Toujours coincée entre sa colère et sa fébrilité, l'héritière ne savait plus où elle en était. Ses petites certitudes venaient de s’effondrer. Elle qui pensait être dans une relation simple, un plan q banal, la voilà à crapahuter sur Ankora pour aller chercher son amant. Et malgré son refus, elle était là, assise, à attendre qu'il accepte enfin d'être raisonnable. Sa vie, jusqu'ici n'était qu'un creux. Un creux qu'elle comblait avec ses excès, ses fêtes, la boisson, les drogues et le sexe. Un creux qui dès qu'elle se reposait, lui rappelait à quel point son existence n'avait aucun sens. Les gens banales se contentait d'avancer, objectif après objectif, mais à son niveau, tout lui paraissait inatteignable. Si proche et si loin à la fois. Yorick lui avait permit d'oublier ce creux, au delà de ça même, elle ne le ressentait plus en sa présence. Elle ne souhaitait pas le perdre ici. La dresseuse avait encore besoin de lui, alors elle ne le laisserait pas partir, quitte à être ridicule.
En le voyant se mettre à sa hauteur, la rosée garda son air renfrognée. Et il croyait qu'elle allait gober ces idioties ?! Bien sûr qu'il courrait droit en direction de la faucheuse, mais son heure n'était arrivée. Elle en avait décidé ainsi. Le colosse allait devoir s'habituer à penser un peu à elle dans ses plans, car à leur stade de relation, la moindre erreur, l'entraînerait avec lui.
"Je ne te demande pas ton avis. On rentre ensemble ou on continue à se geler ici. lança-t-elle les joues gonflées.
Alarmée comme elle était, le bruit de cette créature impressionnante qui s'approchait, la fit sursauter et légèrement reculer. Rapidement, elle comprit qu'il faisait parti de l'équipe du borgne salement amoché. Un pokémon qu'elle ne connaissait pas, un de plus. Visiblement ces affaires étaient importantes, intriguée, elle posa son regard sur son barman et dans l’effroi elle comprit que cela devait appartenir à la personne qu'il venait venger. L'expression déchirée du géant, tirant sur ses blessures, vira à un sentiment plus sanglant. Le corps tremblant, presque recroquevillée sur elle-même, Alhéna sentit l’ampleur de sa colère. Pourtant, elle restait là, à ses côtés, n'envisageant pas la fuite. Dans un état pareil, pourrait-il s'apaiser ? Elle ne pouvait pas y croire...
Pourtant, Yorick termina sa palette d'émotions par un air paniqué, profondément paniqué. Tiraillé entre son désir de vengeance et... ? De rester avec elle ? Réalisant tout doucement ce qui était entrain de se jouer, la jeune femme fut à son tour affolée. Clairement, elle ne s'attendait pas à ce que sa démarche fonctionne. Peut être pouvait-elle croire faire le poids ? Comme pour ne pas le perdre, souhaitant le garder à ses côtés, elle posa sa main contre sa cuisse, la caressant tendrement. Tout en observant son corps meurtrit se redresser, elle se préparait à essuyer une nouvelle défaite, sait-on jamais. Finalement, il lui tendit la main après l'avoir remercié. Comment décrire le soulagement qui la traversa ? Une impression de perdre le poids du monde, d'un seul coup. Légère, elle attrapa sa main, se levant à son tour, non sans maladresse. Larbin observa la scène étonné de ce revirement de situation, ne sachant pas si il devait être heureux ou inquiet. Décidément, ce cinquantenaire serait à garder à l’œil.
"Hm..." elle hocha la tête, essayant de la soutenir comme elle le pouvait dans sa marche.
Le retour fut assez silencieux. Un silence reposant. Ils auraient l'occasion de discuter de ce qu'ils venaient de vivre, pour le moment Alhéna voulait être sûre qu'il soit en sécurité. Au fond de son être, elle savait qu'ils avaient évité la tragédie de peu... Que se serait-il passé si elle ne l'avait pas rejoint ? Serait-il encore là ? Peut être... Mais le risque se trouvait être bien trop grand. La personne qu'il avait perdu devait être si importante... Elle qui n'était pas croyante, se promit une prière pour l'âme de la défunte.
Leur arrivée Aux Vieux Os, fut épuisante, malgré les montures, ce trajet lui était apparu comme interminable. Une route sans fin, pleine de douleurs et de regrets. En arrivant, elle prit soin d'installer Yorick dans un siège, lâchant un grand soupir de joie. Enfin. Cette fois, elle avait réussi, ce jour était à marque d'une pierre blanche. Son Soporifik se laissa tomber par terre, essayant de se remettre de ses émotions.
"Maintenant... il te faut des soins ! Hm... Il y a un hôpital dans le coin ?" sa question la fit tilter, bien sûr que non, Ankora ne possédait pas grand chose... "Une infirmerie ? Un généraliste ? Ou même une pharmacie ?" la voilà totalement perdue.
Comment allait-il pouvoir se remettre si il n'avait pas accès aux premiers soins ?! Paniquée, elle se mit à s'agiter fouillant dans son smartphone, essayant de trouver des informations, mais elle captait rien ici ! Quelle plaie...
"Tu ne peux pas rester dans cet état...!" elle montra son corps blessé, comme pour appuyer ses dires.
Étrange, elle ne fit même pas attention à son état calamiteux, ses vêtements sales et abîmés, sa coiffure qui n'avait plus rien d'élégant et sa peau tâchée par la boue, bien plus préoccupée pour l'état du géant.
Le moindre clopinement de la monture était une souffrance pour le géant. Tout son corps était une souffrance à soulever. Pour autant, il encaissa cela sans rien dire, profitant du silence pour tenter de comprendre pourquoi il y avait ce même silence dans son crâne en ce moment. Lui qui avait une idée fixe, puis une série de questions, il n'avait plus que du silence maintenant. Du calme, du rien, du vide, de la paix. Oh. C'était ça. La paix. Pourquoi s'était-il chargé ainsi l'esprit pour une vengeance qu'il n'avait pas à assumer seul . Pourquoi se sentait-il le besoin de saigner la créature responsable de la tragédie de son élève ? Pourquoi pensait-il que c'était sa faute, lors de ses propos à cet entraînement ?... Tout cela avait été balayé par sa petite Alhéna. La formidable et têtue Alhéna, qui par sa simple présence avait remise en question toute la perception et la perspective du loup solitaire.
Dans un long soupir, une fois arrivé, il descendit péniblement pour rejoindre le café. Assit dans une sorte de fauteuil, habituellement à l'extérieur, ce dernier était sur une sorte de mini-terrasse, reliant la cuisine à l'extérieur où se posaient les clients. Regardant alors le petit toit supposé protéger d'une éventuelle pluie, il finit par fermer son œil... Et soupira. Longuement. Un soupir nouveau et pénible qui laissa partir tout le reste de sa négativité. Un sourire en coin, un rien nerveux et triste, il rétorqua simplement
« Je... Rien de tout cela. Mais dans ma chambre, à l'étage, j'ai pris des anti-douleurs. Et je dois avoir un anti-inflammatoire aussi... Le reste, ça passera seul. »
Il est vrai que pour ce genre d'impacts, il n'y avait qu'à attendre que tout se remette, bien que les cachets soient là pour aider à subir cela moins difficilement. Avec une respiration paisible, le géant écoutait le silence. Et il observait son amante, qui faisait des tours, qui paniquait un rien... Et avec un sourire en coin, il lui prit la main. Il caressa avec son pouce le dos de la main de la jeune femme, avant de la fixer... Et lui dire, doux
« Respires. Je suis là, et je vais me reposer maintenant... Tu peux m'apporter mes cachets, s'il te plais ? Tu peux me piquer quelques fringues si tu veux. Je.. ça te feras un pyjama ? »
Un petit sourire s'étira alors sur son visage. Un petit sourire nerveux alors qu'il était à soupirer doucement, délicatement, en la voyant toute tâchées. Il vint même frotter la cuisse de la belle pour en retirer une trace de poussière, soupirant un rien. La voir blessée lui déplaisait. Et c'était de sa faute. Quand son regard se posa sur elle, on lisait toute son inquiétude et sa tristesse dans son visage. Tout montrait combien il était désolé ! Que cette jeune femme débarque tout à coup... ce fut une surprise unique. Ces sensations de cet instant resteraient certainement gravés dans sa mémoire. Le jour où sa légendaire fureur s'évanouit par la simple présence d'une jeune fille.
Le seul soucis était qu'actuellement, avec le retour, le colosse douillait méchamment. Il se serait volontiers prit un truc à boire, ou fait un café... mais il avait si mal que quitter ce siège était devenu un rêve, qu'il réaliserait sûrement demain. Autant dire que se sentir aussi dépendant d'une tierce personne... le dérangeait. Mais si c'était elle ?... D'accord.
Effectivement, elle paniquait. N'ayant jamais vécu pareille situation, elle le voyait déjà mourir d'une septicémie ou quelque chose du genre. Oui, elle avait vu ça à la télévision. En tout cas, elle savait qu'il ne fallait pas plaisanter avec les blessures. En voyant le visage apaisé de son amant, Alhéna fut soulagée. Il n'y avait plus rien lié à la colère, juste une expression paisible, quoiqu'un peu amusé. Même si c'était à ses dépend, elle le préférait largement comme ça. Aller lui chercher des médicaments ? Bien ! Elle n'attendit même pas sa demande, ayant fortement envie de l'aider. L'héritière posa son appareil dans un coin, puis elle hocha vivement la tête prête à y aller. Lorsqu'il attrapa sa main, pour la caresser avec une douceur plaisante, elle s'arrêta, profitant de ce léger contact. Bien, cela la rassurait de savoir qu'il n'allait pas y retourner dès qu'elle tournerait le dos... il était avec elle. Nerveuse, elle expira, essayant de calmer ses petits nerfs bien trop sensibles.
"Hm... Je vais pouvoir me calmer aussi alors... Je vais te chercher ça, ne bouge pas." elle prit un air sévère sur la fin de sa phrase, insistant bien sur le fait de ne pas bouger.
Pour ne pas le forcer à lever davantage son bras, il devait être épuisé, elle se pencha en avant pour déposer un affectueux baiser sur sa main.
"Sache que je risque d'être une infirmière minable... Je ne me suis jamais occupée de personne. Une avant-première très cher ~ Ne t'y habitues pas trop." plaisanta-t-elle essayant de détendre l'atmosphère.
Elle appréciait toujours autant leurs taquineries. En voyant son air de regret, elle fit une petite moue. Ah non ! Ils étaient rentrés, maintenant ils allaient passer une bonne soirée, bien qu'un peu étrange. En venant Aux Vieux Os, c'était sûr qu'elle n'avait pas eu comme plan initial un sauvetage, mais elle ne regrettait rien. Il était là, non ? C'était le principal, le reste n'était que figurants insipides. Quelle folie d'être allée à sa recherche n'empêche... cela aurait pu si mal finir. Mais, malgré ce qu'elle en pensait, Yorick avait prit une certaine place dans sa vie, place qu'elle ne voulait pas perdre.
