Quand bien même une des rangers vint empêcher la jeune dresseuse de foncer dans le tas, cela ne l'arrêtait pas, se débattant corps et âmes afin de tenter de faire plus de dégâts. Seul la colère domptait ses idéaux et malgré qu'elle aimait au plus profondément les pokemon, les siens demeuraient plus importants. Aloy ne lâcha pas l'affaire jusqu'à ce qu'enfin, son Caninos meurtrit put rejoindre ses bras. A cet instant et ce parmi le chaos tout autour, un soulagement si grand l'envahit, qu'elle en oublia tout. La blonde se sentit tomber contre la professionnelle en rouge, se rattrapant alors à la paroi de leur zone de défense, tout en s'écartant de celle qui l'avait aidé bienveillamment.
" Me... Merci. "
A bout de souffle, la demoiselle se laissa glisser le long du mur pour se poser à terre avec le chien blessé tout contre elle. Cette dernière sentait le cœur de la boule de poils dans tout ses états. Entre temps et sans même le voir, quasiment tout les rongeurs violets prirent la poudre de l'escampette. Les alliés étaient plus libres de leurs mouvements, prêt même à se défendre à nouveau, en partie grâce à l'intervention de Mango. Cette souris fraichement capturée qui était très indépendante. Elle méritait même un dresseur à sa hauteur, que manifestement la future exploratrice n'était pas. Dans tout les cas, la Dedenne avait agit en ange gardien, comme elle aimait le faire.
" On... On a gagné ? "
Lâcha t elle en réalisant que les créatures alliées se permettaient de quitter le cercle de défense pour retourner prêt de leurs biens, tandis que d'autres exprimaient des cris de joie. Aloy posa la main sur son cœur, tentant de retrouver ses esprits. Il y avait pas mal de sang par ci par là, mais aussi des tâches violettes qui vaudraient mieux éviter, instinctivement... Tandis qu'elle essayait de récupérer le plus de force possible pour un retour debout, toute sa bande vint la rejoindre pour un gros câlin collectif. Visiblement tous très marqués par cette aventure avec plus ou moins quelques petits traumatismes qui partiront avec le temps, de se reposer et de se remettre de ses émotions. La civile la première qui plus est.
" Euh, si, si. Quelqu'un peut aider mon Warrior ? Je n'ai rien sur moi pour sa blessure.. "
Ajouta t elle quand elle compris le sens de la question entendu. Peut être s'était il déjà soigné avec l'aurore, mais tout était passé si vite, qu'Aloy n'était plus sure de rien. Elle n'était pas en état de quoi que se soit. D'abord respirer, inspirer et voir après.
Juste quand Darell commençait à perdre espoir, les rongeurs se mirent à battre en retraite. Pourtant, ce ne fut que lorsque le dernier des assaillants disparut qu’il parvint enfin à bouger. Il avait l’impression que ses jambes étaient lourdes, comme s’il était resté immobile des heures durant alors que le combat n’avait été l’affaire que de quelques minutes.
Sa première réaction fut de se précipiter au chevet de Pimprenelle. La petite ourse rose, que l’adrénaline avait brusquement quittée, était affalée sur le sol crasseux, ses flancs se soulevant à toute allure. Ce fut à peine si elle tressaillit quand son humain laissa courir ses doigts dans sa fourrure pour essayer de repérer une potentielle blessure, et le gémissement de protestation qu’elle poussa quand il la souleva pour la prendre dans ses bras se mua bien vite en grondement faussement bougon comme elle se blottissait contre son torse pour s’endormir.
« Tu aurais vraiment pu y rester, espèce d’idiote, »murmura le Rhodesien en lui caressant doucement le haut du crâne.
Comme il revenait vers le groupe, il s’agenouilla près de Happiness. La pauvre paraissait également à bout de souffle, au point que son congénère mauve semblait lui masser le dos avec son bras poisseux.
« On te doit une fière chandelle, Happiness. Tu as bien mérité un peu de repos. »
La Tadmorv verte acquiesça légèrement avant de disparaître dans sa capsule, suivie bien vite par Cyanide. Pimprenelle toujours dans les bras, Darell se releva. Un Ranger s’était déjà approché d’Aloy pour l’aider à soigner son chiot blessé. Autant dire qu’il ne serait pas très utile pour cela… En revanche, il y avait une chose qu’il pouvait faire.
