Après leur retour d’Altaterra, après avoir commencé à rassembler tout ce qu’ils avaient pu en prévision de l’exploration dans le froid, le duo avait commencé à se diriger en direction de la maison d’Oliver. Anty se sentait bien plus à l’aise maintenant qu’il était bien propre, changé et qu’il avait pris le soin d’être physiquement très présentable. Le but était bien d’offrir une première rencontre irréprochable afin que, bien évidemment, aucun soupçon ne soit dirigé vers eux. Ou au moins, pas trop rapidement.
Aergie marchait d’ailleurs tranquillement à ses côtés, un point en plus puisqu’il était difficile de s’imaginer un vil malandrin se balader avec un simple et adorable Ramoloss. Pas vrai ? Du moins, il l’espérait. Et puis les gens ne cessaient de lui dire qu’Aergie n’allait physiquement pas avec sa dégaine et que c’était mignon, peut-être gagnerait-il des points auprès du majordome prénommé, Fred.
« Bon, surtout, on est polis, on sourit un peu et on fait du repérage à fond. Faut essayer de voir s’il a des Pokémon qui traînent dans sa maison, si y’a des issues autre que la porte d’entrée... Tu vois quoi. »
Explicita le jeune homme tandis qu’au loin, la maison d’Oliver se dessinait peu à peu sous leurs yeux. Déjà, la maison se trouvait proche du lac, on avait presque l’impression de la voir y flotter. Pour le coup, Anty se sentit un peu envieux : la chance d’avoir une maison collée à de l’eau. S’il s’était quasiment imaginé voir Oliver dans un palais miniature, il n’en était rien, la maison avait une taille assez modeste si on la comparait avec l’ego d’Oliver. C'est alors que...
« Mais j'hallucine là. Ce mec est complètement timbré. »
Il y avait une énorme statue représentant Oliver devant l’entrée, les bras tendus vers Arceus. L’Unysien posa alors une main devant sa bouche dans l’espoir de retenir son fou rire, les yeux un peu brillants de larmes de rire. C’était tellement improbable, il n’aurait jamais imaginé que le richard aurait été jusqu’à faire faire une telle chose. Inspirant longuement afin de redevenir sérieux, le brun se nota mentalement de taguer bien comme il le fallait cette fichue statue.
Poursuivant le chemin jusqu’à l’entrée, Anty s’arma un petit sourire courtois juste avant de toquer trois fois, l’air détendu. À vrai dire, il n’était pas du tout stressé ni rien, ce genre de choses, il l’avait déjà fait maintes fois, et même s’il avait perdu l’habitude depuis au moins quatre ans, c’était un peu comme faire du vélo : ça revenait instinctivement.
À vue de nez, le duo c’était bien préparé pour la suite du plan. Armé de sa liste de note prise lors de leur rencontre avec Oliver, Pyrop était certain qu’ils n’avaient pas oublié le moindre objectif énoncé pour l’expédition. Tout ce qu’il restait à faire c’était d’aller récupérer la fameuse doudoune. Avant de s’attaquer à cette étape cruciale pour acquérir des informations sur leur cible, les partenaires de crime c’était accordé un peu de repos. Ainsi le muet avait pu se reposer dans sa maison fraîchement terminé et profiter d’un bon bain chaud qui avait finit de chasser la crasse accumulée sur la route.
Ses douleurs étaient moindre aussi comparé aux derniers jours. Bien présente, mais à un niveau assez bas pour qu’il puisse porter toute son attention sur autre chose. Et ça, ils allaient en avoir bien besoin! Ils allaient à la rencontre de Fred, le majordome d’Oliver et pendant qu’Anty serait obligatoirement placé dans le rôle du porte parole, l’albinos lui devait détailler le plus de chose possible concernant les lieux. Autant ce qu’il y avait de possibilité à faire pour s’amuser sur place que les sources d’ennuis potentiels.
Il approuva donc aisément aux paroles du colosse d’Unys en lui offrant un pouce en l’air, léger sourire malicieux aux lèvres. Il était prêt! Crystal aussi d’ailleurs. L’Osselait suivait derrière avec Aergie, tout simplement heureuse de pouvoir passer du temps avec le Ramoloss. Pacifique de nature, la petite pourrait aisément discuter avec les pokemons sur place s’il y en avait.
Ils approchaient de la fameuse demeure et déjà, un malaise naissait chez le muet. Le bâtiment donnait l’impression de flotter au-dessus de l’eau. N’eut été de ce détail, l’endroit aurait paru agréable aux yeux du blanc. Mais sérieusement? Une maison presque au-dessus de l’eau? Oliver devait vraiment être tel un poisson dans l’eau pour ne pas craindre la flotte à ce point! Le muet n’avait rien contre une bonne baignade en situation contrôlé, mais la, sa débordait largement ses limites.
Les prunelles rubis de l’albinos se décrochèrent enfin de la surface liquide pour partir à la recherche de ce que les saphirs de son acolytes avaient repéré pour qu’il s’exclame ainsi. Il n’en aucune difficulté à comprendre. Quel était cette statut? Une horreur! Comment pouvait-on avoir un ego assez énorme pour se faire ériger un tel monument à sa propre effigie? Là où le brun cherchait à dissimuler son rire, le blanc garda son air blasé habituel, le nez légèrement froncé par le dégoût.
Ils finirent de remonter le chemin jusqu’à l’entrée et Pyrop offrit une petite tape discrète dans le dos de l’autre pour le soutenir. Il se sentait mal une fois de plus de se retrouver avec le rôle facile et de ne pas avoir à prendre la parole. Aussi, il força un sourire qui se voulait cordiale sur ses lèvres, prêt à poursuivre leur petit numéro jusqu’à la fin.
Oliver et son équipe ne sont pas présents, par contre tous ses Pokémon au PC peuvent l'être.
Toc toc toc. Alors que vous attendez, une douce mélodie vous parvient de l’intérieur, très légère. Elle vous parait agréable, bien qu’il soit difficile d’en percevoir toute la mélodie. À se demander si quelqu’un vous a entendu toquer à la porte ! Pourtant, si. En tendant encore plus l’oreille, vous pouvez entendre une voix clamer qu’elle arrive, du fin fond de cette demeure bien modeste pour le bourgeois qu’est Oliver.
Cette personne ne sera cependant pas votre première rencontre. C’est un adorable petit Rongourmand bien nourri et aux joues encore gonflées par quelques baies qui accoure dans votre direction ! Il se fige en posant les yeux sur vous, réalisant que vous n’êtes pas celui qu’il attendait… Puis reprend sa course jusqu’à venir vous saluer d’adorables petits couinements. Son objectif est clair : quémander à chaque personne et chaque Pokémon, des fois qu’un d’entre vous aurait à manger. Et ce, même s’il a encore les bajoues pleines !