"Ah non ! Ne tire pas une tête pareille... Le regret ne convient pas à ton visage. Et puis... Merci de m'avoir suivi, je... j'étais persuadé que tu me laisserais sur place. Merci de ne pas m'avoir abandonné sur cette place Yorick." elle lui lança un sourire bien nerveux et comme pour balayer ses sentiments bien niais, elle tourna les talons "Je vais découvrir ton antre sans toi, quel dommage ~" fini-t-elle par ajouter préférant terminer sur une note plus... amusante.
Pressée, elle monta rapidement les escaliers, avant de chercher du regard la porte de sa chambre. Par déduction, elle pénétra dans sa pièce. Des médicaments... Sans doute sur une table de chevet ! Accroupie, elle prit le temps de lire les étiquettes, n'ayant aucune envie de se tromper. Ah ! Les voilà. Contente d'avoir ce qui lui fallait, son regard se posa sur son lit. Pourquoi elle sentait un pincement en le voyant ? Comme un objectif inatteignable... Ce qui était idiot, ils avaient bien leur nid douillet, non ? Ce lit, avait quelque chose... d'officiel. Et puis son odeur englobait la pièce... Oh et puis zut, l'héritière se tapota la joue avant de se redresser essayant de se focaliser sur le changement de tenue. Elle ne pouvait plus supporter ses vêtements sales. Dans sa penderie la Kalosienne prit un vêtement. Alhéna sortit de la pièce, avant de chercher la salle de bain. Heureusement, elle la trouva rapidement, s'engouffrant dedans, ayant vraiment besoin de se changer. Dans un grand soulagement, elle retira sa tenue et ses chaussures. Avec un peu d'eau et du savon, elle nettoya rapidement sa peau, et débarbouilla son minois. Un bonheur après autant d'émotions. Propre, elle descendit avec les boîtes de médicaments et surtout une chemise blanche bien trop grande pour elle. Les épaules lui tombaient, ses mains dépassaient à peine des manches et la longueur camouflait une partie de ses cuisses. Personne ne la verrait dans une telle tenue, jamais... enfin, sauf le barman.
Pendant cette absence, Larbin dévisageait le fameux Yorick. Malgré ses capacités, il ne voulait pas concevoir qu'un être aussi égoïste et aussi néfaste, fasse partit de la vie de sa maîtresse. Elle était perdue, vulnérable et lui bien trop expérimenté. Et puis... elle était sur Ankora pour redorer son blason, il allait lui mettre des bâtons dans les roues tôt ou tard. Hmph ! Le Soporifik ne l'aimait pas. Vraiment pas. Oh ! Alhéna était de retour, il se redressa maladroitement, venant à sa rencontre.
"Larbin, un verre d'eau je te prie." il hocha la tête, allant du côté des cuisines pour servir un grand verre d'eau, qu'il lui ramena bien motivé.
Elle le saisit, remerciant sa créature avant de donner les cachets et le verre au colosse. Avec ça, elle espérait que sa soirée soit moins... douloureuse. Dans quel état il s'était mit... La vision de sa cicatrice couplée à ses blessures, serrait son cœur.
"Tu es sûr...? Ça va aller ? Je peux faire quelque chose d'autre peut être ?"
Et sitôt que la jeune femme fila exécuter sa mission, il sentit l'univers ralentir. Se stopper. Les nuages semblèrent ne plus bouger. Le vent ne soufflait plus. Le silence. Le véritable et pur silence du vide qui envahissait son esprit sitôt qu'elle n'était plus à ses côtés. Dans un grand soupir profond, il attendait simplement... quelque chose. Rien. Il ne savait pas. Plus rien n'était réellement important, et plus rien ne semblait exister pour lui. Pas de son, pas de temps qui s'écoule, pas même de secondes à compter. Définitivement, le colosse sentait que quelque chose lui échappait... et était-ce mal ? Il ne pensait pas. Au contraire.
C'était la première fois depuis bien longtemps qu'il n'avait rien à l'esprit. Plus de rage, plus de colère, plus d'impatience, plus rien d'autre que du calme et du silence face auquel il se confrontait... non. Dont il profitait. Rarement avait-il sentit telle plénitude. La douleur elle-même ne suffisait pas à l'en tirer, le laissant simplement totalement impassible, stoïque, alors qu'il ferma son œil. Son corps entier était simplement engourdit, et pourtant, il se sentait terriblement léger. Après des minutes qui lui semblèrent être des heures, il ouvrit à nouveau son œil... Et fixa le Soporifik. Quel verve il avait dans le regard ce bougre là... Il lisait dans ses yeux tout le mépris qu'il avait pour lui. Mépris auquel il répondit par un visage totalement fermé. Il ne comprenait pas trop ce qui se passait dans la tête de ce dernier, mais il restait parfaitement calme face à lui. Après tout, on ne peut être apprécié de tout le monde, si ?
Au fond, le colosse avait déjà des idées de pourquoi ce cochon psychique pourrait lui en vouloir. Mais il n'eut pas le temps de s'y pencher que ses pensées furent déjà balayées par le retour de son amie. Quand elle revint vers lui, dans sa chemise... Il lui sourit amoureusement. Enfin, aussi doux que possible le sourire, malgré des petits signes de fatigue, de souffrance. Des crispations légères sur cet arc lui servant de sourire. Enfin, il finit par prendre les cachets pour les avaler, suivit du verre d'eau servit par le porcinet boudeur. Après une grande gorgée d'eau fraîche, il soupira paisiblement avant de reposer le verre, et souffler un merci épuisé à la jeune femme... Qui était si proche de lui.
Divine. Elle était divine. Elle porterait des haillons qu'elle serait toujours aussi belle bon sang. Et dans cette chemise... il voyait la perfection de ses cuisses. Ses petites mains dépassant avec un côté adorable de ses manches, ce col si grand qu'il lui découvrait une épaule... Et il vit alors les marques. Des ronces ? Des branches ? Elle avait de petites éraflures, qui firent grimacer le géant. Et doucement, il passa ses doigts dessus. Tout doucement, du bout des doigts... et il soupira
« Tu t'es pas fais trop mal ?... »
Il caressa sa cuisse. Il en sentait la peau fragile, hérissée au passage de ses doigts, alors qu'il continuait de la toucher... Et penché en avant, il embrassa doucement l'une des petites plaies, tendrement. Non sans peine, il se redressa, levant son regard cyan plein de regrets, de peine... Mais d'une autre émotion sur laquelle mettre des mots était impossible.
« Je suis désolé. »
Des mots qu'il ne prononçait pas souvent avec une telle sincérité. Définitivement, il s'en voulait de l'avoir ainsi angoissée. Abuser de sa sympathie le dérangeait, surtout qu'elle en avait déjà tant fait juste pour le chercher ! Le borgne finit par grimacer doucement... et d'une voix pleine de délicatesse, il demanda, avec une gêne terrible
« Tu... pourrais me faire un café, s'il te plais ?... »
Il était gêné. Gêné de demander un café à la femme qu'il avait presque faite s'évanouir sous ses coups de reins. Clairement, il avait l'air de lui demander le monde en cet instant pour une requête si simple. Tout. Tout ce qu'elle faisait pour lui était nouveau, et le mettait terriblement mal à l'aise. Il était incapable de gérer la chose, de gérer cette douceur et cette dévotion, cette inquiétude... Ce qu'elle lui offrait, c'était tout ce qu'il n'avait jamais osé demander. Ce que personne n'avait réussit à lui offrir. Lui qui était si indépendant... il se retrouvait dans une situation nouvelle, déroutante. Et... il se sentait, tout au fond de lui, heureux de sentir qu'elle était là. Et que derrière elle, sur la machine à café, était perché Perceval afin de l'observer faire... Et l'aider, au besoin.
Au moins il était encore là. Malgré tout, elle restait méfiante, ayant peur qu'il y retourne sur un idiot coup de tête. Cet instant résultait tout de même d'une situation angoissante et pourtant, elle ressentait d'étranges sensations. Une chaleur et un repos bien singuliers, qu'elle avait rarement eu... Elle qui évitait le calme, se retrouvait à bien l'apprécier. Sans doute le cadre de Yarilo, rien à voir avec son barman assit si proche d'elle ~. L'air était si agréable, bien qu'habillée très légèrement, elle se sentait bien, les nuits d'été étaient les meilleures. Elle sourit en le voyant prendre ses cachets, cela la rassura, au moins ils apaiseraient son corps... Alhéna se mit à espérait qu'il ne lui impose plus une telle vision. Le voir blessé, meurtrit, comment pouvait-elle ne pas s'inquiéter de son état ?
L'héritière, adepte de la mode de Kalos, se retrouvait à apprécier de porter une simple chemise. Bien sûr, la coupe n'était pas adaptée à son corps, mais son odeur... Essayant d'ajuster le col, elle finit par laisser tomber lorsqu'il posa sa main contre sa peau de porcelaine. Parcourue de légers frémissements, elle l'observa, avec un regard qu'il ne verrait pas souvent, un regard intime. Ses caresses sur une de ses plaies, la fit d'abord se crisper avant qu'elle se détende à ce doux contact. Ses blessures n'avaient rien de bien grave, quelques égratignures et quelques coupures superficielles résultat de sa marche dans cette nature hostile. Alhéna serait incapable d'expliquer ces traces, tout avait été si vite, dans l'urgence, elle n'avait pas scrutait le terrain.
"Comparé à toi... Ce n'est rien." tenta-t-elle de le rassurer.
À cet instant, elle aurait pu le taquiner, lui envoyer une petite pique dont elle avait le secret, mais ce doux flottement, lui convenait. En le voyant se pencher, elle fut surprise, se demandant ce qu'il comptait faire, puis le baiser termina d'achever son esprit. Écarlate, désemparée, elle le fixa d'un regard perdu, ne sachant pas du tout comment agir. Faire une blague ? Reprendre son rôle de peste hautaine ? Son cœur s'emballa, un rythme affolant.
"Si un jour j'ai un problème, tu viendras me secourir alors... disons que c'est un échange de bons procédés." bafouilla-t-elle, marmonnant presque tant sa confiance en elle venait de s'envoler. "Yorick..." elle semblait hésitante, ne sachant pas comment exprimer ce qu'elle ressentait.
