de son colocataire. Son propre avis n'importait pas, il lui manquait trop d'expérience.
Ce soir, nous serons les plus beaux ♫ feat Oren Eytelkoph
Oren n'avait pas l'air dans son élément et je pouvais le ressentir, néanmoins, il ne fit aucun commentaire et attendit que je fasse mon choix, conscient qu'il n'arriverait pas à choisir de lui-même. Pauvre Oren, comment faisais-tu pour t'habiller si tu ne savais pas les bases du monde des vêtements ? Alors que je plaçais des pièces un peu au hasard devant lui tout en cherchant ce qui lui correspondrait le mieux, il finit par me demander combien de temps j'avais passé dans le milieu pour en savoir autant. Si seulement il savait que j'en savais probablement plus sur son corps que lui vu le temps que j'avais passé à le mater sous tous les angles... Oui, non, il valait mieux éviter de lui répondre cela si bien qu'il eut comme seule réponse un petit rire évasif pour éviter de me vendre à ce sujet. La confiance qu'il m'accordait me réchauffait le cœur, je pourais lui donner le pire ensemble de la boutique en lui assurant que c'était le bon qu'il me croirait. Bien évidemment, je ne comptais pas lui faire cela, nous devions être les plus parfaits pour ce banquet !
Ma décision s'était arrêtée sur un choix plutôt osé puisque j'étais parti sur un ensemble bleu nuit qui pouvait contraster avec sa couleur de cheveux ; il fallait avouer que ce n'était pas simple d'habiller un rouquin, surtout pour une occasion pareille mais j'avais décidé de relever le défi et je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin. Le temps qu'il se change, j'observais ce qu'il avait à ma taille et dans mes teintes puisque les cheveux verts ne se mariaianet pas avec toutes les couleurs. C'était principalement pour cette raison que je portais quasiment toujours les mêmes couleurs sans jamais oser m'en séparer. Néanmoins, je l'aimais bien cette tête de Cacturne comme une certaine personne l'avait appelé.
Et hop ! Alors, Elei, c’est c’qui m’faut pour l’banquet ? Wow... t'es canon !
Je me tournai pour voir le résultat et... j'en fus littéralement soufflé. Mon pari avait eu des réussites finalement puisque la couleur lui allait plutôt bien. Je restais sans voix devant cet Appolon que j'avais eu l'honneur d'habiller. Il n'y avait rien à redire, le costume épousait parfaitement ses formes sans forcément le restreindre dans ses mouvements. Les coutures marines étaient un clin d’œil à son ancienne vie sur la mer et j'espérais que cela lui plaisait réellement sans raviver de mauvais souvenirs. Je me rendis alors compte de ce que je venais de dire...
Enfin je veux dire, ça te va très bien ! Tu... tu te sens à l'aise dedans ? Normalement, j'ai pris des coupes pour que tu puisses bouger sans te sentir opressé puisque tu n'as pas l'habitude. Du coup, dis-moi si ça ne va pas.
Non mais quel idiot ! J'avais lâché le plus naturellement du monde ce que je pensais de lui, Oren allait penser que je lui faisais du rentre-dedans à force. En soit... je serais pas contre après tout... Enfin merde Elei ! Il faut que tu te calmes. Je ne voulais pas perdre cette amitié que j'avais avec Oren, elle m'était précieuse et il ne fallait pas la ruiner en laissant mes pulsions parler. Après, pour ma défense, c'était dur de lutter quand la personne en question était aussi bien foutue !
Je... je vais essayer à mon tour.
La fuite. Encore une fois, j'avais préféré la fuite pour éviter de continuer à penser à ce que je pouvais ressentir. De toute façon, je ne voulais pas retomber amoureux, cela faisait trop mal lorsque j'étais le seul à avoir de tels sentiments, de plus, voulais-je vraiment risquer ma relation actuelle avec Oren pour tenter de savoir ce qu'il ressentait pour moi ? Il n'avait jamais montré le moindre intérêt à mon égard, après tout, j'étais trop singulier donc c'était normal après tout... En regardant ce que j'avais dans les mains, je me rendis compte qu'il s'agissait d'un ensemble que je ne voulais pas essayer. La couleur me plaisait bien mais j'étais certain que cela n'irait pas avec ma coloration capilaire, pourtant, je ne pouvais pas ressortir maintenant sinon mon colocataire allait se demander ce qui m'arrivait. Soupirant sans me retenir, je finis par me changer pour tenter tout de même et le résultat n'était pas si horrible que ce que je pensais. Je sortais de la cabine en me présentant avec un bas et une veste dont le rouge tirait vers le bordeaux, on pouvait voir mon tee-shirt marron en dessous mais je pouvais le troquer contre une chemise verte afin d'harmoniser les couleurs et un noued de papillon était en complément même si je ne l'avais pas mis.