Aucun autre Pokémon en vue pour l’instant. À croire que la statue leur fait peur ! Bref, vous n’avez pas à attendre longtemps lorsqu’enfin, vous entendez le cliquetis d’une serrure avant que la porte ne s’ouvre vers l’intérieur, laissant apparaître un vieillard en smoking pourvu d’une moustache en V inversé. L’homme se tient droit et vous salue avec respect un par un, encore plus maniéré qu’Oliver dans ses habitudes protocolaires. Exactement ce à quoi vous pouviez vous attendre, en somme !
— Messire, Messire. Bienvenus au Bien-être Divin, Monseigneur May est absent pour le moment, mais peut-être pourrais-je vous renseigner ?
L’homme vous dévisage la tête haute, comme Oliver aurait pu le faire à sa place. Vous avez néanmoins droit au même jugement l’un que l’autre, quel qu’il fut derrière ce regard excessivement sérieux. Ce qui n’est pas le cas de vos Pokémon, bien entendu, qu’il ignore pour le moment. Sa stature maigrichonne vous laisse entrevoir une partie de l’intérieur. Hélas, des meubles vous bouchent la vue presqu’aussitôt. Tout ce que vous pouvez constater, c’est qu’ils sont en bois noble, et qu’une propreté incroyable s’en dégage au premier coup d’œil. Par ailleurs, la musique est désormais plus audible, vous pourriez reconnaître le timbre d’un minuscule violon joué par un musicien pourvu d’un certain doigté. D’autres bruits vous parviennent, plus étranges. Comme des remous dans l’eau, ou l’écoulement irrégulier d’un robinet dans l’évier… en plus bruyant.
La petite tape dans le dos de la part de Pyrop fit sourire Anty qui posa son regard sur lui, indiquant d’un pouce levé qu’il était totalement motivé. Il eut le d’ailleurs le temps de voir que l’argenté prenait un sourire faussement courtois afin de jouer lui aussi son rôle à la perfection. Un petit cri venant d’Aergie attira son regard et il constata la présence d’un petit et mignon Pokémon aux joues bien remplies de baies. Après un arrêt, il avait à nouveau couru vers eux et visiblement, il désirait encore plus de nourriture. Le jeune homme fouilla dans sa poche droite pour en retirer un petit sachet de croquettes qu’il gardait pour les Pokémon sauvages, il en laissa deux auprès du Rongourmand qui se faisait déjà accoster par Aergie. Le Ramoloss présenta Crystal, puis lui-même, le tout avec sa lenteur habituelle.
Finalement, la porte s’ouvrit et l’Unysien se redressa de toute sa hauteur, s’efforçant de sourire et de prendre un air tout à fait affable. Un vieil homme se tenait là, très bien habillé, avec une drôle de moustache qui ne fit pas pour autant perdre le calme d’Anty. Ce dernier constata que ce type semblait encore plus se comporter comme un richard que le gros bonhomme et de toute évidence, le moment à suivre ne serait pas forcément des plus plaisants. Les saluant à base de messire, le type se permit volontiers de les jauger de haut en bas sans aucune retenue, faisant presque grincer des dents au brun.
« Bonjour, monsieur Fred. C’est justement Monsieur May qui nous envoie, nous sommes simplement passés pour récupérer une doudoune lui appartenant... Elle est en fourrure. » Il marqua une légère pause avant de remarquer qu’il avait oublié de se présenter et d’en faire de même avec Pyrop. « Oh, et je suis Anty Patike, mon ami ici s’appelle Pyrop Thermik, il ne pourra pas vous répondre car il est muet. »
Précisa l’Unysien afin que son partenaire de crime ne soit pas trop sollicité. Au moins, il serait peut-être tranquille pour laisser son regard carmin se promener en toute innocence ci et là. Anty jeta un bref coup d’œil à l’intérieur, ne parvenant pas à voir grand-chose... Avant de se rendre compte qu’il y avait énormément de bruits au sein de cette demeure. Outre la musique classique qui se dégageait du reste, il y avait un son d’eau assez puissant. Peut-être y avait-il un bassin à l’arrière ? Le jeune homme haussa un sourcil, songeant que décidément, ces riches ne se refusaient rien.
Après un dernier échange silencieux, le duo se retrouva a attendre une réponse à la porte. Ce n'est pas de là pourtant qu'arriva un nouvel individu. Aergie venait de se faire entendre. Lui et Crystal accueillait tout sourire un étrange rongeur que Pyrop ne connaissait pas. La créature avait les joues pleines de nourriture ce qui lui donnait un air plutôt comique. Ces baies ne semblait pour autant pas être suffisante à voir comment le pokémon faisait le tour de leur petit groupe, quémandant ouvertement plus de nourriture. N'ayant pas son sac à dos avec lui, l'albinos n'avait rien à offrir au rongeur, tout le contraire d'Anty qui sortit quelques croquettes de sa poche. Crystal, toute heureuse de faire une nouvelle rencontre tenta ensuite d'ouvrir la conversation avec le gourmand personnage.
Sur ce, la porte s'ouvrit. L'homme qui se tenait derrière arrivait un peu en fanfare, accompagné d'une musique qui provenait de l’intérieur de la demeure. Âgée d'un âge certain, l'individu à la moustache ridicule donnait l'impression d'avoir un balais encore plus profondément enfoncé dans le derrière qu'Oliver, ce qui était vraiment peu dire! Il les saluas poliment avant de déclarer le maître des lieux absent. Le bien-être divin... Sérieusement? Comment pouvait-on nommer une maison à un cheveux de l'inondation avec un titre aussi arrogant?
Le colosse prit la parole, aidant l'albinos à ce concentrer sur la tâche du moment. Il ne s'en était pas rendu compte, mais après quelques secondes à forcer son sourire, son air blasé avait naturellement reprit sa place. Farfouillant dans ses poches, l'argenté sortit son carnet de note pour l'ouvrir sur la page contenant la liste des choses à ramener pour l'expédition nordique. Anty venait de finir les présentations, spécifiant au passage que l'argenté ne pouvait pas parler. Pyrop le remercia d'un mouvement de tête avant de tendre le carne. Toute la liste y était coché sauf le dernier élément que le muet pointa du doigt « Doudoune en fourrure (rangé dans une valise) » Oliver avait donné l'information aussi, autant l'utiliser et continuer sur leur rôle de parfait petit employé.
Une fois cela fait, le carnet disparue à nouveau dans sa poche. Il ne pensait pas en avoir vraiment besoin et à partir de ce point, si tout allait bien, il devait jouer les observateurs. Dommage que l'intérieur de la demeure soit si peu visible de l'entrée. En dehors du violon qui jouait toujours, il était possible d'entendre le bruit de l'eau. Les fenêtres de la demeure étaient peut-être ouverte, ce qui permettait d'entendre le courant du lac? Quoique... C'était un peu fort non? Cet abrutit d'Oliver devait avoir une fontaine à l’intérieur où un autre truc tiré par les cheveux. Tant que cette dite fontaine potentielle ne prenait pas à nouveau son apparence. Voir une représentation réaliste de l'obèse tenant une cruche tout en étant tout juste recouvert d'un drap ne lui faisait vraiment pas envie.