Ses mains se mirent à frictionner le tissu de ses manches, nerveuse, elle se demandait si elle était la seule à être aussi... perturbée. Ils étaient amis maintenant, n'est-ce pas ? Alors, elle pouvait lui avouer ses craintes sans avoir honte ? Au moment où elle ouvrit la bouche, il lui fit une demande qui la fit tout de suite redescendre sur terre. Surprise, elle resta silencieuse quelques instants, essayant de faire cheminer sa demande dans son petit esprit embrumé. Un café ? Et bien... Oulah. Dans son enfance, elle avait bien déjà préparé des crêpes avec sa mère... enfin, sa mère avait bien préparé des crêpes en sa compagnie. Croyez-le ou non, mais la noble n'avait pas mis les pieds dans une cuisine depuis... longtemps. D'un coup, elle se mit à regretter toutes les fois où elle aurait pu apprendre à utiliser ses dix doigts. Son père l'avait pourtant avertis, plus d'une fois "On ne sait jamais, peut être qu'un jour tu auras besoin de ces savoirs bla bla bla"... un truc du genre. Bordel. Cela ne devait pas être si compliqué, si ? Tout le monde avait l'air de savoir le faire, cela devait être simple. En tout cas, elle restait sur son envie de l'aider.
"Un café... Oui. Hm... Oui, oui." quelle horreur.
Larbin pouffa de rire, les pensées de sa dresseuse étaient bien trop amusantes. La voilà intimidée par une simple tasse de café.
Timidement, elle se glissa devant la machine, cachant son minois gêné sous sa frange droite. Alors, alors... Pourquoi il y avait autant de boutons ?! Elle avait déjà vu des serveurs se servir de telles abominations, mais jamais elle n'avait fait attention à ce qu'ils fabriquaient. Son Soporifik la rejoignit, essayant maladroitement de lui montrer ce qu'elle devait faire. Heureusement, le grain étaient déjà installé dans le bon compartiment, il lui indiqua d'attraper une poignet. Pourquoi celle-ci ? Stressée, elle suivit son indication, faisant confiance à son mangeur de rêve. Bêtement, elle fixa l'objet... Ah oui ! L'héritière avait déjà vu un barman utiliser ça ! Soulagée, elle le posa contre la sortie du grain, appuyant sur le mécanisme. Larbin continuait de lui mimer ses gestes, bien caché derrière le meuble, bien qu'il en débordait un peu. Ce pokémon était bien trop fiable ! Le regard du Brindibou perché sur la machine, la stressa quelque peu... Après une bataille à comprendre comment la machine marchait, elle fini par réussir à préparer une tasse, grâce aux conseils de son camarade. Bon, le goût serait sans doute fade, au vu du dosage approximatif, mais elle avait réussi. Ciel. Bon. Bon... l'instant fatidique arrivait.
Peu rassurée, Alhéna s'approcha doucement du colosse, la tasse à la main, avant de lui tendre, un sourire nerveux au visage. Quelle idée aussi de demander une tâche aussi ardue à une héritière. Enfin, surtout cette héritière là.
"Je... euh... Tiens." lui fit-elle un air coupable au visage, se préparant déjà à la catastrophe.
Yorick était vraiment tombé sur la pire infirmière.
Le café fut un excellent moyen pour lui de ne pas trop se plonger dans cette conversation qu'ils n'avaient pas. Avec une telle ouverture de leurs cœurs, et une telle tension dans leur amour et leur douceur, il avait eut peur. Peur que quelque chose ne sorte de ses lèvres et ne ruine à jamais la relation que ces deux là entretenaient. Pour rien au monde il ne voulait perdre Alhéna, et il craignait que certains mots ne dépassent ce que leur liaison ne pouvait assumer. Certes, il aimait être direct avec elle, honnête... mais si il disait quelque chose de justement trop sincère, et surtout d'un endroit du cœur qui pourrait la désarçonner... Leur relation pourrait en prendre un coup.
Hors de question. Non. Il préférait essayer de lui demander des choses, parler de banalités... Tout plutôt que de perdre celle qui venait de le faire sortir de ses sentiers battus. Respirant profondément, le géant essaya de calmer ses esprits, de reposer son crâne. Il devait rester entier, complet, malgré la douleur et le doute. Il ne devait aucunement la laisser croire... ou penser quoi que ce soit. Soupirant donc péniblement, le titan vint rouvrir son regard... pour constater qu'elle était là. Café en main. Un sursaut vint le saisir, alors qu'il se redressait dans ce siège où il s'était laissé fondre.
Merde. Il avait phasé combien de temps !? Elle était là depuis un moment !? Dérouté, nerveux, il finit par la remercier en balbutiant ce simple mot, prenant la tasse dans sa main valide. Perturbé donc, il porta le café à ses lèvres après avoir soufflé dessus, en prenant une gorgée... Et restant immobile. Non, pas immobile : pétrifié. C'était... fort. Avait-elle remplit le réservoir à ras-bord ? Clignant de l'oeil, il observa le contenu de la tasse. Noir. Noir comme un néant profond, où dansait pourtant la texture fine de la mouture qui avait sûrement été mal tapée lors de l'égalisation du moulinet. Enfin, avait-elle égalisé le tout ? Probablement pas. Surtout vu l'amertume. Et pourtant... il reprit une gorgée, serein, avant de fixer la noble... Et lui sourire. Plus sincèrement. Plus tendrement
« Pile ce qu'il me fallait~ »
Et hop ! Même si c'était la vérité, en une phrase, il n'avait pas à parler ni du goût, ni de la qualité du travail. C'était une première fois, et c'était en effet tout ce dont il avait besoin. L'amertume du breuvage lui faisait presque oublier la douleur, pour dire la vérité. Ça, ou les cachets faisaient déjà effet ! Alors qu'il observait sa tasse, faisant tourner le contenu de celle-ci en remuant le poignets dans de petits gestes circulaires, il sembla pensif. Très pensif. Il s'en voulait, pour dire la vérité. Pour cette escapade, pour l'avoir inquiétée, pour s'être montré si faible devant elle, pour l'avoir mise en une telle situation... mais au delà de cela, il s'en voulait de ne pas lui dire pleinement les choses. Et c'est pourquoi son cœur battait si fort, comme chargée de mots qu'il voulait absolument lui communiquer ! Et enfin... sa voix grimpa, comme une retenue, une sangle qui lâchait
« J'ai jamais ressentis ça. Dit-il, fort... avant que sa voix ne prenne un ton plus posé, une fois qu'il se soit un rien raclé la gorge, de gêne. Je.. là bas. Aux Calanques. Et maintenant... c'est une sensation nouvelle, pour moi. Et je.. J'ai pas souvenir que ça me soit déjà arrivé. Mais je sens... je sais que ça m'a sauvé la vie. Que, tu, m'as sauvé.. Alors merci. Mh. »
On aurait dit une déclaration bien maladroite d'un jeune adolescent. Pour autant, le géant prenait es sentiments de plein fouet, et ne savait absolument pas comment exprimer un truc aussi nouveau. Mais au moins... C'était dit. Il soupira donc longuement, comme soulagé, avant de finir le café à l'amertume dantesque, et poser la tasse de côté. Pendant de longues secondes, il fixa le vide... Et il releva ses yeux vers elle. Son œil unique, cyan, la fixait autant que cette balafre au visage confirmant le trépas de son autre œil... Et d'une voix plus calme, il lui demanda, de nouveau... plus confiant
« J'aimerai que tu restes, si tu veux bien... Je pourrais avoir besoin d'une infirmière, ce soir ? »
La tenue de la jeune femme ne laissait pas douter de son intention : elle ne se baladerait certainement nulle part dans un tel accoutrement, dont la simple vision réchauffait le corps entier du géant. Ces mots n'avaient qu'un but : confirmer qu'elle reste, et lui demander surtout si elle acceptait cela. Si ce n'était pas quelque chose qu'elle s'imposait par obligation envers lui. Un choix volontaire, consenti... Il voulait être bel et bien sûr que, pour elle, ce soit ça. Et rien d'autre. Après tout, quand il irait s'allonger, ce serait bien compliqué de se déshabiller, et de se mettre au pieu ! Des choses qui allaient être nouvelles, pour l'un comme pour l'autre, qui n'avaient encore jamais finit à l'horizontale pour autre chose que des obscénités~ !
Il... Il le buvait. Nerveuse, elle l'observa, s'attendant à une forte réaction. Étonné au début, mais bien calme finalement et il en reprit même une gorgée. Bon, alors elle ne s'en était pas trop mal tiré ! Soupirant de soulagement, Alhéna s'en serait voulu de lui faire connaître une autre catastrophe ce soir. Elle se doutait bien que son café n'était pas très bon, mais elle fut amusée de voir qu'il essayait de lui faire croire le contraire. Quel idiot.
"Tu sais que je peux entendre des critiques ? Car si il est si génial, je pourrais bien t'en resservir demain et aussi durant nos prochaines rencontres ~" elle rit légèrement, se disant qu'elle y allait peut être un peu fort sur la torture.
Contente de pouvoir partager un tel instant avec lui, une sorte de... d'avant goût d'un quotidien qui devait être normal pour beaucoup, mais inédit pour eux. Légère, elle s'assit sur l'accoudoir de son siège, ayant envie de se détendre, sans pour autant s'éloigner de sa présence. Dans un premier temps, elle l'écouta paisiblement, pensant bêtement qu'il parlait encore de son café. D'accord, il n'était pas très bon, mais pas besoin d'exagérer. L'héritière se tourna vers lui, prenant un faux air agacé, puis c'est en voyant la gêne de son amant qu'elle se figea à son tour. Il... Il lui faisait quoi là ? Silencieuse, elle écouta sa déclaration maladroite. Bien que son air restait neutre, sa respiration se coupa et son rythme cardiaque s'affola. Elle pouvait donc en conclure que... lui aussi ? Une joie intense l'envahit, se traduisant par de petits balancements de ses jambes dans le vide, se retenant d'en exprimer davantage. Sa proposition fut la pièce maîtresse de son chef-d’œuvre. Il voulait bien d'elle ce soir ? Enfin, d'elle sans qu'il y ait d'ébats charnels à la clef ? Oh... tient, les fameux papillons dans le ventre, c'était donc ça... Jusque là, elle était restée parfaitement silencieuse, essayant de digérer tout cela. Un silence peut être inquiétant pour le géant.
Maladroitement, elle se redressa, s'éloignant de quelques pas. Décidément, en communication non-verbale, ce n'était pas la meilleure. Heureusement, elle finit par se rattraper, en lui tendant la main. C'était un beau résumé de leur journée... des mains tendus, se serrant... La jeune femme était prête à l'aider pour monter à l'étage. Il avait eu l'audace de lui dire ce qu'il ressentait, alors, elle ferait de même. Les joues roses, le regard un peu perdu, elle se lança.
"Je... et bien... Je ressens la même chose, enfin... je crois. Depuis notre rencontre, il y a quelque chose... de spécial. Je n'ai jamais... ressentis avant, alors je me sens un peu... déboussolée." elle agita ses doigts l'invitant à la rejoindre "Tu veux bien dormir avec moi, ce soir ?" osa-t-elle lui demander.
Cela semblait important pour elle. Dormir avec quelqu'un, ça lui était déjà arrivé, plus d'une fois d'ailleurs, mais elle en avait jamais éprouvé le besoin. Une simple suite logique jusqu'à présent. Ce soir, elle voulait pouvoir s'allonger à ses côtés, veiller sur lui... Encore une fois, elle se sentit terriblement idiote.