Aussi, il s’avança vers la matriarche submergée par ses sujets, et s’adressa à elle dès qu’elle remarqua sa présence -ce qui, vu le nombre de Miamiasme terrorisés, demanda un certain temps.
« Merci beaucoup. Sans vous, je ne sais pas si nous aurions pu aussi bien nous en sortir. »
Ses mots étaient sincères… Même s’il savait qu’elle les prendrait avec amertume, vu qu’une bonne partie de leur foyer avait été dévasté par l’assaut. Serrant sa peluche endormie dans ses bras, il reprit.
« On ne peut vraiment plus ignorer cette situation. Nos efforts conjoints ont permis de les repousser, mais si on ne pousse pas plus loin ça va empirer. Et cette fois, vous vous retrouverez vraiment sans maison… Je vous en conjure, pour votre bien, et surtout celui de vos enfants, acceptez de vous allier aux Tadmorv et Grotadmorv ! Avant qu’il ne soit trop tard. »
Il savait qu’il se répétait, mais peut-être que ses paroles trouveraient un nouvel écho au vu du combat qui venait d’avoir lieu. Ca, et peut-être que le fait de se montrer lui aussi avec une jeune Pokémon épuisée aiderait à titiller son instinct protecteur, si ce n’était maternel.
Les rangers avaient effectivement sauté sur l’occasion pour porter secours aux victimes dès que les affrontements s’étaient arrêtés, de toute façon il n’y avait plus personne à protéger dans leur cercle depuis que les miamiasmes étaient repartis dans leur coin. Il n’y avait guère que celui qui vous avait guidé jusqu’ici tout à l’heure pour rester à vos côtés, vous regardant d’un air entendu. Vous veniez de remporter une bataille ensemble après tout, et cela allait forcément peser dans la balance. Il y avait un peu de travail côté soins, et pas uniquement pour les pokémons sauvages. Aloy qu’il avait fallu retenir pour ne pas qu’elle se jette dans la mêlée avait le plus grand nombre d’éclopés, ce qui était logique puisqu’elle avait la plus grande équipe tout court et qu’elle en avait sorti la majorité si ce n’était la totalité. Pour les rangers ce n’était pas forcément plus brillant, et si leur chef pouvait rappeler son berserkatt à loisir ce n’était malheureusement pas le cas des autres. L’inconvénient du statut de pokémon partenaire, ils allaient être forcés de suivre le rythme épuisés ou pas. Le magnéti cherchait à recharger son électricité, exploitant surtout les vieilles batteries des objets aux alentours, le nidorino se faisait soigner par sa ranger inquiète qui en avait lâché sa carte pour le moment, et même le lewsor semblait avoir besoin d’une pause. Une utilisation si renforcée de ses pouvoirs psychiques équivalait peut-être à un gros effort physique, difficile de le savoir. En tout cas, le chef d’escouade était seul à pouvoir sortir de nouveaux atouts à supposer qu’il ait une équipe étendue, ce qui faisait peu. Il n’y avait plus qu’à espérer très fort que les rats étaient bien partis.
La miasmax dominante paraissait le penser en tout cas, bien qu’elle soit encore tendue elle ne semblait plus se trouver en posture de combat. Il était probable qu’elle cherchait plutôt à compter les miamiasmes autour d’elle, à se tourner de tous les côtés comme cela, un peu gênée par la carrure des autres miasmax arrivés sur le tard qui se retrouvaient d’un coup sans plus rien à faire. Il était facile de comprendre pourquoi ils étaient envoyés loin de la colonie d’habitude, avec autant de grands pokémons la pièce paraissait un peu petite tout à coup. Les débris d’objets dont personne n’avait fait grand cas durant la bataille ajoutaient à la confusion, surtout que leur destruction semblait beaucoup affecter les plus petits pokémons. La matriarche mit donc un peu de temps à se retourner pour toiser l’homme aux cheveux roses qui revenait la voir, c’était qu’elle avait aussi ses problèmes pas le temps pour des histoires compliquées. Elle s'adoucit un peu en entendant les remerciements, avant d’agiter son bras le plus long l’air de dire que ce n’était rien. Le pokémon sauvage ne serait certainement pas resté sans rien faire quand on tentait d’envahir son propre nid de toute manière. La nounourson retint en partie son attention, les humains avaient aidé à leur manière elle pouvait bien faire un effort. Lorsque cette mère de famille nombreuse se pencha sur la peluche elle constata que c’était surtout de l’épuisement, et se redressa avec un grognement rassurant.