Plus de nourriture ! Toujours plus de nourriture ! Le Rongourmand accueille les croquettes d’Anty avec des étoiles dans les yeux, ajoutant celles-ci au stock déjà inépuisable de ses bajoues. Il s’accroche même à la jambe d’Anty quelques instants pour lui faire une grosse accolade, avant de reporter son attention sur le lent Ramoloss et la gentille Crystal qui lui parlent. Il s’en suit une discussion des plus… complexes à suivre, le Pokémon illustrant à lui tout seul la raison pour laquelle les parents ordonnent à leurs enfants de ne pas parler la bouche pleine. On ne comprend pas grand-chose, et ça postillonne. En revanche, il parait évident que, quoi qu’il soit en train de raconter sur sa vie de tous les jours, ce Pokémon semble ravi d’être ici ! Faut dire qu’il est presque au restau de luxe, vu ce qu’Oliver a l’habitude de consommer. Néanmoins, il ne vous suivra pas à l’intérieur.
Du côté des humains, les choses avancent de façon, disons, cohérente. Anty a lancé les présentations, et son interlocuteur y répond :
— Je vois. On m’a prévenu de votre arrivée. Je me prénomme Fred, majordome au service de Monseigneur May.
Après avoir lu les précisions offertes par Pyrop, Fred s’incline respectueusement et achève d’ouvrir la porte d’entrée afin de dévoiler l’intérieur aux visiteurs du jour. Il pivote ensuite – tout en gardant une posture extrêmement droite – pour retourner à l’intérieur tout en vous invitant à faire de même :
— Je vous en prie, installez-vous dans le séjour pour patienter, je vais vous chercher cela.
Et ainsi, tous les bruits prirent un sens dans l’esprit des deux voyageurs. L’intérieur était spacieux… en théorie. Disons que la maison était grande. Ou plutôt, les murs espacés. En revanche, il y régnait un tel sentiment d’accumulation que l’on pouvait s’y sentir étouffé, avec l’impression que le richard avait cherché à faire rentrer les installations d’un manoir dans une modeste maison de campagne. D’ailleurs, quelle impression ? Ce n’est pas une impression, c’est un fait.
Le plus marquant est évidemment la piscine intérieure, prenant une bonne moitié de la place et originaire des bruits que vous entendiez depuis l’extérieur : une Lovdisc s’amuse à y donner une adorable prestation en jouant les dauphins bondissant au rythme du violon de Samvel, le Crikzik musicien installé sur une table face à l’eau. Deux Lépidonille se balancent en rythme à ses côtés, parfaitement synchronisés, avec pour seule différence le coloris blanc chromatique si particulier de la femelle. Si le musicien et les deux Lépidonille paraissent imperturbable, la Lovdisc s’empresse de venir vers vous pour vous accompagner tout le long de votre découverte de l’intérieur en bondissant joyeusement dans l’eau, quitte à vous éclabousser un peu à chaque nouvel atterrissage.
Néanmoins, deux autres instruments bruyants plus communs ruinent cette ambiance presque féérique. Une machine à lavée et un lave-vaisselle, tous deux côte-à-côte et en plein travail à proximité de l’entrée. Vous avez également un plan de travail blindé d’ustensile, notamment de quoi faire le café et le thé à la bourge. D’ailleurs, comme tout hôte qui se respecte, Fred ne manque pas d’offrir l’inévitable proposition :
— Le trajet a dû être long jusqu’ici, désirez-vous un café, thé, ou quelque chose à grignoter ?
Fred proposa cela tout en disparaissant dans un couloir menant à la partie gauche de la maison. Les deux camarades purent entendre une clé se tourner, comme sur la porte d’entrée, avant que la porte ne puisse s’ouvrir. Surement la pièce où était entreposée la valise d’Oliver contenant la doudoune !
Pendant ce temps, si vous décidiez d’observer plus longtemps la pièce initiale, vous pourriez remarquer bon nombre de tableaux signés sur les murs, notamment un sur le mur de l’autre côté de la piscine représentant une énième fois le richard. Pas de cruche ni de drap, Oliver était paré de sa tenue bourgeoise extravagante habituelle été entouré de diverses œuvres d’art plus douteuses les unes que les autres. Il paraissait particulièrement fier dessus ! Dans l’ensemble, la pièce est aussi propre et rangée que vous auriez pu l’imaginer à l’aperçu des premiers meubles. Blindé, mais rangé. Et encore une fois, chaque fauteuil, chaque meuble et chaque décoration doivent valoir une petite fortune. Sauf un machin, là, tout en poils et étalé au sommet d’une armoire. La raison ? Ce n’est pas une œuvre d’art, ni une tapisserie bourgeoise. C’est un Miaouss étalé de tout son long et bien planqué dans son coin qui roupille et n’a pas envie d’être dérangé. Déjà que les autres font un vacarme insupportable avec leur musique…
Le séjour, où Fred vous a proposé de l’attendre, est un assemblage de sofas confortables installés en carré avec une table basse entre eux, à proximité du groupe de musiciens. Quelques pokeball trainent sur la table, certaines ouvertes, d’autres closes, sans que rien ne puisse les différencier à l’exception d’une unique luxeball parmi les ouvertes. Elles sont au nombre de 9, dont 4 encore fermées. Un ordinateur y diffuse aussi les informations d’Ankora sur la fréquence radio utilisée par la tour de Bourg asque.
Aergie souriait, hochant la tête comme s’il comprenait tout à fait ce que racontait le Rongourmand dont la bouche était plus pleine que pleine. Le Ramoloss saisit que le petit écureuil brun semblait très heureux, qu’il était dans le luxe ici niveau nourriture, assurément, il ne manquait de rien. Aergie fut très content pour lui avant de lentement essuyer sa babine gauche qui avait reçu des postillons. Il espérait juste que Crystal n’en ait pas reçu elle aussi alors il s’en inquiéta auprès d’elle.
Quant à Anty, il baissa les yeux vers les mots notés par Pyrop afin de lire ce qu’il souhaitait communiquer, un léger sourire aux lèvres en constatant qu’il avait été consciencieux. Plus que lui, en tout cas. Ses prunelles se reposèrent sur le prénommé Fred, majordome de ce très humble Oliver. Ou plutôt, monseigneur May. Il fallait faire attention voyons, le richard n’était pas un vulgaire personnage. Déjà fatigué par tout ce côté terriblement pompeux, l’Unysien tâcha de retenir un soupir las, conservant son masque de sympathie au mieux.
Ils pénètrent dans la demeure d’Oliver et sans attendre, profitant d’être dans le dos de Fred, Anty commença à observer les lieux pour faire du repérage. Véritable petite fouine, il finit par vite par déchanter devant la disposition des lieux. C'était presque irrespirable, oppressant, comment pouvait-on vivre ici ? Il y avait peu de place à cause de... D’une piscine. Il y avait littéralement une énorme piscine intérieure qui faisait un bruit d’enfer et qui prenait peut-être plus de la moitié de la place. Puisqu’il se souvenait que Pyrop n’affectionnait pas l’eau tant que cela, Anty le fit passer du côté intérieur, près du mur tandis qu’il se positionnait assez proche de lui, légèrement en avant, proche de la piscine. Ainsi, il ne serait pas trop mouillé par le Lovdisc.