"Tu peux pas savoir à quel point je me sens bête depuis qu'on se voit." avoua-t-elle puis elle remarqua la tasse vide, ce qui la fit sourire "T'étais pas obligé d'aller jusque là pour me faire plaisir, je me serais contenter d'une moitié de tasse ~" plaisanta-t-elle se détendant quelque peu...
Après ce qu'ils venaient de vivre, une soirée affectueuse ne leur ferait pas de mal ~
Le géant se pinça un rien les lèvres. Bon. Bon bon bon. Pour un silence, c'était... C'était un silence. Un silence gênant, même. Le regard de côté, tout gêné, il balayait de son œil unique des éléments, par endroit. Les nuages, qui se rapprochaient enfin, gris et lourds d'orage. Les petits chenipottes qui boulottaient avidement les feuilles d'une plante en espérant pouvoir fuir avant de se faire pincer par la patrouille du café, Perceval qui semblait blême en essayant de remettre les paramétrages de la machine à café sur des valeurs adéquates.. Finalement, le géant se sentit terriblement mal. Oooh, ce silence était mauvais. Clairement mauvais. Il ne le sentait pas aussi bien que celui de tout à l'heure, et cela noua immédiatement son ventre de barbelés d'anxiété !
Bordel de merde il en était sûr. Il en état SÛR ! Il n'aurait JAMAIS dû déballer des trucs pareils de but en blanc ! Si ça se trouve, d'ici deux jours, il se remémorerait cette sensation et se dirait 'Ah, c'était donc une simple commotion hein !?'. Et là, il venait de faire se taire son amie ! Alors, oui, il avait vu les jambes fines de son amante balancer ses petits pieds avec ces airs d'enfants sur une balançoire, mais pour autant, le silence restait lourd à porter, si bien que chaque seconde lui donnait l'impression de vieillir d'une nouvelle année !
Était-ce son absence de jugement sur le café qui l'avait mise en rogne ? Ou belle et bien ses révélations à la nature assez douteuse ? Difficile à dire. Impossible pour lui de savoir ce qui traversait la tête de son amie et amante, alors qu'il sentait que son cœur se chargeait de choses à dire. Un barrage, prêt à céder, prêt à laisser couler absolument n'importe quoi pour lui faire comprendre que ce n'était rien, des pensées comme cela, des idées, des divagations, la fièvre espagnole, la fatigue. Tout. Tout, n'importe quoi et son contraire, si ça pouvait éviter qu'elle ne fuit !
Ouvrant la bouche, il se tut aussitôt. Leurs regards se croisèrent... et il vit alors cela. Il vit alors cette sincérité dans les yeux de la beauté et toute sa gêne, alors qu'elle soufflait avec une voix d'une douceur à vous en attendrir le pire des truands. Elle.. elle aussi ? Tous deux ressentaient donc ces choses ? Ces espèces de vagues de chaleur diffuse qui venait lentement embaumer leurs corps et les rendre si... Si différents de leurs habituels tempéraments de feu ? Un frisson escalada sa colonne vertébrale en prenant soin de lui hérisser toute la peau au passage. Nerveux, mais heureux, il hocha la tête, un peu rapidement, avant de rétorquer
« Je. Oui. Oui, bien sûr ! Je... Je pense qu'il va me falloir bien un jour... ou deux, même. Pour bien me remettre. Alors si tu acceptes de rester, je... ce serait vraiment top. Merci. »
Son cœur sembla enfin soulagé. Enfin, il reprenait un rythme plus lent, plus plaisant, plus mélodieux, battant le rythme de son amour pour cette femme si attachante. Soupirant donc suavement, tendrement, le géant essaya de se relever péniblement en rigolant aux propos de son amie. Ses traits d'humour étaient toujours d'une précision délectable ! Il ne pu que répondre à son tour, en finissant par lui souffler avec une malice profonde
« Un goût si unique, j'avais besoin de tout boire. C'est claiiirement pas tous les jours que je peux boire quelque chose du genre. J'crois bien que c'était une première, même ♥ »
Sa manière de l'embêter, pleine de sous-entendus et de sens cachés faits pour la faire vriller. Rigolant délicatement donc, il caressa le visage de son amie devant lui, contemplant dans le creux de sa main cette petite joue fraîche teintée de rose, se réchauffant par moment. Quand il se pencha sur elle, ce fut pour poser un baiser sur son front. Un baiser qui sembla diffuser tout un tas de chaud contre le crâne de la jeune noble, avant que le titan ne lui réponde, amoureusement
« Alors, essaye de rester calme quand je te demande ça : Tu m'aides à me mettre au lit ? »
Un sourire en coin trahissait là toute sa malice. Définitivement, il essayait à son tour de la détendre à l'aide de petites piques taquines, après qu'elle ait su l'aider lui à souffler, à respirer... et à se détendre. Cette épopée fut courte, bien plus courte que ne le voulait une aventure pour décimer un monstre... mais au fond, cette finalité lui allait. De la ceinture de son ancienne élève précautionneusement rangée dans un tiroir du café, il prendrait les mesures adéquates plus tard. Car ce soir... ce soir, il pensait à sa santé. Pour une fois.
Peut être était-ce qu'une divagation dû à leur journée forte en émotion ? Peut être que ça finirait par leur passer, comme un petit rhum envahissant ? Tant pis, ils étaient lancés, et puis c'était tout de même deux adultes indépendants, ils sauraient gérés en conséquence... On l'espère. Donc les voilà, à nu, cette fois d'une manière bien différente de leurs habitudes, leurs sentiments déballés, leurs êtres rassurés. Alhéna n'avait jamais autant sourit que ce jour et pourtant il avait mal débuté. Bien sûr, cette relation allait lui causer des ennuis et ce n'était pas la meilleure idée qu'elle pouvait avoir, mais là, pour une fois, elle ne faisait pas une bêtise pour énerver ou surprendre. Cette fois, elle la faisait car c'était ce qui la rendait heureuse. L'héritière aurait tout le temps de réfléchir à tout ces désagréments, pour l'heure, elle ne pensait qu'à son barman.
Plusieurs jours ? Ensemble ? Ils allaient se supporter ? Jusqu'ici, pas grand monde la supportait, mise à part ses camarades de beuverie. De toute manière, il allait avoir besoin d'aide, alors bien sûr que la rosée serait à ses côtés. Tant qu'il le voudrait, elle le serait.
"J'accepte. Mais en échange, tu me devras autant de jour où tu t'occupes de moi ~" elle rit à sa demande, s'imaginant déjà lui réclamant des demandes amusantes et un brin indécentes "Marché conclu ? "
Au moins, ils n'avaient pas perdu leur dynamique. Taquineries, blagues foireuses et autres jeux de mots, Alhéna était soulagée que leur complicité brillait toujours autant. Une complicité qu'elle chérissait. Elle l'aida avec sa main à se redresser. Ses remarques sur le goût de son café la fit pouffer de rire, toujours à refuser d'admettre qu'il était infecte. C'était presque... mignon.
"Que veux-tu, c'est le résultat d'années d'opulences au manoir familiale ~" ajouta-t-elle pour se donner tout de même une excuse.
En tout cas, elle avait fait l'effort de lui préparer un café, c'était un exploit. Personne ne lui avait demandé de lui préparer quelque chose à ingérer, il fallait être fou pour ça. Son geste si doux, fit fondre ses dernières barrières mentales qui étaient encore hostiles à leurs niaiseries. Profitant de ce contact, qui avait maintenant un nouveau sens, la noble vint lui voler un baiser, déposant un court instant ses lèvres contre les siennes, sur la pointe des pieds pour pouvoir l'atteindre. Une envie qui la démangeait depuis un petit moment pour être honnête. Rester calme ? Pourquoi ? La fin de sa réplique lui donna la réponse. Bien sûr, elle aurait voulu exploser de joie et le taquiner sur sa dépendance à sa personne, mais elle préféra opter par une autre réplique, peut être plus efficace.
"Et toi, j'espère que tu sauras rester calme quand je me coucherais à tes côtés, dans ton lit, avec ta chemise... Je vais prendre soin de toi mon grand et tu devras rester sage ~" son regard brillait d'une excitation candide à l'idée de l'aider à se mettre au lit.
La voilà bien motivée. Alhéna tenait son bras valide, essayant de soutenir son poids lorsqu'il avançait, surtout dans les escaliers. C'était tout de même étrange de soutenir un colosse comme lui. Sa stature était si impressionnante, alors qu'elle était si frêle, vierge de tout combats ou conflits. En arrivant devant sa chambre, elle s'arrêta, avant de l'observer.
"Tu veux aller te laver ? Fin... J'ai déjà nettoyé rapidement ma peau, mais si tu veux on peut... se doucher ensemble ? Tu vas avoir besoin d'aide de toute manière alors..." essaya-t-elle de justifier son envie. "Et puis, n'oublies pas que je partage ta couche ce soir, alors il faut être propre ~"
L'un comme l'autre avaient sur eux des vêtements, aucune paire de menottes, et pourtant jamais ils n'avaient été aussi nus et vulnérables que maintenant. Leurs esprits étaient tout simplement pleinement ouverts, leurs sentiments étalés et révélés à l'autre dans une démonstration de confiance qui était d'une simplicité et d'une beauté absolument divines. Enviable, même. Sa proposition, bien que masquée dans une taquinerie, sembla plaire à la jeune femme. Il n'avait aucune idée de comment plusieurs jours avec une fille incapable de faire chauffer de l'eau allaient se passer, mais il s'en foutait. C'était des jours, avec elle. Et ça, c'était tout ce qu'il souhaitait. Malgré la réponse malicieuse de la jeune femme, il lui sourit avec un air radieux, taquin
« Avec grand plaisir~ »
Dans tous les cas, si elle avait eut besoin de quoi que ce soit, il se serait occupée d'elle. Jamais il n'aurait pu laisser cette femme de côté, même si il essayait. Alhéna était bien trop importante pour Yorick. Beaucoup trop importante même. Doucement, il caressa la main de la jeune femme, venant embrasser le front de celle-ci alors qu'elle se décidait à se vanter de ses compétences uniques en tant que barmaid. Et une fois de plus, uniques elles étaient, ces compétences. Pas spécialement bonnes, pas du tout même, mais uniques, clairement ♪
La noble parvint à arracher un rire à son compagnon, tandis qu'il montait les marches avec un soupir un rien pénible. C'était assez étrange de sentir Alhéna à côté de lui, à essayer de le soutenir. Pour dire la vérité, il ne savait pas trop si elle le soutenait, ou si elle servait juste de présence pour le rassurer. Elle lui semblait si petite à coté de lui. Si menue, alors qu'il était si grand et colossal à côté... Sa main restait pour autant sur le bras de la jeune femme, sentant le contact de cette épaule contre lui qui semblait le contaminer de sa chaleur plaisante. Dans une chemise, dans sa chemise, elle avait un charme ravageur
La malice de la jeune femme se mise alors à relancer des taquineries et autres piques pour l'embêter. Dans un sourire radieux, amusé par une telle attaque, le géant se contenta de rétorquer, avec un soupir suave
« Ooh, je doute pouvoir bouger énormément. Sois douce, avec moi, s'il te plais ♥ »
Un rire malicieux s'échappa alors d'entre ses dents, affichant son plus beau sourire. Il avait l'air d'aimer l'embêter, après tout ! Mais elle avait raison sur une chose : il n'était pas propre. Après le conflit contre Wendy, il avait juste fait ses soins, soigné ses pokémons, et filé. Si bien que maintenant, il avait de la cendre sur lui par endroit, son corps devait sentir le mâle après le sport... et cette idée le fit grimacer. Secouant la tête, ils finirent par arriver dans cette chambre, découverte plus tôt par la jeune fille... Et le colosse saisit un tabouret. Tabouret qu'il vint amener dans la salle de bain, montrant une douche, italienne d'ailleurs. Un petit caprice qu'il s'était autorisé ! Posant le taboouret dans celle-ci, il fit une moue légèrement nerveuse
« Juste... Je. Je pense m'asseoir, ça ira ? »
Cette faiblesse semblait le mettre mal à l'aise. C'était bien l'une des très rares fois où il se permettait de révéler une telle vulnérabilité ! Il craignait non pas les moqueries, mais qu'elle ait à gérer un loup solitaire incapable de s'occuper pleinement de lui. Apparemment, il s'en voulait aisément d'être un poids, lui qui savait toujours se débrouiller, indépendant ! Délicatement, il vint se tourner vers elle, essayant de se défaire de son haut, malgré des mouvements terriblement lents. Son bras devait véritablement lui faire mal... Et pour tout dire, il craignait des réactions quand elle verrait les autres bleues et marques sur son corps. Définitivement, il n'avait pas prit soin de lui, dernièrement.