Le discours suivant elle l’avait déjà entendu, ou en tout cas des paroles qui avaient le même sens général, mais c’était vrai qu’elle ne pouvait plus ignorer la situation après la scène qui venait de se dérouler si soudainement. Ses grondements étaient plus perplexes qu’auparavant, et l’atmosphère avait changé dans la colonie. Les miamiasmes regardaient le groupe d’humains avec plus de curiosité qu’autre chose, les miasmax s’échangeaient leurs informations sans vous prêter plus d’attention que cela. Du côté de la chef naturelle, son regard s’était braqué de nouveau sur le grotadmorv d’Alola qui était un peu moins nerveux qu’au début de la rencontre. On ne pouvait le nier, il avait aussi fait sa part du travail, choisissant d’ailleurs le camp des autres pokémons poisons plutôt que des rattatas bien que les deux espèces appartiennent à des colonies concurrentes de celle des tadmorvs. La diplomatie dans les égouts devait vraiment être plus complexe que les passants en surface ne l’imaginaient. La miasmax s’adressa à lui de quelques grognements brefs, mais moins agressifs, et qui s’allongeaient au fur et à mesure des réponses. Un dialogue s’installait peu à peu entre les deux pokémons poison, que la spécialiste chez les rangers observait littéralement fascinée. Il était vrai que quand on en avait fait son domaine de compétences, ce devait être un moment rare et privilégié. Assistée de son nidorino qu’elle avait plus de facilité à comprendre, ou plutôt à deviner ce qu’il essayait de lui transmettre, la jeune femme finit par donner ses conclusions. - On dirait qu’ils arrivent à un accord, ça avance ! Par contre nous, je ne sais pas ce qu’il faut qu’on fasse maintenant ?
C’était vrai que la question méritait d’être soulevée. L’équipe n’avait pas subi de grosses pertes, mais l’état de fatigue général des pokémons était à prendre en compte, les combats pouvaient reprendre à tout instant. Si l’équilibre des forces entre les pokémons poisons pouvait amener à une alliance c’était très heureux et il y avait une chance à exploiter là-dedans, il fallait aussi compter sur les renforts à toutes les sorties des égouts. Mais que faire maintenant que le but fixé paraissait sur le point d’être atteint pour cette visite chez les miamiasmes.
Malgré la barrière de la langue, Darell put clairement constater que l’attitude de la matriarche face à ses paroles avait changé. Ne serait-ce que sa façon de considérer le Grotadmrov d’Alola, qui s’était battu de toutes ses forces pour repousser l’assaut. Aussi, c’est avec un soulagement et une reconnaissance sincères qu’il inclina respectueusement la tête pour la remercier comme il se devait pour une Pokémon de son rang.
Prenant congé d’elle, il retourna vers les Rangers, sa peluche endormie toujours dans les bras. Il hocha la tête d’un air déterminé devant les propos de la jeune femme.
« En effet. Et si cette alliance se maintient, on devrait assister à de sacrés changements dans les semaines et mois qui viennent. »
En revanche… En dépit de son envie de s’enfoncer davantage dans les Egouts afin d’observer au plus près l’étendue des dégâts, l’analyste environnemental était forcé de reconnaître que leur escouade était salement amochée. Et vu qu’en plus ils risquaient de rencontrer de plus en plus de rongeurs en s’approchant de leurs colonies et qu’ils ne pourraient plus compter sur une aide aussi précieuse pour les repousser…
« Je… Crois qu’il serait préférable de remonter,dit-il en gratouillant le sommet du crâne de Pimprenelle, laquelle grogna instinctivement dans son sommeil pour protester contre cette marque d’affection.Nous avons déjà progressé un petit peu, mais vu notre état, je pense que nous risquons de sérieusement nous blesser si nous insistons pour l’instant. Encore plus que maintenant. »