L’Unysien remarqua également qu’il y avait beaucoup de vie ici, outre le Pokémon cœur dans l’eau, un autre produisait de la musique, d’autres dormaient ou était juste là, paisibles, se balançant au rythme de la musique. Tout ceci était cependant vite brisé par les meubles entreposés où il y avait de la place, certains terriblement bruyants. Déjà agacé par tout ce bruit, le brun tourna la tête vers Pyrop afin de croiser son regard, haussant légèrement les sourcils l’air de dire “t’as vu ce merdier ?”.
« Je prendrais bien du thé et quelque chose à grignoter, s’il vous plaît. Et toi, Pyrop ? »
Lorsque l’argenté lui dirait s’il voulait quelque chose ou non, Anty le signalerait au retour du majordome. Et puis oui, il comptait bien manger et boire, prendre tout son temps pour bien examiner le coin et surtout, il n’allait pas se priver d’avoir la possibilité de goûter à des trucs de riches. Peut-être que ce serait délicieux et il avait un creux, même si parfois la politesse était de décliner, il ne comptait aucunement le faire.
En attendant, il était temps d’en profiter pour inspecter les lieux avec plus de minutie. Le jeune homme se rapprocha de Pyrop afin de murmurer discrètement et qu’ils ne soient pas entendus. Il aurait pu écrire, mais cela pouvait potentiellement faire des preuves contre eux peu désirables. Même s’il y avait la possibilité de supprimer, Anty n’avait pas envie de trop jouer avec le feu.
« Faudrait essayer de voir s’il y a pas de caméras ou un truc du genre... » Tout en disant cela, ses prunelles bleues cherchaient autour d’eux. « Putain, c'est ouf, sa maison est pas du tout comme je l’imaginais, pas toi ? C’est horrible, puis faudra faire super gaffe de pas tomber à l’eau. »
Songea le jeune homme en jetant un coup d’œil à la piscine.
« Y'a une autre pièce, j’pourrais essayer de piquer les clés pour qu’on y aille en revenant ici, mais ça sera cramé. Après y’a peut-être une fenêtre, faudrait essayer de voir. »
Le jeune homme se redressa un peu puis tourna la tête en direction des tableaux, songeant qu’ils devaient assurément coûter cher. Comme la plupart des meubles présents, à vrai dire. Sûrement qu’ils pourraient se faire des so... Non, non, ils n’étaient pas là pour faire un coup du genre, voyons. Juste pour détériorer des choses et foutre le bordel.
« Ouah sérieux, c’est pas la modestie qui l’étouffe, il a carrément un tableau de lui. »
Excellente chose, il avait déjà hâte de dessiner par-dessus quelques immondices. Absolument hâte. Le jeune homme finit par se diriger vers l’un des sofas, étendant ses longues jambes. Tous ces meubles et ces bruits lui donnaient un peu le tournis, clairement, ses nerfs étaient mis à rude épreuve.
À l'entrée, Crystal écoute poliment le rongeur bien qu'elle ne comprenne absolument rien à son histoire. Au moins il semblait heureux? Tout comme Aergie, elle eu droit à quelques postillons et recula légèrement, dégoûté par le manque de tenue de l'individu. Par contre le Ramoloss? Il encaissait, un vrai de vrai dur à cuir sous ces apparences toutes douces! Elle avoua bien à son compagnon qu'elle avait elle aussi eux cette ''chance'' sans pour autant s'en plaindre. C'était toujours mieux que de devoir se battre.
Du côté des humains, le dénommé Fred révéla qu'Oliver avait prévenu de leur visite. Voilà qui allait simplifier les choses au moins! Le majordome prit la peine de lire le peu d'information supplémentaire offerte par Pyrop avant de incliner dans un geste beaucoup trop... Tout et de les laisser entrer à sa suite. Alors qu'ils découvraient enfin l'intérieur de la demeure, le muet se figea un instant dans son avancé. Lui qui avait craint une fontaine surmonté d'une fontaine à l'allure désagréable, il ce demandait presque si le fruit de son imagination n'aurait pas été plus appréciable. Au centre de la demeure siégeait fièrement une piscine. Pas un petit truc ni un jacuzzi non, un monstre qui mangeait au moins la moitié de la superficie visible.
L'horreur! Oliver avait-il une fixation pour l'élément aquatique? C'était-il déjà retrouvé perdu en plein désert, à un cheveux de mourir de déshydrations? Pourquoi construire un monstre de piscine s'il vivait carrément sur un putain de lac?! La demi mesure ne faisait vraiment pas partit de la vie de l'obèse. Un peu inquiet à la vue d'autant d'eau (c'est qu'il n'avait pas sa bouée lui!) Pyrop emboîta le pas d'Anty sans trop réfléchir. Le muet ce disait que techniquement, il n'avait aucune raison d'être inquiet. Après tout, il n'y avait absolument aucune chance qu'il se retrouve à l'eau non? Pour autant, la présence du colosse le rassurait, il ne pouvait le nier. Le brun avait naturellement prit le côté le plus proche de l'eau et le savoir entre lui et une chute potentiel lui donnait assez confiance pour marcher dans la demeure sans afficher autre chose que son air blasé habituel. Enfin si. Un fin sourire étira ses lèvres. Il ne savait pas si l'homme aux yeux océanique avait volontairement prit ce côté là pour l'éloigner un peu, après tout, bien qu'il n'avait pas avoué nager aussi bien qu'une pierre, l'albinos lui avait confié ne pas être très à l'aise avec l'eau. Au final, si c'était volontaire, ont pourrait qualifier le comportement d'Anty de plutôt galant n'est-ce pas?
Un plouf soudain fit éclater la bulle de pensé du blanc qui remarqua enfin le poisson qui sautillait dans l'eau. Un lovdisc, le poisson des amoureux. Ce dernier dansait à sa manière dans la piscine au son de la musique. Il y avait aussi deux chenilles pas des plus jolies qui se balançait un peu plus loin. À partir de ce point, les yeux rubis du muet commencèrent à analyser les lieux. Des meubles, partout, surchargées, des murs qui l'étaient tout autant. Et ce tableau... Brrrr. Fred les invitât à les attendre au séjour pendant qu'il allait cueillir la doudoune. Pyrop aurait volontiers refusé l'offre, mais le colosse la saisit et donc, l'albinos suivit, offrant un geste de tête à son ami pour lui indiqué qu'il était tout autant partant que lui pour une bouchée imprévus. Au fond, c'était brillant. Ainsi ils auraient plus de temps pour apprendre à connaître les lieux!