Qu'est-ce que tu en penses ? Je ne suis pas sûr pour la couleur mais ça a l'air d'aller.
Je m'étais tourné vers Oren dans le but d'avoir son avis avant de me rappeler que ce n'était pas sa tasse de thé, mais il pouvait toujours avoir un avis sur la question. Alors que j'attendais la réponse de mon colocataire et ami, ce fut une voix de femme qui intervint.
Vous êtes tous les deux très charmants, vous formez un si joli couple.
Aussitôt, mes joues donnèrent l'impression de prendre la couleur de mon costume si bien qu'on aurait pu croire que j'allais imploser. Je tentais de répondre que ce n'était pas ce que la gérante croyait mais j'étais incapable d'aligner deux syllabes sans perdre mon souffle. Je me tournais vers Oren pour qu'il m'aide à régler le malentendu sans parvenir à émettre le moindre son audible...
"Mais c'est mon carnet ça ? Qui t'a donné le droit de le lire ?! Si tu veux lire le résultat de mes recherches, les voici"
Si Oren croyait connaître le sens du mot « canon », en voyant Elei complètement bloqué dans une sorte de transe, il en douta sérieusement. Il crut qu’il avait mal mis quelque chose. D’instinct, il passa une main vers sa braguette, mais elle était bien zippée jusqu’à son sommet. Il inspecta ses manches un peu courtes, vérifia que ses chaussettes n’étaient pas sur son pantalon… Peut-être qu’il avait trop fermé les boutons du col ? Si c’était comme au cinéma, on pouvait avoir l’impression d’étouffer quand on voyait quelqu’un se faire étrangler ou se noyer. L’adolescent défit les deux plus hauts. Il ne savait pas comment ce genre de vêtements devait se porter, mais il sentit aussitôt le tissu moins tendre au niveau de ses épaules moulées. C’était plus confortable. C’est à ce moment-là qu’Elei retrouva la parole.
« Ah ! Tu respires ! J’croyais qu’j’étais en train d’te perdre ! »
Le gaillard se mit en mouvement pour essayer de répondre à la question de son coloc. Il fit quelques flexions et marqua sa surprise d’un commentaire appréciateur :
« T’as la bonne forme ! Avec M’man, on trouvait jamais le bon pantalon, alors je mettais toujours un truc large. Ben comme mon pantalon d’aujourd’hui ! T’as l’œil pour d’viner c’qui va à mes gambettes ! »
Même si quelques moulinets des bras ne le convainquirent pas de la même manière, Oren était ravi d’avoir ce pantalon. Beau ou pas, il s’en fichait : il était classique, il mettait ses jambes en valeur et il ne le restreignait pas dans ses mouvements ! Il rayonnait d’enthousiasme. Pendant qu’Elei partit lui-même essayer une tenue, l’adolescent tenta de reproduire l’exploit de son pote. Il fixa avec la même intensité qu’Elei ses jambes et choisit un pantalon en conséquence. Puis un deuxième. Et un troisième. Il voulait en trouver d’autres pour pouvoir les mettre en ville. Il voulait absolument les essayer. Quand Elei sortit de sa cabine, Oren pourra une exclamation à mi-chemin entre le rire et l’approbation.
« Ça alors, p’tit pote ! J’savais pas qu’on trouvait des t’nues comme ça dans les magasins pour tout le monde ! Les artistes portent ça dans les clubs près d’la mer en été ! Attends… j’sais comment ça s’appelle… cabaret ! Ouais, c’est ça, un cabaret ! T’es l’clou du spectacle ? »
L’adolescent s’éloigna de quelques pas et avisa une étagère sous des pulls de Noël. Il en sortit un chapeau rouge brillant de mille feux, qu’il vissa sur le crâne d’Elei.