Bien sûr, avec son poids plume, elle ne portait pas grand-chose, pourtant elle essayait, mais que voulez-vous, la nature l’avait déjà bien doté, elle ne pouvait pas avoir des jets de dés parfaits dans tout les domaines. Bien qu’il pèse son poids le bougre, elle le tenait, essayant de le soutenir comme elle le pouvait dans ces escaliers bien plus dur à monter ainsi. Alhéna aurait été ennuyée et n’aurait sans doute pas fait un dixième de ce qu’elle faisait pour lui actuellement, pour quelqu’un d’autre, mais que voulez-vous, Yorick avait un sourire qui contrôlait son humeur. Le voir rire ainsi emplit son cœur d’une joie profonde. Serrant son bras et maintenant son dos, la jeune femme grimpa marche après marche. C’était idiot, mais elle se disait que si ils arrivaient à se supporter et à s’entre-aider, malgré leurs caractères, malgré leurs états physique et mental, ils pourraient tout traverser, non ? Une fois qu’ils arrivèrent à l’étage, en un seul morceau, elle ne put se retenir de rire à sa réplique. C’était surement son sens de la répartie qui lui plaisait le plus, au-delà de son physique forgé par son expérience et de son charisme naturel.
"Toute la douceur que je puisse t’offrir tu l’auras ~" conclue-t-elle cette petite plaisanterie qui leur correspondait bien, pleine de sous-entendus.
En entrant dans la chambre, cette fois, elle pu regarder ce lit qui trônait dans la pièce, fièrement. Elle n’avait plus à détourner le regard. Bien sûr, leur relation n’avait rien d’officiel, mais ce début de clarté entre eux lui convenait. Satisfaite, elle le suivit dans sa salle de bain, se disant que c’était un homme de goût. De toute manière, pour apprécier un être comme Alhéna, il fallait forcément être un homme de goût ~
La gêne du géant était palpable. Un être aussi indépendant devait forcément vivre sa situation avec honte. Sans doute qu’à sa place, elle serait morte sous l'embarra… bien que contente qu’il aurait une bonne excuse d’être aussi proche d’elle ~
"Oui, oui, assis-toi.”
Elle ne savait pas comment le rassurer avec de simples mots. Yorick n’avait pas à culpabiliser, plus maintenant. Même si la journée avait été éprouvante, elle avait gagné tellement à être venue le chercher. Aucun regrets. Oui, c’était sûr, qu’il y avait mieux comme soirée en tête à tête, mais cela consolidait leur relation, non ? Dans sa situation, sans doute qu’elle apprécierait qu’on dédramatise.
“Tu sais… tout ceci m’entraînera pour tes vieux jours ~" elle lui lança un sourire malicieux "Après, sois rassuré, je te paierais une superbe aide-soignante ~" ajouta-t-elle poursuivant leur petit jeu éternel.
En le voyant peiner à retirer son haut, l’héritière vint à sa rescousse, lui retirant tendrement. Pour lui éviter d’exprimer son besoin d’aide, la rosée décida d’entreprendre la suite sans attendre son avis. Une fois le haut retiré, elle s’accroupit, défaisant son pantalon, découvrant par ce dés-habillement l’étendue des dégâts. Tout ces bleus, ces hématomes et ces plaies… C’était si inquiétant de savoir qu’il avait sérieusement envisagé un combat dans un pareil état. Alhéna sentit ses épaules se charger à nouveau d’un poids bien trop lourd pour elle. Tout en le déchaussant, la noble leva le regard vers lui, les yeux emplit de doutes. "Jure-moi Yorick que tu ne te mettras plus en danger… Je ne pourrais pas considérer ce qu’il s’est passé comme une erreur, si tu ne me le promets pas." sincère, elle le fixa quelques secondes avant de se redresser ayant fini sa tâche.
Debout face à lui, elle observa son corps. Elle qui d’habitude prenant un plaisir non dissimuler à le détailler, là son cœur en était serré, dans un étau angoissant. Pendant qu’il s’installait sur son tabouret, l’héritière déboutonna un à un les boutons de sa chemise blanche dévoilant son corps nu. Les voilà prêts pour leur première douche ensemble… un sacré souvenir. La lèvre pincée, elle se posa derrière lui, attrapant le pommeau de douche, puis de sa main libre, elle libéra sa chevelure grisonnante, passant le jet d’eau chaude dessus. C’était tout de même agréable… calme. Un calme qui commençait à lui plaire. Silencieuse, bien trop préoccupée par ses inquiétudes, Alhéna s’occupa de nettoyer ses cheveux, massant tendrement son cuir chevelu. Tout ceci était si nouveau… si angoissant. Toujours sa crainte de ne pas être à la hauteur ou de décevoir…
"Yorick… c’est quoi ta plus grande crainte ? Ce qui t’angoisse le plus ?" demanda-t-elle maladroitement.
Son corps frissonnait à chaque contact contre sa peau, étant toujours aussi sensible à son approche… Cette douche avait une étrange saveur. Eux qui étaient si sulfureux, les voici entièrement nus et pourtant cette douche ne se transformait pas en exutoire torride. ~
Demander de l'aide dans ce genre de situation mettait le colosse plutôt mal à l'aise. Imaginez : l'être le plus libre et dynamique de l'univers, incapable de tenir en place, contraint de demander de l'aide pour un truc aussi simple que de se laver. Ce n'était pas humiliant ou gênant, non. C'était pire : c'était angoissant. Toute sa liberté de mouvement et sa capacité à faire des choses dépendait d'une personne, et ce n'était pas lui. Alhéna avait toute la confiance du géant, bien évidemment. Mais comprenez que passer de l'indépendance la plus totale au besoin d'être épaulé pour des choses basique, c'était un sacré coup à prendre.
Grâce à l'aide de la jeune femme, il parvint à se défaire de ses vêtements. Le simple fait que le tissu coulait sur sa peau suffisait à lui faire mal au bras, montrant bien combien le bleu devait avoir dévoré tout son bras. Soupirant péniblement durant le processus, un souffle de soulagement lui échappa une fois pleinement débarrassé de ce dernier. Il pu fermer les yeux, un instant... Et tranquillement se mettre à nu. Alors que l'angoisse était toujours présente, celle-ci disparue sitôt que son amie prononça quelques mots. Ses vieux jours.. ?
Une blague. Une boutade. Bien sûr. Mais l'idée de passer le restant de ses jours avec elle sembla déclencher quelque chose chez lui. Son cœur se mit à battre la chamade, avant qu'il ne sourit, doucement. Un sourire un rien tordu par la gêne, mais qui lui permit de tenter de se détendre un instant, pouffant un rien en laissant son visage se teinter de rose, bien malgré lui !
« Ha. Haha ! Je. J'compte sur toi hein~ »
Un comeback bien mauvais sur la phrase de la jeune femme. Et avec cette réaction qu'il avait... définitivement, il y avait une part de rêve sincère dans la plaisanterie de son amie. Pour dire toute la vérité, il ne se serait pas déplu, à se réveiller avec elle à côté de lui, le matin... Secouant la tête, assez discrètement bien que cela puisse se voir, il vint s'installer, nu, dans la douche. Intérieurement, il croisait les doigts pour ne pas que soit remarquée tant cette gêne que cet éclat de bonheur dans son œil cyan. Au plus profond de lui, bien que la situation était un brin déroutante... il se sentait comblé par la simple présence de cette femme à ses côtés, dont la simple présence semblait suffire à dissiper toute négativité, rage ou tristesse qui pourrait l'animer.
Assit sur le tabouret, les jambe écartées pour faciliter la tache à venir à son amie, il appuya ses coudes sur ses cuisses, proche des genoux, pour laisser accès à tout son corps et ne pas rester trop droit. Il avait mal partout... Ainsi dévêtu, on voyait l'intégralité des marques sur son corps. Des bleus, éraflures, signe d'une très mauvaise chute... Ou résultant de l'impact qui avait dû lui faire ce truc au visage. Difficile à dire, mais il ne fit aucune remarque... Et se contenta de dodeliner du crâne, lourdement
« … Je. Je suis comme ça... mais je te promets que je... que je serai plus prudent, à l'avenir. »
Le colosse ne savait quoi lui dire de plus. Après tout, il savait qu'il continuerai de prendre des risques dans sa vie. Mais peut-être parviendrait-il à en prendre... moins ? Ou simplement à être lucide. Assez lucide pour voir quand ses membres sont en mauvais état, quand son corps ne peut pas tenir, quand il doit se reposer... Secouant un rien la tête, il se tut pour profiter de l'eau. Un soupir de contentement lui échappa alors, tandis qu'il était à se régaler de cette eau chaude sur son dos, détendant ses muscles, soulageant son esprit. Voilà un moment... véritablement plaisant. Même la douleur dû au moindre passage de l'eau ou de la pression du jet lui semblait bénigne, sous la plaisante satiété d'être ainsi prit en charge par son amante.