Le majordome disparu derrière une autre porte au fond et Anty en profita glisser quelques mots discrets à l'oreille du blanc. Des caméras? Hum, il ne savait pas trop comment les repérer, mais il allait essayer, d'accord. L'idée de tomber à l'eau semblait aussi avoir traversé l'esprit du colosse et Pyrop grimaça légèrement. Si même le maître nageur n'en avait pas envie... L'albinos fit clairement un non de la tête à l'idée de voler les clefs. Pas question! Ils étaient sans aucun doute les seuls visiteurs! La porte menait fort probablement à la chambre d'Oliver et le muet avait bien des idées s'ils pouvaient atteindre ce lieux, mais pas question que le brun prenne ce risque! Ils regarderaient pour une fenêtre donc.
Rassuré de savoir qu'il n'était pas le seul a chercher une once de modestie chez le riche homme au crâne dégarnit, le spécialiste regarda un peu les tableaux et, plutôt que de s'asseoir avec Anty, il se dirigea vers ces derniers pour les regarder. Enfin, sauf l'auto portrait d'Oliver parce que non, il ne tenait pas à faire des cauchemars, merci! Tous ces cadres et les babioles qui traînaient devaient valoir cher non? Donc bon, en ce tenant proche et en observant un peu partout comme un simple visiteur curieux, peut-être aurait-il la chance de dénicher une caméra s'il y en avait une?
L’offre fut acceptée, puis confirmée par un hochement de tête du majordome. Vous pouvez ensuite l’entendre dire par une fenêtre ouverte :
— Lady, prépare donc du thé pour nos invités, veux-tu ?
Un "Lady !" tout guilleret raisonna de l’extérieur avant que la porte menant au lac ne s’ouvre pour laisser entrer une magnifique Fragilady presque aussi rayonnante que les fleurs dont elles s’occupaient, et qui décoraient bon nombre des fenêtres extérieures de la maison. Aussi droite que son maître, elle salua les humains comme une petite princesse avant de se diriger vers le coin cuisine pour y déposer un sécateur et faire ce que lui avait ordonné son dresseur. Le vacarme d’une machine à eau filtrée s’ajouta au reste des électroménagers en marche.
Tant de bruits qui aidaient bien vos petites messes basses ! Même les concertistes n’en remarquèrent rien. Tout comme vous-même ne remarquerez aucune présence de caméra, ni de micro. S’il y en avait, elles étaient foutrement bien cachées ! Mais soyons honnête : Oliver n’était pas du genre à se cacher de quoi que ce soit. S’il y avait eu une caméra, elle aurait été en or massif, et du genre des caméras à 360 degrès fixées au plafond, capable de filmer toute la pièce d’un seul coup, avec bien entendu une partie de la pièce destinée aux vidéos qu’Oliver lui-même aurait organisé pour offrir au monde le visionnage de sa propre personne, en toute modestie bien sûr.
Bref, rien de tout ça. Et au final, bien peu de pièges, si l’on y réfléchit. Du moins, rien qui se veuille destiné à arrêter des brigands ou cambrioleurs, comme si Oliver avait encore l’innocence de croire qu’aucun gredin ne peuplait Ankora. Les seuls risques évidents semblaient être le majordome et les Pokémon présents. Et encore, à part cette Fragilady jardinière dont on devinait une compétence digne d’un sécateur, Et soudain, l’un des bruits s’arrêta. Le violon. Samvel vient de finir son morceau. Il salue une fois son public initial – les deux insectes et le Lovdisc –, puis se tourne vers vous et fait de même, tout cela dans l’espoir d’avoir votre retour sur sa prestation.
C’est ensuite la Fragilady qui revient vers vous, plateau en main pour le déposer sur la table. Elle vous remet ensuite l’un après l’autre une tasse dans laquelle une feuille de menthe flotte encore, et dont l’arome titille vos narines. Pour ceux qui aimeraient la menthe, il serait aisé de réaliser la qualité de ce thé (et de la tasse qui le contient). La recette n’a pourtant rien d’exceptionnelle, si ce n’est de bons ingrédients, mais cette Fragilady semble avoir le doigté pour le préparer à la perfection. Du côté des friandises, en revanches, il y a de quoi être déçu par rapport à vos attentes. Dans une boite argentée éclatante de propreté et sur laquelle règnent les armoiries d’une quelconque société, vous trouverez de vulgaires biscuits secs dignes de ceux gardés par votre grand-mère pour le jour où ses petits enfants viennent lui rendre visite. Certes, ils sont bons, surement meilleurs que d’autres que vous auriez goûté autrefois, mais cela n’a rien d’un met exceptionnel, et pourrait même rebuter les habitués des apéritifs où règnent sel, fromage et charcuterie. Une fois les tasses distribuées
Enfin, Fred revient dans la pièce après quelques minutes, une énorme doudoune pliée sur ses bras tendus devant lui. Aussi excentrique qu’on pût l’attendre de la part d’Oliver, le vêtement était entièrement couvert d’une épaisse fourrure rousse, certainement véritable.
— Et voici la doudoune réclamée par Oliver. Afin de ne pas la froisser durant le transport, je vous recommande de la garder pliée ainsi jusqu’à destination.
Il la tendit en direction de Pyrop, Anty ayant été l’interlocuteur principal jusqu’ici, il supposait que celui-ci avait davantage un rôle manuel dans votre étrange duo.
Il ne semblait y avoir aucun danger particulier au sein de cette maison et pour cause, Ankora n’était pas censé accueillir des gens avec un casier. D’ailleurs, elle n’en accueillait effectivement pas, mais certaines personnes passaient entre les mailles du filet. Ainsi, c’était assez compréhensible de ne trouver ni caméras, alarmes, ni rien de tout ceci. C’était un gros avantage pour eux, ils auraient plus de facilité à s’introduire ici de nuit et vandaliser la maison du Bien-être. Cette constatation fit légèrement soupirer le jeune homme d’aise, assit sur le canapé, il essayait de se focaliser sur autre chose que les horribles bruits qui sortaient de tout part. Et puis, il était bien d’accord avec Pyrop, aucune raison de voler les clés, ce serait bêtement dangereux. Et ils n’étaient pas bêtes, n’est-ce pas ? Enfin, au moins pas trop.
Toujours assit, le brun laissa son regard se poser sur Pyrop qui semblait regarder les tableaux, très proches d’eux. Anty eut un sourire discret et il joignit ses mains devant lui, gardant ainsi son regard sur son partenaire de crime jusqu’à ce qu’enfin, le violon cesse. Les prunelles de l’Unysien se posèrent sur le Crikzik qui venait de se tourner dans leur direction, l’air d’attendre un geste ou un mot pour féliciter son œuvre. Décroisant donc ses doigts, Anty applaudit légèrement pour féliciter le Pokémon Insecte. Finalement, le Pokémon qui maniait précédemment le sécateur fut de retour, un plateau dans les mains. Une bonne odeur se dégageait de là et le brun se redressa sur son séant, curieux de voir ce que contenait le plateau.
« Merci. »
Fit Anty en récupérant sa tasse de thé chaude. Ledit thé sentait terriblement bon, une feuille était même posée là comme la cerise sur le gâteau. Le brun n’était pas un amateur de thé, mais il avait le sentiment qu’il allait bien se régaler. Quant aux gâteaux, déception, ils n’étaient pas particulièrement bons, ni très chers, certainement. Un peu trop sec même et le jeune homme n’en mangea pas plus qu’un, préférant se délecter du thé.