« Et voilà ! Là, on peut pas t’rater ! T’es parfait comme ça, p’tit pote ! »
La vendeuse approuva nos choix avec une réflexion amusante. Loin de démentir ou de prendre la pleine mesure des implications de l'allusion, Oren se pencha pour s’appuyer sur l’épaule de son ami et sourit de toutes dents, trop heureux de voir qu’Elei l’associait un peu à lui en les assortissant :
« T’es un génie ! On va bien ensemble ! C’est trop cool, t’as réussi à nous trouver c’qui nous faut tellement vite ! »
L’espace du pont d’un bateau ou la terre molle des Etendues vertes lui manquait en cet instant : le gaillard aurait bien roulé avec Elei pour manifester sa joie. Il se contenta d’enserrer les épaules de son coloc et de le presser contre lui.
Ce soir, nous serons les plus beaux ♫ feat Oren Eytelkoph
Reprendre mes esprits après avoir vu à quel point Oren était beau gosse une fois habillé dans un costume n'avait pas été une mince affaire. Je ne me serais jamais douté qu'il puisse provoquer de pareilles réactions en changeant ses habitudes vestimentaires et pourtant, c'était bel et bien le cas, qu'est-ce qu'il était canon ! Cela dit, il n'avait pas eu l'air d'être très à l'aise puisqu'il avait retiré des boutons, ce qui avait eu pour but de dévoiler un peu les formes du rouquin, me faisant buguer davantage. Pourtant, il avait eu l'air d'apprécier vu ses paroles, d'après lui, j'avais l’œil pour savoir ce qui lui allait. Bon sang Oren, si tu savais le temps que j'avais passé à te mater pour connaître à peu près tes mensurations, tu en saurais sûrement choqué... Comment résister à l'appel d'un Apollon qui se trouvait être mon colocataire ? C'était tout bonnement impossible, surtout lorsque ce sujet me travaillait sans cesse dernièrement sans que je puisse y faire quoi que ce soit. En me changeant, j'avais pris le temps de respirer profondément pour éviter de faire une scène tout en me préparant mentalement à le revoir dans cette tenue splendide. Le résultat n'était pas vraiment ce que j'espérais mais il n'était pas vilain non plus si bien que cela pourrait me changer pour une fois.
Ça alors, p’tit pote ! J’savais pas qu’on trouvait des t’nues comme ça dans les magasins pour tout le monde ! Les artistes portent ça dans les clubs près d’la mer en été ! Attends… j’sais comment ça s’appelle… cabaret ! Ouais, c’est ça, un cabaret ! T’es l’clou du spectacle ?
La réaction d'Oren me fit sourire. Il était vrai que les personnes qui se rendaient à des banquest ou des festivités de ce genre avaient pour habitude de s'habiller convenablement, faisant en sorte de ressembler à de riches personnes ou tout droit issues des cabarets. Par contre... Moi, le clou du spectacle ? Tu devrais te considérer un peu plus positivement Oren, tu ferais un succès phénoménal si tu prenais le temps de te valoriser ne serait-ce que légèrement ! Enfin bref, ce n'était pas le sujet du jour et sa remarque m'avait permis de chasser les pensées lubriques qui envahissaient mon imagination. D'ailleurs, tandis que je m'observais sous tous les angles, Oren avait récupéré ce qu'il pensait être un indispensable qui me força à porter : un chapeau de Noël. Je rigolais franchement à sa remarque, le cœur léger.
À ce moment, la vendeuse était intervenue pour faire un commentaire comme quoi nous formions un beau couple. D'un seul coup, mes joues s'étaient colorées de rouge à une vitesse hallucinante et je lançais des regards vers mon ami pour savoir comment il allait réagir, et surtout qu'il nous sorte de ce mauvais pas puisque j'étais totalement perdu. Quel était ce sentiment ? Le cœur battant, j'attendais la suite des événements comme si j'espérais ou je redoutais ce qu'il allait dire ou faire. Contre toute attente, le rouquin s'approcha amicalement de moi comme pour que nous puissions poser l'un à côté de l'autre pour une photo.
T’es un génie ! On va bien ensemble ! C’est trop cool, t’as réussi à nous trouver c’qui nous faut tellement vite !