Mais une nouvelle question arriva. Une question qui laissa le colosse... pensif. Le regard dans le vide, son visage fermé et calme, on sentit qu'il était ailleurs. Perdu dans ses pensées, plongeant dans les profondeurs de sa psyché pour essayer de saisir une réponse satisfaisante, il ne trouva rien. Rien qui ne brillait dans la boue, pouvant lui permettre de dévoiler un trésor de réponse. De longues minutes s'écoulèrent. Lourdes. Pesantes... Et enfin, il parvint à parler, d'une voix posé. Grave.
« … De m'ennuyer ? Son cœur rata un battement. Et enfin, il reprit la parole avec un calme profond Je suis terrifié à l'idée que vous, les jeunes, n'aient pas l'occasion de vivre autant que moi. En effet, cette idée le terrifiait. Quel gâchis ce serait, de perdre des gens si jeunes... Il reprit pourtant, en hochant lentement la tête Mais je pense vraiment que m'ennuyer... Me lever, un jour, et sans savoir, ni avoir rien à faire.. ? Non. Ça, je pourrais pas. »
Le titan avala alors sa salive. L'ennui. Le vide. Le néant. Se lever, et n'avoir aucune raison de le faire... c'était bien loin de ne pas se lever, alors que l'on était débordé. Non, cette idée de n'avoir plus rien pour occuper sa vie, ça le tuerait sûrement. Soupirant donc en fermant les yeux, le géant se rendit compte de sa situation. De comment il était. Un camé aux sensations, un accroc de l'éphémère... Et pourtant, dernièrement, il avait apprit à apprécier les choses plus permanentes. Les relations qui duraient, les aventures qui s'étendaient, les retrouvailles, les maisons bien ancrées dans le sol... Sa vie actuelle lui plaisait. Énormément. Et d'autant plus maintenant qu'elle était là. Enfin, relevant la tête, il se tourna pour observer la beauté nue à ses côtés. Si belle. Si splendide... Et face à elle, il lui demanda avec une tendresse profonde
« Tu continuerais de venir me voir ? Malgré que je tienne pas en place, que j'sois imprudent et une putain de tête de mule ? Parce que, Alhéna... il lui prit la main. Doucement. Son pouce passa sur les doigts fins de son amante, avant qu'il ne lui offre un sourire plein d'un amour sincère, le cœur semblant fondre tandis qu'il soufflait ces mots ...Tu me rappelles qu'il y a un lendemain. »
Réfléchir au delà de la journée. Cette capacité de projection, pourtant basique, était quelque chose que le géant n'avait jamais développé. Et maintenant, plus qu'un simple lendemain, il tentait de voir les choses sur la semaine, le mois, l'année. L'avenir. Tenter de faire des choses pour qu'il puisse en faire d'autres ensuite, et ne pas simplement disparaître un jour, sans rien derrière lui. Non, il refusait une telle finalité. Maintenant, il construisait, partageait, enseignait, développait. Tout dans son comportement montrait cet épatant changement, et cette volonté de construire quelque chose de plus durable. Et, si elle l'acceptait... il construirait avec grand plaisir aux côtés de la noble, qui l'aidait aujourd'hui !
Bien sûr qu'elle ressentit sa gêne. Par curiosité, elle pencha légèrement la tête, essayant d'observer son visage et surtout ses joues roses ~ Comprenant tout de suite ce qui l'avait mit dans cet embarras, l'héritière se mit à son tour à rougir, prenant le sens de sa plaisanterie en pleine face. Rester à ses côtés jusqu'à ses vieux jours... L'idée ne lui déplaisait pas. Loin de là. Agitée derrière le dos du colosse, Alhéna se demandait si c'était une bonne idée de se projeter aussi loin. Sa vie n'était organisée que par des instants, des morceaux, qu'elle assemblait sans réel but. Prédire la semaine qui arrive ou même le lendemain, était un exercice qui la rendait nerveuse. Maintenant qu'ils étaient... qu'ils étaient quoi d'ailleurs ? Amants ? Non, ça ils l'étaient bien avant leurs aveux et le mettre à égalité avec les autres ne lui convenait pas. Pensive, elle attrapa le savon du colosse, commençant à nettoyer ses cheveux avec une attention toute particulière.
Le cœur pressé, elle attendait sa promesse. Au fond, elle espérait vraiment qu'il accepte de ne plus se mettre en danger, mais elle connaissait le loup, il ne pourrait pas lui faire une promesse qu'il ne tiendrait pas. Quelque part, c'était noble, mais d'un autre côté, cela lui laissait un fond d'inquiétude. Sans un mot, bien silencieuse, la Kalosienne prit un gant et avec un peu de savon, elle frotta son dos.
"D'accord..." fit-elle simplement.
C'était mieux que rien non ? Au moins, il ferait attention, enfin il essaierait. Cela devait lui convenir, pourtant, elle ne se sentait pas pleinement rassurée. Pour le coup, elle souhaitait pouvoir rester avec lui, pour dire, cela faisait quelques temps qu'elle envisageait de s'installer sur Ankora. Oui, cette île était affreuse... Justement. Ankora avait besoin d'une Alhéna pour organiser de somptueuses réceptions, pour apporter la filiale de sa famille et... Alhéna avait besoin de Yorick. Pensive, elle s'appliqua dans sa tâche, passant sa main contre sa peau, faisant bien attention à ces blessures. Tandis que sa peau reprenant sa couleur naturelle, nettoyée des cendres de son combat, la jeune femme essayait de s'imaginer vivre sur cette île. Un travail d'imagination particulièrement difficile, vu qu'elle avait passé une grande partie de son temps à détester l'endroit.
Tout en venant face à lui, glissant le gant contre son torse, elle l'écouta répondre à sa question. Tient ? L'ennui ? Cela l'intrigua, bien que finalement, c'était assez logique au vu de son caractère. Hochant maladroitement la tête, elle se disait que sur ce point, ils se ressemblaient assez... Pas pour les mêmes raisons, mais ils vivaient une vie frénétique pour éviter l'ennui. L'ennui la force à se retrouver face à tout ses regrets et surtout à ses angoisses. Lui aussi avait-il des regrets à fuir ? Préférant éviter le sujet, elle préférait que cette soirée se termine sur de belles notes, alors elle n'ajouta rien, glissant contre ses bras avec soin évitant les zones sensibles.
En voyant son regard tendre, Alhéna ne pu s'empêcher de rougir légèrement, peu habituée à ce qu'on la regarde ainsi... Déjà fébrile, elle sourit à sa question, le trouvant si adorable à cet instant. Bien sûr qu'elle comptait toujours venir le voir. Peut-être même plus qu'avant... enfin si il voulait bien. Sa tente allait lui paraître si austère à présent. Par contre, elle n'était pas prête pour la conclusion de sa tirade. Son visage vira au criard, alors que sa respiration s'accéléra subitement. Absolument pas préparée à une déclaration aussi... aussi... romantique. Le regard fuyant, elle finit par affronter le sien, essayant de garder son calme, bien que ce n'était pas gagné. Cette ambiance de confidence aurait leur peau. Sa main serra amoureusement la sienne, venant maladroitement glisser ses doigts entre les siens. Nerveuse, l'héritière n'avait plus aucune envie de cacher ses sentiments. Jusqu'ici, elle n'avait jamais autant ressentit le besoin de parler à cœur ouvert.
"Oui !" cette réponse était bien trop sincère, un oui franc, sans aucun doute derrière "Je n'ai jamais eu autant envie de voir quelqu'un Yorick... Je... Je crois que..." paniquée, elle semblait s'agiter, essayant de rassembler son courage "Je vais m'installer sur Ankora et... si tu le veux bien, enfin, si ça ne te dérange pas je pourrais... laisser quelques affaires chez toi." bien trop gênée par sa proposition, elle ressentit presque aussitôt le besoin de se justifier "Juste pour éviter d'être sans rien comme ce soir... enfin... tu vois ?"
Pour chasser son stress, elle s’accroupit, frottant maladroitement ses jambes les lavant à leur tour. Sans doute que c'était un peu précipité, ou un peu trop envahissant... Alhéna se disait qu'elle en demandait peut être trop. Lui qui était si indépendant, accepterait-il de faire un peu de place pour elle ? Et puis, elle pouvait aussi apporter ses affaires à chaque fois, cela éviterait de faire des demandes aussi cavalières.
Une fois son amant propre, elle eu un léger sourire, satisfaite de le voir ainsi. En oubliant ses plaies, elle le préférait ainsi ~ Attrapant le pommeau, elle vint le rincer, profitant aussi du jet d'eau sur son corps. C'était si agréable... Puis, elle rangea ce qu'elle avait utilisé durant leur douche avant de prendre une serviette, s'enveloppant dedans. Une fois fait, elle en attrapa une deuxième, la posant sur les épaules du géant. Tout en prenant le temps de correctement se sécher, elle lui lança :
"Alors... prêt à rejoindre le lit ?" elle lui lança un grand sourire radieux.
Bien qu'elle soit exténuée, c'était la perspective de pouvoir s'allonger à ses côtés qu'il lui faisait autant plaisir. Leur première nuit avait été après une séance de baise intense, une nuit d'inconscience, alors que celle-ci... Pressée, la serviette rangée, elle l'aida à se relever, déposant un court baiser contre sa joue au passage, avant de l'entraîner dans la chambre. La fougue de la jeunesse que voulez-vous ~
"Dis... J'espère que tu me supporteras. Je veux dire que... on m'a toujours dit que j'étais insupportable ou difficile à vivre alors... ça m'inquiète." elle se frotta la joue avec son index, un petit tic nerveux "Tu es vraiment la dernière personne que je voudrais... insupporter."
Inquiète, elle s'assit sur le lit, l'observant sous sa frange droite. Nue, ses courbes voluptueuses à sa disposition, Alhéna l'attendait. Puis, avec une voix fluette, la jeune femme ajouta :
Le cœur du géant n'avait jamais été aussi léger. En cet instant, la femme à ses côtés éveillait en lui tout le bonheur du monde. Cette paix qu'il ressentait était une drogue à laquelle il se voyait bien devenir accroc. Tout ce calme, toute cette sérénité... Tout était plaisant avec elle. Absolument parfait. Et il se sentait absolument aux anges avec Alhéna près de lui. Elle qui venait de prendre si soin de lui, nettoyant chaque plaie, chaque éraflure, chaque marque sur son corps. Il se sentait propre, à l'aise... Même si une pointe d'inquiétude l'animait après ses propos. Il ne voulait pas la mettre mal à l'aise, ni la repousser avec des propos qui s'avançaient trop... et elle y répondit positivement.