« ‘Tain, il est super bon, tu trouves pas ? ‘J’m’y connais pas trop en thé, mais j’adore. »
Avoua le jeune homme dans un petit sourire, quelques secondes avant que le majordome des lieux ne revienne avec une doudoune tout bonnement horrible, dans les bras. Anty manqua même de s’étouffer avec ton thé ! L’Unysien toussota légèrement, posant la tasse sur la table tout en constatant qu’il s’était un peu brûlé la langue. Sincèrement dégoûté par la doudoune, le brun jeta un coup d’œil discret à Pyrop pour voir s’il la jugeait aussi immonde que lui.
« Ah, je vous remercie pour le conseil. Et la doudoune. »
Bon, ce n’était pas si grave si elle finissait légèrement froissée, hein ? Ils ne pouvaient pas être parfaits sur tous les points et le jeune homme doutait qu’elle reste intacte. Dans tous les cas, même si l’heure de repartir semblait arriver, le brun avait trouvé une idée pour étendre un peu plus le temps. Ainsi, ils pourraient profiter d’encore quelques minutes pour détailler les lieux, voir toutes les possibilités de sortie, les coins à éviter, tout ça.
« Monsieur Fred, je me permets une demande. J’ai vu ce Pokémon avec un sécateur et je me disais qu’il devait y avoir un très beau jardin à l’arrière, est-ce possible de le visiter ? Je suis un peu amateur de jolis jardins. Et puis avec le lac à côté, ça doit être très magnifique. »
Blablabla, que des bêtises tout ça. Il s’en foutait évidemment complètement du jardin de ce vil gredin d’Oliver. Après avoir dit cela, Anty se redressa d’ailleurs avant de tendre ses mains vers Pyrop afin qu’il lui donne la doudoune et donc, lui épargner de la porter.
Laid. Encore plus laid! Peut-être... Un peu moins laid? Les prunelles rubis du muet sautait d'une œuvres à l'autre, cherchant la beauté qui était censé y résider. Au final, le tableau avec des formes géométriques qui se chevauchaient les une et les autres dans un ordre impossible lui semblait le moins pire de tous. Juste parce qu'il y avait de jolie couleur en fait. Puis, son regard dévia, parcourant les murs et le plafond environnant avant de sauter en direction du plan de travail. C'était bruyant, vraiment très bruyant. Entre la machine à lavé qui s'attaquait à la tâche impossible de dégraisser les vêtements d'Oliver, la lave vaisselle qui devait peiner à suivre le rythme gastronomique du propriétaire et toutes les créatures présentes, c'étaient vraiment très bruyant. Complètement à l'inverse de ce que l'on pourrait croire en remarquant la demeure de l'extérieur.
Malgré tout, le muet poursuivait sa tâche et cherchait le moindre signe d'une caméra sans y parvenir. Tout lui paraissait plus que normal et pendant un instant, son attention s'arrêta sur la table basse où reposait des pokéballs et un ordinateur portable. L’appareil électronique était au final la seule source potentiel de caméra qu'il avait repéré. C'était aussi la plus évidente qui soit. Il finit de tourner sur lui-même pour faire face à Anty qui était toujours assit bien droit dans l'un des fauteuils. Mains jointes, le colosse patientait et le regardait directement. Pyrop lui offrit un sourire lorsque leurs regards se croisaient, pas trop certain de bien saisir le sentiment qui accompagnait ce simple contact visuel. Au même moment, le chant du violon prit fin.
Curieux, le muet observa l'insecte qui avait conclu son récital et s'inclinait devant ces spectateurs. L'albinos applaudit poliment. La créature jouait plus habilement qu'il ne le pourrait jamais, aussi, le tout était sincère même si ce n'était pas son genre musical préféré. Après cela, le spécialiste rejoignit son compagnon et s'assit à son tour sur un fauteuil. Le pokémon de Fred avait préparé un thé à la menthe qui sentait très bon et l'albinos offrit un geste de tête en remerciement lorsqu'il saisit sa tasse. Chaud et délicieux. Il approuva sans hésiter le commentaire du brun et ne prit aucun des biscuits. Il reconnaissait le logo. Manger du sable prit en pain ne l'intéressait pas, merci.
Après quelques minutes à savourer leur thé, le duo pu voir que Fred arrivait enfin. Dans ces bras, la doudoune la plus imposante et horrible du monde. De la fourrure rousse. Pourquoi rousse? Pyrop adorait le rouge, mais le roux? Il y avait presque de quoi craindre que le bourge est utiliser ses propres poils pour non! Stop! Changement de pensé en court, pas question de recracher tout ce thé. L'albinos déposa la tasse presque vide et se leva pour accueillir le majordome avec un minimum de politesse malgré son air blasé. Clignant des yeux, il fixa l'objet tendu vers lui avant de le saisir.
Bon sang! Elle faisait son poids celle-là! Malgré son apparence hideuse, le blanc ne pouvait nier la douceur sous ces doigts. Elle devait effectivement être très chaude. Par contre, dès qu'ils sortaient d'ici, elle allait finir plier en ballot le plus petit possible. Pas question qu'elle prenne tant de place dans les bagages!
''…''
Visiter... Le jardin? Pas con! Ils pourraient peut-être repéré la fenêtre désiré pour se rendre dans l'autre section de la demeure! Il était vraiment malin Anty. Gentil aussi. Voilà que le colosse lui offrait silencieusement de prendre la charge de ces bras. Pyrop fut presque tenté, mais refusa d'un sourire. Il avait déjà l'impression de ne servir à rien, il comptait donc bien trimballer cette fichu couette jusqu'au bout! Quitte à ce que son épaule le déteste ensuite, ce qui risquait fortement d'arriver en vrai. Porter des charges de manière prolongé à bout de bras, ce n'était vraiment pas son fort depuis l'incendie. Au pire, il aviserait rendu là.
Chouette, deux applaudissements pour Samvel ! Le Crikzik vous renvoie un regard empli de reconnaissance en tenant son minuscule violon d’une main contre lui. Ce n’est pas souvent qu’il a droit à un véritable public ! D’autant qu’Oliver est des plus difficiles avec son élève, le Crikzik n’a que rarement la chance d’être félicité, même si le Richard apprécie de plus en plus sa présence. D’ailleurs, vous n’êtes pas seuls ! Le concert étant terminé, Samvel s’approche du bord de la table et salue vos Pokémon d’un mouvement de sa petite main ronde tenant son archet. Il aimerait bien faire connaissance, pour une fois qu’il rencontre d’autres Pokémon de dresseurs ! Pour l’instant, Oliver refuse de le laisser jouer en public, donc il ne voit pas grand monde.
Du côté de la Fragilady, celle-ci est ravie de voir vos réactions ravies au goûté du thé. Néanmoins, elle n’en dit rien et se contente de s’éloigner à reculons, en bonne petite soubrette, pour s’installer dans un coin de la pièce et attendre que vous ayez terminé pour débarrasser.
