Sam 11 Mai - 17:29
Je me réveille et m’étire. Je quitte ma chambre, Yvain et Gauvain continue leur ronde quotidienne dans les couloirs. Alors que je suis en pyjama et peignoir et que je bois mon café tout en lisant mon journal, Étienne vient alors me trouver.
-Monsieur, nous avons un problème avec Alpha…
J’étais en train de boire mon café lorsqu’il m’annonce cette mauvaise nouvelle. Je retiens le liquide dans ma bouche, je me positionne de façon à pouvoir viser le visage du vieil homme… Parfait… Et je fais mine de recracher de surprise.
Je me lève en me précipitant, mon majordome est sur mes talons, il essuie le café de ses lunettes et son visage. Nous arrivons au chenil des Malosse. Les couinements et les grondements me laissent imaginer un scénario avant même d’arriver sur place : on dirait que l’une des bêtes est devenue féroce. Et lorsque j’arrive dans le chenille je constate avec horreur que j’avais raison. Alpha est en train de mordre les mâles.
-Alpha, qu’est-ce que je t’ai dit ? Si tu les maltraites, ne laisse pas de marques ! Après le vétérinaire va me poser des questions !
La Malosse se tourne alors vers moi en grondant, retroussant ses babines. Elle pense me faire peur ? Elle se trompe. J’avance courageusement avec Étienne comme bouclier humain devant moi.
-Allons, qu’est-ce qui t’arrive, ma belle ? Tu sais bien que tu es la gérante de la sécurité du domaine. Je ne peux pas te laisser semer le chaos parmi nos rangs !
Comme seule réponse, la Malosse relève la tête et se met à hurler à la pleine lune. Sauf qu’il n’y a pas de pleine lune parce que nous sommes le matin. Son cri est petit à petit repris par les mâles qu’elle a pourtant malmener. Je fronce les sourcils. Mais que signifie tout ceci à la fin ?
Alpha est alors parcouru par une lumière blanche. Ah ! Je commence à comprendre. Elle se défoulait simplement pour emmagasiner assez d’énergie pour évoluer. Lorsque le processus prend fin, elle revient sous les traits d’une Démolosse. Elle trotte alors docilement jusqu’à moi. Étienne s’empresse de reculer, moi je ne bouge pas. La Démolosse s’assoit sur son séant et reste devant moi, la langue pendante. Je lui caresse la tête, puis la gorge, lui arrachant des aboiement satisfaits.
-Qui est une brave fille ? Qui est une brave fille ? Toi ! Qui va mordre tous les voleurs qui osent mettre le pied dans cette propriété ? Qui va brûler et dévorer les corps sans laisser de traces ? C’est toiiii !
Elle se roule sur le dos et expose son ventre pour que je gratte son pelage ras. Après quelques minutes de papouilles, je finis par me relever.
-Bien. Étienne, assurez-vous qu’elle mange correctement. Je m’en vais à Altaterra pour sortir de nouvelles absurdités à des imbéciles pour leur faire croire que je suis gentil.
Un trajet de Taxi Volant plus tard et me voilà à nouveau au même endroit, toujours la Poste, pour ma piqûre de la semaine. Ma bonté me perdra.