Ses aveux, aux allures d'avances, avaient été non seulement acceptées, mais aussi appréciées par la jeune noble ! Dans sa voix, dans son regard, il avait vu tout cet enthousiasme. Toute cette passion. Tout ce bonheur. Alhéna semblait absolument ravie de ce que lui avait dit le géant. Et avec le cœur léger, battant à tout rompre, ce dernier lui répondit par un sourire plus enjoué que jamais. Les mots de la beauté aux cheveux bonbons semblèrent atteindre jusqu'aux tréfonds de son âme, le laissant lui offrir un nouveau sourire plein d'amour et de contentement, extatique
« Bien sûr. Bien sûr ! Je. Je m'en voudrais que tu sois à nouveau démunie comme ce soir ♥ »
Mensonge. La voir dans l'une de ses chemises était l'une des meilleures choses qui lui soient arrivées sur Ankora. Le cœur battant à tout rompre, il finit par serrer la main de la beauté, leurs phalanges liées entres elles le laissant rêveur, contemplatif... Ce moment était absolument parfait. Et plus que rester graver à jamais dans sa mémoire, il sentait que c'était le départ de quelque chose de nouveau. De quelque chose qu'il n'avait encore jamais expérimenté ou ressenti.
La joie d'avoir son amante à ses côtés, aussi passionnée et heureuse que lui, malgré une situation qui fut si difficile à gérer, c'était pour lui le signe que tout se passerait au mieux, avec elle. Les journées seraient moins longues, et il souhaiterait pourtant qu'elles durent une éternité. Tout son corps embrumé par cette chaleur douce, traduisant son pur bonheur, il finit par se lever, finissant enfin propre et séché grâce aux bons soins de sa compagne. Il était l'heure de s'allonger, en effet ! Suivant son amante jusqu’au lit, il se mit à se remémorer leur première nuit... Et frissonna fort.
Comme leur relation avait évolué, bon sang ! Passer de compagnons de sexe, à véritables confidents tant de lubie que de passion puis à ce qu'ils avaient aujourd'hui... Une belle histoire. Une magnifique histoire même, qui le laissait léviter sur un petit nuage ! Et c'est donc avec ce visage illustrant tout son bonheur d'être ici qu'il finit par rejoindre la chambre. Mais leur moment d'aveux n'était pas terminés. Car Alhéna reprit la parole, avec des propos qui laissèrent le borgne tant pensif que fasciné.
Elle était considérée insupportable ? Intéressant. Il ne voyait pas trop d'où cela pouvait venir, pour dire la vérité. Il s'agissait juste de mœurs différentes, couplées à une personnalité explosive et à cette pointe d'arrogance noble. Un rendu surprenant, mais loin d'être insurmontable ! C'est pourquoi, dans un sourire, le colosse lui lança un regard, muet, jusqu'à ce qu'elle aille au lit. Assise, nue, elle l'invita à la rejoindre... Et bien évidemment, il ne fit pas prier. Ce ne fut qu'une fois dans le lit avec elle, allongé, qu'il prit la parole, pour des mots issus du fond de son cœur
« Te supporter ? Arrête. Je ne parviens plus à voir une journée sans toi~ »
Et enfin, sa main passa sur le visage de la beauté. Définitivement, ses mots étaient une taquinerie, comme le voulait leur jeu habituel. Mais dans ces propos, on sentait toute cette sincérité qui émanait de lui. Toute cette envie de faire sentir à Alhéna qu'elle était en effet plus que bienvenue. Et que ce qui se construisait entre eux, actuellement, était bien au delà d'un simple pincement de caractère qui pouvait avoir lieu entre leurs deux personnalités explosives. Non. Ce qu'ils construisaient, en ce moment, c'était bien au delà de tout ceci. C'était pur. Intense... Profond. Et Yorick ne fit qu'approfondir cela en venant alors embrasser son amante, délicatement. Ses lèvres contres les siennes, en une chaste embrassade, il laissa sa langue chercher sa jumelle, pour les nouer un instant. Une sorte de façon un peu plus tactile et romantique de nouer leur liaison. Un baiser qui se voulait être une promesse, d'un quelque chose qu'il ne parvenait à définir, mais qu'il ne voyait pas ne pas exister. Un instant qui nouait tout ce qu'ils étaient, et pourraient être à l'avenir. Un baiser, qui marquait le début d'un bel avenir.
Allongée, enveloppée dans les draps du géant, la rosée, se sentit si bien. Cette nuit, elle ne partagerait pas la couche de n'importe qui, mais celle de l'élu de son cœur. Un bonheur nouveau, qu'elle dégustait avec une avidité non dissimulée et visiblement, lui aussi trouvait cet instant plaisant. Il souriait à s'en décrocher la mâchoire et son œil si pétillant qui la fixait avec un amour contagieux. Il n'y avait pas à dire, être aimé en retour était une des meilleures sensations qu'elle avait connu jusqu'ici. Elle qui avait toujours vu les relations comme des consommables remplaçables, se retrouvait prise dans un délicieux piège tendu par inadvertance par son amant... Une histoire assez étrange, qui avait commencé autour d'un jeu de boisson et qui se terminait par une petite idylle. La voilà à espérait que leur entente perdure dans le temps.
Le voir la rejoindre dans le lit l'emplit d'un grand plaisir coupable, les joues toujours un peu roses après toutes leurs révélations. Amusant comment tout peut évoluer et avancer à une si grande vitesse... il y a encore quelques heures, ils étaient des amants et maintenant... Ils étaient dans quelque chose de bien plus fort. Son affirmation si sincère la fit littéralement imploser, le cœur battant à tout rompre, le visage écarlate et son petit regard gêné fuyant. Il n'y avait bien que lui pour la mettre dans un état pareil. Contre son corps, elle profita de ce baiser d'une tendresse folle, pour se rapprocher du colosse, la noble pressa sa poitrine contre son torse, ses jambes venant se mêler doucement aux siennes. Cette embrasse aussi romantique qu'intense, scella la fin de leurs sentiments cachés, ouvrant un passage inédit de leur vie. Alhéna n'hésita à pas une seule seconde à venir chercher sa langue, les unissant dans un langoureux baiser. Sa peau se hérissa, malgré qu'elle connaissait très bien ce contact, alors qu'elle se laissait tout simplement aller à cet instant de pur félicité.
Bien sûr, elle ne souhaitait pas s'arrêter à ce baiser, bien que magique, et malheureusement au vu des blessures du barman, ils ne pouvaient pas se lancer dans une partie de jambes en l'air effrénée. Mais... ses blessures ne l'empêchaient pas de prendre du plaisir, non ? Et puis... il le méritait n'est-ce pas ? Ses mains se posèrent contre ses épaules, avant de le pousser tendrement contre le lit. Un sourire malicieux au visage, la jeune femme passa au dessus de son corps, avant de reculer son visage, coupant leur merveilleuse embrassade. Le surplombant malgré son frêle corps, elle lui sourit. Une de ses mains passa le long de son cou, descendant dangereusement contre son ventre, indiquant clairement ses intentions.
"Je crois que... j'ai envie de te faire plaisir ce soir ~" lui avoua-t-elle le regard plongé dans le cyan de son œil.
Ses envies dévoilées, elle s'exécuta alors, déposant quelques baisers sur son cou, mordillant légèrement sa peau. Ce soir, il n'avait qu'à profiter ~ Quelle femme attentionnée cette Alhéna
"Je peux ? ~" bien sûr, elle n'attendit pas sa permission pour se glisser entre ses cuisses, finissant enfouie sous les draps.
Face à son sexe encore endormi, l'héritière passa à l'action, sa langue parcourant son bas ventre, pour finalement longer le long de sa verge, tandis que ses mains agrippaient l'intérieur de ses jambes les maintenant. Bien qu'ils démarraient une nouvelle dynamique, hors de question de se reposée sur ses acquis... Yorick ne serait pas un trophée à seulement exhiber, elle souhaitait que la flamme qui les animait ne s'éteigne sous aucun prétexte.
S'installer dans son lit n'avait jamais été si compliqué, mais au final, ce ne fut qu'une douleur passagère. Car rapidement, le mâle fut submergé par le plaisir de sentir une étreinte contre lui. L'étreinte si particulière et chaleureuse de son amante, qui le serrait dans ses bras fins tout en laissant une jambe monté un petit peu sur lui. Conquit par ce simple contact, il ne disait plus un seul mot, se contentant de garder contre lui le corps élégant de la noble qui, les joues roses, semblait aussi contente que lui d'être sous cette couette, à ses côtés. Quelque chose en eux était né à leur première rencontre, et avait grandit avec une vitesse exceptionnelle. Cette liaison, cette relation... était unique. Et pour autant, le loup solitaire aurait été incapable de la définir avec des mots. C'était tout, et à la fois différent de ce qui existait. C'était unique. C'était eux.
Alors que le baiser laissait au géant tout le luxe de se déconnecter du réel, la sensation exquise du corps de la beauté contre lui sembla muer en quelque chose d'autre. Sans trop s'en rendre compte, il sentit les mains de la beauté parcourir ses muscles pour doucement l'allonger sur le dos. C'était là un sacré mouvement, qu'il ne réalisa que lors que le baiser se stoppa. Elle était sur lui, bien qu'il ne sente à peine son poids plume malgré les blessures qui marquaient son corps. Clignant de l’œil à ce retournement de situation inattendu... il réalisa ce qu'elle voulait faire. Une attention toute particulière, bien digne d'eux, qui teinta très légèrement son visage d'un rose foncé. On ne lui avait que très rarement offert cela sans retour. Un tel don de soi, désintéressé... semblait le flatter énormément !
« Bien sûr que tu peux. »
Sa voix un rien serrée et le débit de ses paroles laissait comprendre qu'il était prit de court, tout gêné. Le cœur battant fort, chaque attention sur lui le laissait soupirer suavement, clore son œil à moitié alors qu'il se sentait petit à petit gagner en température. Une chaleur plaisante, délicieuse, qui venait alléger ses maux. Il se sentait bien, à l'aise, conquit, alors qu'il se redressait un rien sur les coudes. Il la voyait faire, l'observait avec un visage qui trahissait tant combien il était flatté qu'il était comblé ! Observant petit à petit son membre gâté de douces caresses de cette langue chaude et humide, sa voix laissait échapper des soupirs et souffles suaves, témoignant là de tout le plaisir qui grimpait en lui. Une pincée de minutes furent largement suffisantes pour laisser Alhéna constater le fruit de ses efforts, large, penché sur le côté sous son propre poids.
La tête lourde, le corps endolori, tout semblait pourtant moins pénible ainsi. Son corps était presque cotonneux, alors que la seule chose ferme de son être était sous la langue de la noble divine et taquine. Totalement conquit, Yorick ne pouvait rien faire d'autre que se laisser pleinement aller à ce traitement, avec grand plaisir, palpitant de plus belle. Si ce genre de caresses se prolongeaient, il ne lui faudrait pas longtemps pour prendre cette taille indécente qu'elle avait ne connaissait déjà que trop bien !