Le principal sera donc le retour de Fred, de la doudoune, et de votre implication sans faille pour la ramener à sa seigneurie ! Un peu plus et vous vous battiez pour la prendre ! Enfin non, quand même pas… Mais quand même. Le majordome ne semble pas inquiet : entre les explications d’Oliver et ce qu’il voit, il n’y a aucune raison de croire ce qui serait pourtant la vérité.
Ainsi, même lorsqu’Anty s’interroge sur les lieux, il n’y voit qu’une curiosité que partageraient bon nombre de visiteurs en cette maison divine.
— Points un jardin, ce sont d’adorable jardinets accotés aux fenêtres dont s’occupe Lady. Bien que cela n’enlève en rien la somptueuse vue permise par l’acquisition de Monseigneur. Nous n’attendons personne d’autre aujourd’hui, il est envisageable que je vous fasse faire le tour du propriétaire. Suivez-moi, je vous prie.
Après avoir pris le temps de refermer à clé la chambre d’Oliver, le majordome ouvre la porte extérieure menant sur le lac et vous permet de l’y accompagner, Lady s’occupant de débarrasser derrière-vous. Effectivement, la vue est magnifique. Enfin, pour ceux qui aiment l’eau. La piscine intérieure fait pâle figure en comparaison du magnifique lac translucide d’Ankora où barbotent nombre d’espèces sauvages, parmi les plus rares qui existent. Le soleil s’y réfléchit de sa lumière aveuglante, donnant un air angélique au lieu qui pourrait presque justifier son appellation.
Mais le lac, vous vous en fichez, n’est-ce pas ? Parlons donc des fenêtres que vous pourriez étudier durant votre petite tour du Bien-Être Divin.
Toutes sont en effet décorées avec soin, de fleurs très colorées. Un peu comme les tableaux à l’intérieur, ou les vêtements du richard. Oliver aime les couleurs ! D’autant qu’une fois encore, les rayons du soleil embellissent ce décor déjà resplendissant. On sent une importance assez marquée de l’aspect extérieur de la maison, bien plus que l’intérieur un peu en bordel pour caser tout le bien-être du bourgeois. Il y a d’ailleurs un petit ponton s’allongeant sur le lac qui pourrait donner un tableau idéal au gré d’un coucher de soleil, avec une petite table à pique-nique installée et…
Oui, je sais, les fenêtres. On y vient ! Malheureusement, vous risquez d’être déçus. Et peut-être surpris ? Alors que les premières fenêtres sont tout à fait normales et ouvertes sur le monde, celles menant à la chambre d’Oliver sont fermées et cadenassées de l’intérieur en plus de vous empêcher de voir l’intérieur à l’aide de volet, là où l’autre pièce se contente de simples rideaux. Clairement, le richard a quelque chose à cacher là-dedans. Quelque chose qu’il garde jalousement, tant il craint que même les habitants pourtant sains d’Ankora perdraient la tête et le cambrioleraient s’ils pouvaient ne serait-ce que voir sa collection.
Pendant cette courte balade, le majordome décide de jouer les enseignants. Ainsi, de son timbre professoral et sa tenue irrémédiablement droite, il vous explique comment Monseigneur May a fait bâtir cette demeure en un temps record malgré des moyens très limités, quelques banalités sur la ville que vous pourriez déjà savoir et dont je vous épargne le détails, ainsi qu’une petite dérive sur la grandeur de Monseigneur May et sa bonté répandue partout dans le monde à travers les nombreuses œuvres de bienfaisance qu’il a permis de développer, tout cela pour conclure sur le fait qu’Oliver apporterait tant ici, sur Ankora, et que vous étiez chanceux de pouvoir colleborer avec quelqu'un d'aussi respectable.
Bref, vous pourriez l’écouter des heures durant tandis qu’il explique à quel point Monseigneur May est un homme bon, grand, et rayonnant aux yeux du monde et combien il apportera à Ankora. Mais encore une fois, vous n’êtes pas là pour ça, n’est-ce pas ?
Avec un petit temps de retard, Aergie félicita à son tour le Crikzik, lui offrant un sourire des plus agréables. Il accepta même volontiers qu’ils fassent connaissance, présentant d’abord Crystal avant de se présenter lui-même, le tout à son rythme tranquille.
Anty s’assura que Pyrop ne voulait vraiment pas lui confier la doudoune puis il lui sourit légèrement avant de se détourner vers le majordome qui le reprenait sur le terme de jardin. Il accepta par la suite de leur faire visiter les lieux, au plus grand bonheur d’un Anty qui comptait bien ne pas en perdre une miette. Il laissa ses yeux se balader librement ci et là, puisque de toute façon, ils visitaient, cela ne serait pas si suspect, n’est-ce pas ? Le brun jeta un œil à la porte fermée par Fred, lui emboîtant ensuite le pas à l’extérieur avant de remarquer... Qu’il n’y avait décidément pas beaucoup de place. C’était terriblement étroit entre le lac et eux, certainement que cela ne plairait pas à ce pauvre Pyrop. Après cette réflexion seulement, et en prenant soin de permettre à son ami d’être le plus loin de l’eau, Anty remarqua la beauté des lieux.
S’il se sentait un peu envieux d’un tel emplacement ? Très certainement. Quel bonheur cela devait être que de s’étendre là, sur une chaise, face au lac. L’Unysien était à deux doigts de complètement tomber sous le charme des lieux avant de se souvenir de la mission : faire du repérage ! Le brun détacha donc difficilement son regard du lac pour observer ailleurs. C’était assez étonnant de voir à quel point l’extérieur était magnifique, détonnant complètement avec l’intérieur oppressant et bruyant.
Le jeune homme laissa ensuite son regard courir aux fenêtres, certaines étaient naturellement ouvertes, permettant un passage entre l’extérieur et l’intérieur. Sauf certaines qui devaient certainement relier à la pièce minutieusement fermée. La chambre, peut-être ? Ou une pièce renfermant des choses particulièrement précieuses ? Ou les deux ? L’imagination du brun s’emballait et il ressentait l’envie de découvrir ce qu’il y avait derrière cette porte et derrière ces fenêtres bien fermées. Très clairement, Anty avait toujours été encore plus motivé de découvrir ce qu’il y avait derrière des choses qui s’offraient difficilement à lui. L’Unysien scrutait lesdites fenêtres, écoutant à peine le blabla vrombissant du majordome. Finalement, il déroba son regard des fenêtres pour le poser sur Fred, fronçant légèrement ses sourcils.
Depuis quand parlait-il ainsi, au fait ? Il avait l’impression d’entendre un bruit de fond depuis une bonne poignée de minutes. Blabla, Oliver May le grand bienfaiteur, blabla œuvres caritatives, blabla... Quel ennui, sérieusement. Anty jeta un nouveau regard vers Pyrop avant de sortir discrètement son portable de sa poche pour y pianoter rapidement quelques mots.