Son compliment m'alla trop au cœur. Je n'avais pourtant rien fait de spécial, je lui avais juste trouvé une tenue pour qu'il puisse être présentable pour le banquet, comme pour moi en somme. Toutefois, cela semblait signifier beaucoup pour lui et j'étais heureux de lui faire plaisir. Mes sentiments pour le baraqué étaient trop flous ; j'aimais particulièrement ce que nous partagions ensemble, ces petits moments de détente et d'amusement mais d'un autre côté, j'avais comme l'impression que j'espérais plus de sa part tout en redoutant les conséquences d'un tel changement... Comme pour manifester sa joie, Oren me pressa contre lui et je restai figé sans rien pouvoir faire ou penser quoi que ce soit. Elei.exe a cessé de fonctionner. Relancer le programme de toute urgence. Coeur et cerveau en arrêt brutal. Situation critique. Wow ! Bien qu'Oren soit une montagne de muscles, j'étais terriblement bien ainsi contre lui, il était tellement doux dans ses gestes que je me sentais fondre.
Lentement, mes bras se levèrent pour venir l'enserrer à mon tour afin de répondre à cet élan de tendresse. Je ne savais pas quoi penser de la situation. Était-ce un signe de sa part pour me faire comprendre qu'il m'appréciait plus qu'en tant que simple ami ? Est-ce que je faisais des films ? Est-ce que j'espérais les choses ? Je ne voulais pas refaire la même erreur, je ne voulais pas souffrir comme la dernière fois, c'était encore trop tôt pour moi. Je sentais que si je voyais mes espoirs briser encore une fois, je n'allais pas le supporter. Mentalement, je repris contenance en me disant qu'il s'agissait d'Oren, un jeune homme trop enthousiaste qui se laissait guider par ses impulsions sans avoir compris exactement ce que voulait dire la propriétaire du magasin et qu'il n'y avait aucun message secret derrière. À moins qu'il ne sache pas comment amorcer la chose ? Mais... et si je me trompais ? Et si... et si...
Stop Elei ! Il fallait arrêter de trop réfléchir et prendre les choses en main par moments ! Je l'avais regretté la dernière fois mais, sans doute parce que j'avais été trop direct, j'avais fait fuir ce soleil éclatant à mes yeux. Je ne devais pas réitérer les mêmes erreurs, ce serait d'ailleurs indigne de mon rang de Chercheur, bien que cela n'avait aucun rapport avec la situation... Ah ! Je m'embrouillais tout seul ! Délicatement, je forçais contre Oren pour qu'il me libère de lui-même de son étreinte et je tentais de rassembler tout le courage dont j'étais capable. Ô Lunala, donnes-moi la force, je t'en prie.
Oren... Je... enfin, tu... j'ai pas l'impression que tu aies compris l'allusion. La gérante nous a pris pour un couple, pas un couple d'amis mais un couple de... d'amoureux. Je n'ai rien contre attention ! Après tout, j'aime les hommes. Mais... je voulais être certain que tu comprennes ce que ça signifie.
Merde, merde, merde ! Je venais de lui avouer que j'étais homosexuel, que j'étais attiré par la gente masculine et qu'il y avait des chances – assez énormes d'ailleurs – que je sois attiré par lui. Je jouais distraitement avec mes doigts sans oser lever les yeux pour croiser son regard. La situation était devenue gênante tout d'un coup et c'était ma faute. Comment allait-il réagir ? Serait-il dégoûté ? Accepterait-il la chose ? Changerait-il de comportement à mes côtés ? C'était ce que je redoutais le plus : de perdre son amitié et ces bons moments passés ensemble. Après, il allait sûrement comprendre que mes comportements étranges à cause de sa proximité soudaine lors de nos sorties n'étaient pas dues à de la timidité. Bon sang, qu'est-ce que j'avais fait encore ?!
"Mais c'est mon carnet ça ? Qui t'a donné le droit de le lire ?! Si tu veux lire le résultat de mes recherches, les voici"
Oren fut surpris de sentir Elei, complètement raide, mettre quelques secondes à se détendre. Mais il n’aurait pas dû : il commençait à connaître ses réactions à retardement. Le comprendre anima son sourire d’une autre raison : de la félicité, il passait désormais à une joie liée à la complicité qui s’était instaurée entre lui et son coloc. Son p’tit pote lui rendit même étonnamment son étreinte, sans croiser son regard.