Pleine de passion pour son amant, la jeune femme voulait marquer cette soirée si spéciale, par une attention désintéressée. Attention, ce n'était pas un cadeau, car elle prenait beaucoup de plaisir à l'idée de faire du bien à cet être si spécial. Leur relation venait d'évoluer, dans quelque chose de plus ambiguë, quelque chose de plus intense... Nommer leur nouvelle dynamique ne l'intéressait pas, elle préférait aller à son rythme, tout ceci était si... nouveau. Une nouveauté qu'elle voulait savourer.
Entre ses cuisses, l'héritière sourit en voyant sa virilité gonfler sous son petit coup de langue. Il en avait donc envie ~ Parfait. Sa petite voix serré, et son visage rouge, lui donna envie d'approfondir cette petite expression si adorable. Le mettre dans tout ses états lui plaisait tellement.
"Tu es adorable..." un constat indéniable.
Le voir ainsi, lui donnait toujours envie le chérir, de s'occuper de son bien-être, c'était normal ? Elle qui pensait pouvoir être au dessus de toutes ces futilités. Pourtant, la voici entre ses cuisses, sans rien attendre en retour et surtout... elle avait fait du café pour quelqu'un.
Une de ses mains se glissa contre sa longueur, redressant ce membre bien trop lourd, puis, avec une gourmandise assumée, elle passa sa langue contre son gland, jouant avec cette zone si sensible. Le regard plongé dans le sien, Alhéna fit passer sa verge entre ses lèvres, englobant sa circonférence dans sa bouche. Déjà bien épais, elle prit son temps, descendant petit à petit le long de son pieu de chair. Arrivée à la moitié, l'héritière remonta subitement, entamant ainsi ses va et vient. Les doigts de sa main serraient sa cuisse, alors qu'elle accéléra ses mouvements, sa langue se pressant contre lui. Sa taille imposante l'impressionnait toujours autant, bien qu'elle ait déjà eu affaire à celle-ci, elle en était toujours aussi surprise. Avec la volonté d'accentuer cette fellation, la jeune femme l'enfonça un peu plus, ses lèvres finissant par frôler timidement sa base. Prenant quelques secondes pour s'habituer à cette présence bien trop imposante, voulant aussi qu'il profite de cette vision bien obscène, puis elle finit par remonter d'un coup sec, le sortant presque entièrement, avant de revenir à l'assaut.
Alhéna mettait beaucoup d'attention dans cette petite gâterie nocturne ~
Adorable. Voilà bien un mot que le géant n'aurait jamais cru voir accroché à sa personne ! Bien des choses le définissaient, tant dans sa bestialité que dans son comportement parfois erratique, ou ses penchants violents. Cette sauvagerie naturelle, cette sympathie innée, cet intérêt pour tout, rien... Des centaines de choses pouvaient venir pour définir Yorick, mais jamais, Ô grand jamais, adorable ne lui serait venu à l'esprit. Bien au contraire. Il pensait même que cela serait plutôt quelque chose qui n'effleurerait jamais son nom !
Le visage s'empourprant de plus belle, le borgne détourna un rien le regard pour ne pas laisser à son amante l'occasion de voir combien il était sensible et réceptif à ce traitement. Poussant des soupirs de plus en plus suave, le géant serra lentement le matelas sous lui. Ses doigts vinrent enserrer les draps, tirant sur ceux-ci alors qu'il laissa sa voix partir en de longs gémissements suave. Chauds... Puis il la fixa. À nouveau. Et quelle terrible erreur venait-il de commettre !
Entre ses jambes se déroulait un spectacle des plus obscènes. Le visage au trait fins de la divine Alhéna allait et venait en de petits coups de têtes, alors qu'elle savourait une moitié de lui pour le moment. Le membre du mâle palpitait déjà dans sa bouche, montrant comme une terrible et profonde gratitude à chaque fois qu'il sentait presser les lèvres de la belle contre sa colonne de chair. Chaque fois qu'il profitait d'une pression de cette langue insidieuse sur son gland. Tout dans ce qu'elle faisait avait déjà un effet conséquent sur lui, mais la suite...
Les lèvres de la noble vinrent rejoindre la base du géant. Un grognement puissant lui échappa alors, rauque, sonore. S'en suivit un gémissement alors qu'il prenait une bouffée d'air, pour ne pas étouffer sous ce trop-plein de sensations. Et cette vision. Cette vue sur ce joli minois entre ses jambes, qui venait avaler l'entièreté de son membre énorme... Putain, c'était beaucoup trop. Entre leur conversation, leurs aveux et ça... ça, ce traitement indécent. Se faire sucer n'était pas une chose rare, surtout avec une libido comme celle du titan, mais là. Là, c'était à des années lumières de tout ce qu'il avait connu. Plus qu'une simple sensation, il avait tout le poids et l'intensité des émotions qui venait déferler en lui à chaque mouvement ample de la tête de la beauté. Et c'était trop.
De la bave coulait de son membre, le long de ses bourses qui tressautaient à chaque palpitation intense du colosse. Ses jambes se mirent à trembler, malgré la pression des doigts de la beauté qui le gardait en place. Respirant de plus en plus fort, le géant laissait la beauté expérimenté des palpitations du mâle, bien trop violentes. Son membre était véritablement brûlant, réagissant avec une rare force à ce traitement nocturne. La beauté comprendrait alors vite, très vite, que Yorick n'était pas en position de force ce soir. Définitivement, il était tout, sauf en capacité de jouer au dominant. Il était à la merci de la beauté, et affligé d'une sensibilité hors normes, ce soir.
Il allait se consumer en quelques instants, malmené tant par des sensations exquises que par le spectacle obscène de son amante qui lui dévoilait ce talent pour prendre soin de lui. Et bon sang... bon sang, ce qu'elle le rendait dingue. Alhéna avait... tout simplement une connexion, un don avec lui. Unique. Parfait !
Sa définition d'adorable était peut-être erronée, mais voir cet homme à la carrure si impressionnante et au charisme sans faille, rougir face à cette frêle femme... oui, c'était adorable. Le voir ainsi éveillait une passion folle pour lui, une passion qui brûlait avec une ardeur ahurissante depuis leur première rencontre. Une ardeur qui ne cessait d'augmenter, les consumant peu à peu dans cette relation. Alhéna ne changerait rien à ce qu'il se jouait à Yarilo ce soir. Rien. Jamais, elle n'aurait espéré vivre quelque chose d'aussi intense avec quelqu'un. Et quel quelqu'un ! Yorick était adorablement parfait... Peut-être qu'elle l'idéalisait un peu trop ~
Amoureuse, ses lèvres englobant sa verge gonflée, la rosée ne s'était jamais sentie autant dans son élément. C'était bien ainsi qu'elle comptait lui montrer l’ampleur de ce qu'elle pouvait ressentir pour lui. Étrange ? Vous n'avez encore rien vu ~
Le prenant entièrement dans sa bouche, sa taille imposante l'empêchait de respirer convenablement... Sa salive se mélangea à son liquide pré-séminal, coulant naturellement le long de son membre, souillant ses cuisses rendant cette scène d'une obscénité folle. Appliquée, Alhéna pressa davantage sa langue contre sa peau, accentuant ses mouvements de va et vient, voulant qu'il sente chacun de ses passages. Sa main quitta sa cuisse, venant se glisser tendrement contre ses bourses si sensibles, et dans une envie de rendre l'instant bien plus sensuel, elle les massa amoureusement. Le sentir se crisper d'extase, le voir s'agiter contre les draps, les tirant, les serrant, Alhéna se sentit accomplie. Accomplie dans son besoin de le combler. C'était peut-être égoïste ou prétentieux, mais... elle voulait le marquer. Laisser une trace indélébile dans son esprit et dans ses chairs.
Passionnée, la Kalosienne le trouvait magnifique ainsi tordu de plaisir. Sa musculature si tendue, ses doigts si crispés, sa respiration si rapide... Le spectacle était magique. Une magie qui opérait si bien entre ses deux êtres hors normes.
Malheureusement, ce petit jeu avait une faille, elle se sentait terriblement excitée par ce qui se jouait sous son regard. Une excitation qui la rongeait. Doucement, sa deuxième main lâcha sa verge bien dressée, pour venir glisser le long de son corps, frissonnant à son propre contact. Alors qu'elle le suçait avidement, Alhéna entama d'intenses caresses contre ses lèvres intimes, lui arrachant quelques gémissements étouffés. Ses doigts frottaient son clitoris si sensible, la rendant un peu plus maladroite sur ses va et vient. Tremblante, elle l'observa d'un regard emplit de désir, un regard qui ne pouvait pas laisser indifférent...
C'était bon. Mais pas comme la dernière fois, non. C'était totalement différent. Plus que la sensation, le géant profitait de ce que l'on appelle le contexte. Une situation qui, étant totalement inhabituelle et parfaitement unique, créait un quelque chose d'intense, de passionné, rendant la luxure absolument unique et délicieuse. Chaque nouvelle fois avec elle était ainsi : unique. Puissante. Mémorable. Et en cet instant, c'était bien l'obscénité de son amante qui faisait vriller son esprit, révélant en lui ces attraits pour la luxure et la perversion !
Le visage de son amante était absolument indécent. Un tel amour et une telle gourmandise en ressortaient ! Ce minois fin et élégant, magnifique au possible, qui allait et venait le long de ce membre si large. La voir le dévorer, plaquer ses lèvres jusqu'à la base de sa virilité tendue à l'excès, pulsant brutalement... non, définitivement, Yorick ne pouvait pas rester stoïque à ce spectacle. Sa voix résonnait en de longs soupirs, gémissements, avant qu'il ne serre les draps plus fort encore. Peut-être trop.
Faisant presque sauter la couture de la housse, sa voix poussait des gémissements plus rauques encore, tirant sur cette note grave qui le laissait frissonner de plaisir, de fragilité... Un angle nouveau sous lequel la jeune femme découvrait son amant. Les expressions qu'il affichait étaient tant un mélange de fragilité et de honte que de plaisir et de satiété. Un véritable melting pot de réactions, de frissons, avant qu'il ne dodeline lourdement du crâne, avouant d'une voix presque inquiète
« Alhéna !... Je. J'vais... Peux pas.. ♥ »
Il allait venir, c'était sûr. Et il semblait dire qu'il était incapable de se retenir, le moindre de ses muscles étant soit endolori, soit engourdit. Incapable de retenir l'orgasme qui montait dans son membre, semblant le rendre un rien plus large à cette quantité de foutre indécente qui montait dans sa queue, il écoutait l'obscène mélodie de la noble. Son esprit vrillait, partait dans des limbes de luxure alors qu'il écoutait cette bouche saliver sur lui, et ces gémissements qu'elle étouffait en entamant de se caresser.
Ce soir, Yorick était à elle. Toute à elle, même, offert à l'envie et aux caresses de cette femme divine qui pourrait bien le faire craquer jusqu'à l'évanouir de fatigue ! Mais elle n'était pas si cruelle. N'est-ce pas ~ ?
ASHLING FOR 