« Il est super casse-couille, sérieux, jamais vu ça. »
Le brun jeta un dernier coup d’œil circulaire afin de s’imprégner des lieux puis, il se racla la gorge afin d’interpeller le majordome. Non, clairement, ils n’allaient pas l’écouter ainsi encore très longtemps. Quant à la porte fermée, il ne comptait rien demander, cela pouvait être suspect... Par contre, il comptait bien ramener de quoi essayer de la crocheter. Il espérait juste ne pas trop avoir perdu le coup depuis.
« Monsieur Fred ? Je m’excuse de vous couper, merci pour la présentation du coin, mais nous allons devoir partir puisqu’on a de la route. »
Tout comme Aergie, Crystal fut plus que joyeuse de discuter avec le musicien. Elle n’avait encore jamais vue un pokémon capable de maîtrisé un instrument de musique aussi, l’Osselait était particulièrement impressionné. Est-ce que c’était son dresseur qui lui avait apprit?
À l’arrivé de Fred, le duo délaissa leur tasse de thé et le confort provisoire des fauteuils pour aller visiter le ‘’point jardin’’. Anty s’assura que le blanc désirait vraiment garder la doudoune avant d’ouvrir la marche à la suite de leur guide. L’air était agréable à l’extérieur, beaucoup moins oppressante qu’à l’intérieur et pourtant, Pyrop eu l’impression de s’étouffer en découvrant l’arrière de la demeure. Mais… Il fallait être un pure demeuré sans cervelle pour construire ainsi! Qui avait une galerie suspendue au-dessus de l’eau sans la moindre putain de rambarde de sécurité? !
Oliver apparemment. L’homme ne devait pas avoir songé un instant à l’aspect sécurité des lieux. Le muet fixa l’étendu d’eau avec une impression mitigée. C’était super beau, il n’y avait pas à dire. Mais si un enfant venait à passer, cela serait dangereux non? Il n’y en avait pas beaucoup sur l’île, d’accord. Mais il y avait toujours des maladroits ou encore des pokémons inattentifs ! Qui plus est, au vue de sa corpulence, le presque chauve aurait dû envisager un garde de sécurité simplement pour la bonne raison que s’il chutait à l’extérieur, il n’y avait rien à portée de main pour se tenir et se relever. Non vraiment, un foutu gros manque de bon sens.
Une fois de plus donc, l’albinos se retrouva à se tenir proche du colosse d’Unys. Pas que la position lui plaisait, ou qu’il en profitait, non non, juste que c’était plus rassurant ainsi, bon! Les prunelles rubis du muet parcoururent les jardinières, ne reconnaissant que bien peu de variété au passage. La chance n’était pas avec les espions par contre. Alors que les premières fenêtres étaient parfaitement normales, les suivantes se révélaient recouvertes de volet et cadenassé. Bons sang… Il cachait quoi dans cette salle l’affreux? Une chambre pour des tournages porno? Une collection de jouet pour adulte en or massif? Pire! Une collection complète d’auto portrait? Un frisson parcouru l’échine du blanc devant toutes ces idées plus affreuses les unes que les autres. Bon, s’acharner à entrer dans la chambre était peut-être une mauvaise idée au finale… Et puis, ils avaient bien de quoi faire avec la salle principale et l’extérieur non?
Jouant le jeu pendant un moment, Pyrop s’amusa à renifler les fleurs qu’ils ne connaissaient pas. En plus ainsi, il se tenait le plus loin possible de l’eau! Bon par contre, après quelques minutes à observer les plantes sans rien trouver de plus au niveau des fenêtres et en entendre Fred recenser en boucle le tas de graisse… Il arrivait au bout de sa patience là! Il retourna auprès d’Anty. Son épaule commençait vraiment l’élancer à force de tenir cette fichu doudoune et il ne parvenait plus à fixer son attention sur autre chose. Tout comme lui, le colosse semblait avoir atteint sa limite et il n’eut pas à lui demander de les tirer là. L’argenté esquissa un sourire amusé au message inscrit sur le portable et approuva d’un léger geste de tête. C’était bien vrai! Suivant un fil de pensée similaire au sien, le brun en vint donc à annoncer au majordome qu’ils devaient se mettre en route et pour la première fois, Pyrop offrit un vrai sourire au type lobotomisé du cerveau. À croire qu’il avait vraiment apprécié la visite, même s’il ne souriait qu’à l’idée de partir.
A la question de Crystal, Samvel, le Crikzik, semble tout aussi enclin à dire du bien de son dresseur que le majordome. Il explique avoir appris de lui-même, mais qu’Oliver lui a permis de redécouvrir la musique sous un autre angle, et faire de lui un véritable musicien. Les entrainements sont difficiles, mais portent leurs fruits !
Oliver est décidemment bien vu dans cette maison divine. Ou du moins, tous ceux avec qui vous avez interagi le disent. Parfois trop, comme ce cher majordome qui n’en finit plus sur les éloges tandis que vous avez bien d’autres choses en tête. Son rythme diminue néanmoins lorsqu’il remarque les téléphones dans vos mains, alors qu’une légère grimace de désapprobation marque son visage. Tout de même, sortir son téléphone alors qu’on est en train de discuter, quel irrespect ! Ces jeunes et leurs portables, vraiment, quel fléau…
Il poursuit néanmoins, comme si de rien était, puisque son rôle l’y oblige. Du moins, jusqu’à ce qu’Anty ait la bonne idée de mettre un terme à la visite. Fred hoche la tête, marquant d’une dernière révérence son aurevoir :
— Il est vrai que nous sommes bien loin d’Altaterra. Soit, je ne vous retiens point plus longtemps, bonne route et encore merci de votre dévotion.
Son visage reste neutre, aussi sérieux que durant le restant de cette rencontre et visiblement insensible à vos sourires trompeurs. Non pas qu’il y lise un quelconque mensonge, loin de là ! Il reste simplement inexpressif, avec son balai dans le cul pour garder la face. Et tandis que vous vous éloignez, lui retourne dans la maison par l’entrée principale, rejoignant au passage la Fragilady qui vous salue de loin d’une de ses feuilles.
Rien de plus à repérer dans cette maison, donc ! La salle mystérieuse ne vous aura laissé aucune ouverture évidente, quant aux restes, des plans fomentent surement déjà dans votre esprit pour y foutre un bordel monstre. Une dernière chose néanmoins, avant de partir. Comme à l’arrivée, le Rongourmand arrive vers vous en courant, très heureux de vous revoir (en particulier Anty), et réclame à nouveau un peu de nourriture à chaque personne de sa bonne humeur entrainante. À croire que chaque personne qui rentre et qui sort de cette maison y a droit ! Vous pouvez même encore voir une partie des friandises offertes à votre arrivée dans ses bajoues gonflées quand il ouvre la gueule !
Et bien sûr, la magnifique statue d’Oliver qui réclame à ce que vous posiez les yeux dessus pour l’admirer ! Ahlala… C’est super par ici, n’est-ce pas ? Bon, alors… On se fait ça quand ?