Ça n’allait pas être Oren qui risquait de s’en offusquer. Mais ce genre de contacts tendres, il n’en avait eu qu’avec son frère. Les retrouver en cet instant fit émerger en lui un étrange sentiment, à la fois triste et heureux, qui détendit l’adolescent. Elei l’enlaçait comme les mers chaudes à l’automne, avec douceur.
Son coloc chapeauté pressa contre son abdomen pour qu’il desserre son bras, puis planta son regard dans celui d’Oren. Quoique planter fut un bien grand mot : Elei regardait bien le gaillard, mais ses yeux dérivaient à droite et à gauche, ne parvenant pas à s’arrimer à ceux d’Oren. Si l’adolescent n’était pas un fin lecteur des émotions des gens, il discernait clairement le trouble chez son ami. Ses propos le désarçonnèrent. Il ne s’attendait à ce genre de déclaration. Il n’avait pas compris la portée du commentaire de la gérante du magasin. Oren lui jeta un regard sincère pour la remercier. Elle avait discerné quelque chose chez Elei qui lui avait échappé. Elle l’avait mis en confiance d’une phrase et avait fait sauter un barrage. Elle avait l’œil ! Les doigts du gaillard le démangèrent. Il avait bien senti qu’Elei avait voulu se détacher pour parler, mais il avait besoin de ce contact. Il se contenta de poser une main sur l’épaule, et d’approcher sa tête de la sienne.
« Tu peux t’sentir à l’aise, ici ! Avec moi. »
Après tout, il en avait rencontré, du monde qui vivait sa sexualité de bien des manières ! Mais aussi étrange que cela puisse être, fréquenter des personnes aussi variées n’avait jamais entraîné une remise en cause du modèle de vie des nomades des mers. Le carcan de la tradition poussait à avoir des couples hétérosexuels qui permettait d’avoir une descendance liée par la chair et le sang. D’aussi loin qu’il se souvienne, Oren n’avait jamais vu un des nomades en couple avec quelqu’un du même sexe. S’il n’était pas conscient de tous les vices de leur communautarisme, il y en avait un qu’il avait bien subi : le poids du regard des autres. Aussi, en lui livrant quelque chose d'aussi intime, Elei venait de lui faire le plus beau des compliments. Il avait senti qu’Oren ne jugeait pas, qu’il n’était pas comme son père. L’adolescent avait peut-être été construit sur des principes de genre très stricts, mais il avait sa propre liberté d’esprit et d’envisager la vie à sa manière. Il n’était pas la reproduction du modèle qu’il avait fui. Oh oui, Elei, il comprenait ce que ça signifiait !
Le sang bouillant qui parcourait le corps du gaillard s’était bel et bien apaisé. Il souhaitait serrer Elei contre lui une fois de plus – c’était le premier moyen qui lui venait à l’esprit lorsqu’il ressentait le besoin de montrer son attachement – mais il se souvenait de la légère pression que son ami avait mise sur son ventre pour s’éloigner. Il aurait suffi d’un geste de son bras posé sur son épaule pour l’amener à lui. Au lieu de quoi, l’adolescent chamboulé d’une manière étrangement nouvelle, au point de ne plus savoir quoi dire, se détacha de son ami et se redressa. D’un geste du pouce et d’un haussement de sourcil, il indiqua les pantalons qu’il devait encore essayer.
Ce soir, nous serons les plus beaux ♫ feat Oren Eytelkoph
Pourquoi est-ce que je l'avais ouverte ? Pourquoi avais-je été incapable de me la fermer pour garder la bonne humeur de la journée ? Pourquoi m'étais-je senti obligé de préciser la pensée de la gérante ? Pourquoi avais-je révélé ce genre d'informations à la personne qui me faisait clairement de l'effet ? J'étais perdu au milieu de toutes ces questions qui tourbillonnaient dans mon esprit sans parvenir à en calmer le flux. Il fallait avouer qu'une part de moi avait peur de la réaction d'Oren si jamais il apprenait que j'étais homosexuel et donc possiblement attiré par lui alors qu'il ne donnait pas l'impression d'en faire de même. Pourtant, de l'autre côté, j'avais besoin de fixer les choses afin de savoir comment agir par la suite. Bien que je risquais de perdre mon amitié avec le rouquin, je devais savoir quelles étaient ses réelles pensées à mon égard, savoir si je pouvais tenter quelque chose sans rien risquer, savoir si je devais rester à ma place et garder notre relation amicale telle qu'elle était... C'était un besoin, une nécessité, une obligation ! Ses faites et gestes étaient maladroits et pouvaient être interprétés d'une manière comme son inverse si bien que je ne savais pas si je me faisais des idées ou si j'avais raison de m'en faire. Alors que j'attendais une réaction de sa part, je finis par sentir sa main se poser sur mon épaule me faisant relever le regard pour remarquer qu'il s'était approché de moi, presque front contre front.
Tu peux t’sentir à l’aise, ici ! Avec moi.
Mon cœur battait à une fréquence qui le rendait plus que bruyant, si bien que je me demandais si Oren pouvait l'entendre, bien que ce n'était pas possible. J'étais encore plus perdu que je ne l'étais auparavant puisque sa phrase pouvait tout dire en réalité. D'un côté, il pouvait dire que cela ne le dérangeait pas et que nous pouvions rester amis sans que rien n'entrave notre relation afin qu'elle reste comme elle l'était depuis le début. À l'inverse, cela pouvait signifier qu'il était prêt à accueillir mes sentiments pour lui et qu'il ne les refuserait pas, certifiant le fait qu'il ressentait quelque chose pour moi, ce qui me rendrait le plus heureux des hommes. Après tout, il fallait avouer qu'Oren était physiquement attrayant mais sa personnalité n'était pas en reste et j'appréciais particulièrement les moments passés à ses côtés, bien que cela me rendait toujours plus confus au fond.
D'un point de vue extérieur, la scène était on ne pouvait plus romantique. Elle ressemblait à ses feuilletons télévisés que je pouvais regarder par moments où une personne finissait par avoir le courage d'avouer ses sentiments et que l'autre s'approchait tendrement pour répondre à sa déclaration. La proximité, la position de nos corps, même nos vêtements, tout portait à croire que je me retrouvais dans une de ses scènes idylliques et incroyablement romantiques. Il aurait fallu qu'Oren se penche un peu plus et mes lèvres auraient été naturellement attirées par les siennes, scellant ainsi nos sentiments pour l'autre et chassant tous mes doutes à ce sujet.
Au lieu de cela, le rouquin s'éloigna subitement avant de montrer la pile de vêtements qu'il avait ramenée et entra de nouveau dans la cabine pour essayer un nouvel ensemble. Je restais donc seul devant un rideau fermé avec le cerveau en ébullition, n'arrivant pas à analyser ce qui venait de se passer tellement j'étais perturbé. Qu'est-ce que je devais penser de tout ceci ? Oren m'acceptait tel que j'étais et c'était une victoire en soit, mais qu'en était-il de lui ? Soudainement, mes jambes flanchèrent et je me retins à un portant pour éviter de m'effondrer. J'avais l'impression d'être essoufflé comme si je venais de courir un marathon alors qu'il ne s'était rien passé. Enfin rien... rien de physique en tout cas, tout était mental et je me rendais compte que je réfléchissais vraiment beaucoup trop et que cela ne m'aidait vraiment pas au final.
Bien que je sentais comme un pincement au cœur, je n'étais pas triste ou quoi que ce soit, juste... vide. Est-ce que j'avais trop espéré ? Est-ce que j'étais si désespéré après la rupture – si je pouvais appeler cela ainsi – de Tamaru ? Alors qu'Oren enchaînait les vêtements, je commentais les tenues de manière enjouée, voulant changer de sujet à tout prix. Je rigolais lorsque cela ne lui allait pas du tout, je tirais une moue pour dire qu'il fallait éviter ce genre de couleurs, etc. J'essayais de ne pas montrer à mon ami que j'étais affecté par ce qui s'était passé. De mon côté, j'avais repris mes vêtements puisque je savais que j'allais acheter cette tenue. En fin de compte, le premier choix avait été le bon pour Oren malgré tous ses essais et j'étais content de voir qu'il était satisfait du résultat. Une chose était certaine : nous serions les plus distingués pour aller au banquet, du moins, à mes yeux.
"Mais c'est mon carnet ça ? Qui t'a donné le droit de le lire ?! Si tu veux lire le résultat de mes recherches, les voici"